Les liens du sang
#3
Assise au petit bureau de sa chambre, ses doigts jouaient nerveusement avec le papier. Il y avait un devoir important à rendre le lendemain, un devoir sur lequel elle avait travaillé d'arrache-pied, mais qui aujourd'hui ne semblait plus rien lui inspirer.
Un autre bout de papier, posé dans un coin de son bureau, avait réussi en effet à lui voler toute motivation. Elle était hésitante, le visage un peu renfrogné, comme si elle réfléchissait à quelque chose de déplaisant.
Aller chez son père, répondre à son père, tout ça c'était déplaisant au possible.

Ses yeux se reposèrent sur la lettre de Victor avec une certaine lassitude. Elle n'y couperait pas, pas vrai ?

Citation :« Bonjour Cendre.

J'espère que tu vas bien depuis la dernière fois qu'on s'est parlé, et que tu n'as pas brûlé un bâtiment ou une personne. Mais j'imagine que nous le saurions si c'était le cas.
Tu peux répondre à la lettre que père t'a envoyé ? Il commence à s'enflammer sur le fait que que tu ne donnes pas de réponse. Enfin, je ne vais pas t'apprendre comment il est lorsque quelque chose ne lui plaît pas.

Cependant, ma lettre ne porte pas sur l'attitude qu'il peut avoir, aussi vais-je m'arrêter là sur les nouvelles d'ici.
Je souhaitais t'annoncer ma venue à Asteras sans doute dans le mois qui vient. Je te demande par la même occasion à quel moment tu préférerais que je vienne. Parce que si c'est pour arriver pendant une mauvaise période, je peux bien patienter un peu. Mais pas jusqu'à la prochaine fois que tu reviens, sinon c'est stupide.

Je présume que tu es occupée ces temps-ci, mais réponds-moi vite s'il te plaît.

Prends soin de toi,
Victor »
Elle tapota le petit bureau blanc du bout de ses ongles.
Une idée ? Une inspiration ? Quelque chose ? Elle inspira profondément pour mieux soupirer bruyamment.

Citation :« Bonjour Victor,

Je vais bien, et je n'ai encore rien brûlé. Je ne sais même pas pourquoi tu poses la question, quand tu sais qu'elle me blesse. Je fais des efforts surhumains pour contrôler la rage en moi.
Mais soit, je ne t'en veux pas. Tu ne réfléchis jamais beaucoup quand tu parles, alors quand tu écris – je ne devrais pas espérer davantage de diligence.

Pour la lettre pour Père, je n'ai pas envie de lui répondre pour le moment. Je préfère lui parler de vive-voix. Je ne trouve pas les mots sur lettre, or tu sais combien mon verbiage fleuri quand je vois son ignoble gueule. Alors qu'il ne s'impatiente pas : il aura tous mes maux en temps et en heure.

Pour ton arrivée, tu pourras venir quand tu le veux. Je finis la plus part de mes devoirs ce mois-ci, et je n'ai rien prévu. Je dois bien voir des amis au début du mois, mais à des fêtes – tu pourras y aller avec moi si tu le désires.

Tu sais où me trouver, et tu sais que ma porte t'aie toujours ouverte.
Tu me déranges toujours, mais tu peux venir.

Prend soin de toi aussi,
Cendre »
La jeune hybride attendit quelques secondes que l'encre ne sèche et finalement referma le petit parchemin en quatre, le glissant dans une lettre qu'elle scella de cire verte.
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