[RP] Le Lit du Fleuve
#1
[Image: Zm580X3.png]À la sortie d'Yris, il y avait sur le bord de la route une petite taverne qu'elle connaissait bien. Sa mère lui en avait souvent parlé, car c'était là que Lazzare et elle s'étaient rencontré. Elle avait toujours trouvé l'endroit pittoresque et se demandait encore comment sa mère, Grande Prêtresse d'Anantaë, avait pu s'échouer dans pareille bicoque en pleine nuit.
Le Lit du Fleuve, car tel était son nom, n'avait pas changé. Il y avait plus d'une dizaine d'années que Cendre n'était pas revenue dans le coin, mais lorsqu'il avait fallu trouvé une petite auberge simple et peu coûteuse, elle y avait tout de suite pensé.
L'air un peu maussade, et traînant sous son bras un livre aussi épais que lourd dans lequel elle notait aussi bien les recettes de la Guilde que ses sorts ou ses états d'âme, Cendre devança le petit groupe afin de réserver la plus grande des tables pour le repas du soir.
D'Asteras viendrait le petit groupe qui avait suivi Israfel alors que d'Yris venait ceux qui avaient suivi Victor. Les deux groupes étaient fatigués et mal en points, mais ils avaient déjà une liste de chose à faire longue comme le bras – ce qui n'était pas pour davantage les fatiguer d'ailleurs.

Cendre poussa la porte de bois sombre et fit passer son petit minois à travers la porte. À l'intérieur, pas grand-chose et c'était tant mieux. Un homme était accoudé au comptoir, un verre vide devant le nez et une feuille vierge sous les yeux. La rousse ne fit pas attention et entra, s'approchant du même comptoir pour apercevoir le patron.
C'était le plus grand des fils des gérants qu'elle avait rencontré, dix ans plus tôt. Elle ne pouvait pas s'y tromper, une grande tâche de vin tâchait son nez et une partie de sa joue gauche. La sorcière eut un sourire.

« Tavernier, je voudrais une tablée pour mes amis et moi-même. D'ici la tombée de la nuit, nous serons douze au moins, peut-être plus, sans doute plus. »

Le patron eut l'œil brillant, comme si le tintement des pièces qui allaient arrivé lui sonnait déjà à l'oreille. Cendre sortit de sa besace une bourse bien pleine et bien ronde. C'était là le prix de quelques longues journées à crapahuter dans les marais. Elle espérait au moins que les aventuriers d'Asteras lui rapporteraient la même.

Elle paya sur le champ le repas et les deux premières tournées que bientôt Léonide et Elena réclamerait, le gosier trop sec et la bourse trop vide pour le faire eux-même.

Elle eut un sourire à l'idée et se tourna. Ses compagnons arrivaient un par un – Lenwë le premier, ses longs cheveux blancs immaculés comme avec Victor ils avaient au moins pris le soin de se laver avant de se présenter au campement.
Cendre n'avait pas fait cet effort, elle avait disparu aussitôt les saurotarques éviscérés. La suite ne l'intéressait pas. Elle s'approcha du mage et lui tendit le grand livre des comptes qu'elle tenait, ainsi que sa besace.

« Garde ça, et personne ne reprend un troisième verre sur l'argent commun ! »

Son air sévère tranchait avec sa petite taille et son air menu. On ne s'imaginait pas quel cruauté et quel fureur habitaient la jeune femme, mais nul homme de la Guilde ne cherchait à le savoir.

Elle tourna les talons et monta à l'étage, profiter des chambres qu'elle avait également réservé. À deux ou trois par chambres, ça relevait davantage de dortoir que de chambres dignes de ce nom, mais personne ne lui ferait la remarque. Tous ici avançaient en aventuriers, quand bien même certains avaient de beaux noms et de beaux rangs.

Elle se glissa dans le bain et décrassa sa peau. L'eau rapidement prit une teinte boueuse, sombre, demandant alors à être rincée trois fois. Ses longs cheveux et sa peau enfin propres, Cendre s'extirpa du bain de fin de soirée et descendit une fois habillée.
La moitié du groupe au moins était à table et riait déjà gaiement. Elle alla s'asseoir entre Lenwë et Victor, la fleur de mana bleutée toujours plantée dans ses cheveux qui étaient déjà presque secs.
Siadhäl et Illaria étaient déjà à table également.

La porte à peine refermer, les yeux terribles et dorées de la petite furie se plantèrent dans les yeux d'Elena et Israfel qui arrivaient enfin.

« J'espère que vous avez ramener de quoi payer ! »

Elle tira d'une main son grand livre de compte, l'air un peu sévère pour le bluff.
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