Pas de Kriss, mais des crasses.
#5
Les mots de la talienne étaient rudes, et brisèrent sa forteresse mentale. Son père ne l'avait jamais ménagée mais il savait alterner rudoiement et tendresse. Il commençait toujours par la sermonner avant de la pousser gentiment à faire de son mieux. Elena s'était contentée de la première étape sans ménagement. La violence des propos stoppa net toute réparti de Dyanese. La seule réponse fut des larmes coulant sur ses joues.

Non, elle résisterait, elle ne donnerait pas satisfaction à cette mégère. Elle adressa un regard empli de haine et sécha ses larmes. Exploser en sanglot devant cette vieille peau conforterait son impression de puissance. Aucune chance que cette alternative arrive.

Se levant calmement, elle se dirigea vers la demeure, sans se retourner pour savoir si sa tutrice suivait. Passant du côté droit du grand escalier menant aux chambres, elle avança d'un pas décidé vers la pièce du fond. Elle ouvrit la porte et tira les rideaux. Les rayons du soleil traversèrent la fenêtre pour se jeter sur les étagères de la grande bibliothèque. Classés par thème, les livres abordaient aussi bien la stratégie militaire que la cuisine en passant par les traités de botanique. La jeune femme avait déjà lu et relu ceux traitant des aptitudes martiales, mais sa cuisante défaite lui avait fait comprendre qu'elle n'avait rien retenu. Pourtant, elle s'était efforcé de mémorisé chaque enchaînement, tactique des livres entreposés dans cette pièce. Peut-être que la talienne avait raison ? Que l'apprentissage martial avec des livres se limite à des démonstrations de la haute cours ? Que le vrai combat ne suit pas de règles prédéfinies ? Qu'il faut s'adapter aux attaques et défenses de son adversaire ? Qu'il faut …. suivre son instinct.

Peut-être que la vieille au travers de ses propos limite injurieux voulait réveiller son instinct de combattante, sa volonté de gagner. Regardant la bibliothèque, Dyanese sourit. Elle allait suivre son conseil, lui en faire baver. La vengeance est un plat qui se mange froid. Se retournant au moment où Elena entrait dans la pièce, elle annonça :

Voici la bibliothèque de mon père, mais je doute que vous sachiez lire, ce don est réservé à la noblesse.

Elle écouterait docilement ses propos, prête à lui rendre les coups à la moindre brèche.
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