Les liens du sang
#6
Lazzare avait décidé de lui envoyer une petite lettre. Il voulait s'assurer que Victor était bien arrivé chez elle, et qu'elle le traitait avec tout le respect dont elle était capable. Elle lui aurait bien répondu, par courrier, qu'elle ne pouvait pas faire pire en terme de respect que ce que lui-même avait fait, mais elle se garda de le poignarder une nouvelle fois. Il devait déjà assez s'en faire comme ça. Elle se fichait bien de lui, mais Victor n'avait pas à pâtir de la relation catastrophique qu'elle entretenait avec son infidèle de père.
Refermant la lettre avec un petit grognement, le regard de Cendre fut attiré par Balios. Le petit chat était allongé sur le tapis qui trônait au milieu du petit salon. Il s'étirait, dévoilant des crocs et des griffes blanches. Sa petite truffe rose remuait comme il humait l'air avant de finalement se recroqueviller.
La porte laissait passer un seul rayon de lumière qui réchauffait cet endroit précis du tapis. Balios était comme ça. À toujours rechercher le soleil.

Le rayon de lumière disparut pourtant comme quelqu'un venait de se planter devant la porte. Le chat ouvrit un œil, agacé, alors qu'on toquait. Cendre se leva, rangea rapidement la lettre dans un des tiroirs du vaisselier qui reposait contre le mur et l'occupait d'ailleurs de toute sa largeur, et alla ouvrir la porte.
Il n'y avait que trois personnes pouvant venir la voir chez elle : Lenwë, Israfel et Victor.
Sans surprise, ce fut Victor. Lenwë était occupé le jour même avec son professeur, et Israfel avait un rendez-vous chez son père pour régler quelques affaires. Ça ne pouvait donc être que Victor aujourd'hui.

Il avait changé, un peu. Il avait grandi depuis la dernière fois, maintenant il la dépassait d'une bonne tête. Ses traits s'étaient davantage affirmés, de même que ses épaules.
Ce qui était le plus frappant était le fait qu'il ressemblait vraiment à Lazzare, à la couleur de ses cheveux près. Il avait alors un petit air d'Evrard aussi. C'était troublant et rassurant à la fois. Ça ne lui faisait pourtant pas oublier qu'il avait les yeux de sa mère, et son sang.

Elle recula et fit un léger mouvement de main pour l'inviter à l'intérieur.

« Je t'attendais, justement. » Elle referma la porte derrière lui. Balios se leva pour venir renifler cet inconnu, tout en restant à distance. Il n'aimait pas beaucoup les étrangers ce petit chat blanc au masque noir. « Tu as fait bon voyage ? Père m'a demandé si tu ne t'étais pas perdu entre temps. Il se demandait s'il aurait du te laisser un cheval finalement, ou une boussole... »

Un petit sourire moqueur, pour ne pas changer des habitudes.
Elle ne le dirait pas, mais ça lui faisait plaisir de voir Victor.
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