Un bandit cogne toujours deux fois
#2
Ploc. Ploc.
C'est la merde.
Ploc. Ploc.
L'odeur ne laisse aucun doute : c'est bien de la merde.

Elle le sait, le redoute, mais impossible de se tromper.
« Y a au moins une bonne raison à porter des talons j'imagine... » maugrée la jeune femme en essuyant rageusement le bout de son talon sali sur un des cadavres de bandits affalé sur le sol. Son petit minois est crispé de dégoût, mais la troupe avance, alors elle ne s'attarde pas.
Rejetant sa tignasse de feu sur ses épaules, elle suit la troupe, restant à distance, laissant les plus résistants d'entre eux passaient devant. Si elle garde un œil sur la ligne protectrice des guerriers c'est principalement car la rage des bandits déferle sur une personne à la fois, et cette fois, c'est Léonide qui fait les frais de sa témérité.
Pas un mot de la bouche de la rousse. Elle sait que son oncle saura reculer à temps et ne pas se laisser avoir par une poignée de brigands sans envergure. Ils ont peut-être de la force dans les bras, mais en haut, il n'y a rien qui brille.

Dépassant Léonide, la rousse sourit :
« Mon oncle, vous êtes dans un piteux état. Une maison de repos ? Non ? Bien. J'aurais proposé. »
Derrière cette simple phrase, il y a un peu d'inquiétude voilée, rien d'éclatant car ce n'est pas le lieu de preuve de sentimentalisme.
Un second cadavre jonche le nouveau couloir. Des fourmis remontent dans les mollets de la talienne à oreilles longues qui maugrée de nouveau, exaspérée par la longueur de ces égouts.

Des cris résonnent dans le coude. A bout de vision, Cendre aperçoit une intersection : un couloir tout droit, à gauche et à droite. Dyanese, elle, a tourné à gauche et se retrouve en main avec deux imbéciles. La mage accélère le mouvement, se fraye un chemin à travers le groupe bien formé et tend sa baguette vers la scène de combat. Elle met en joue le premier individu stupide devant elle qui ne fasse pas partit de la guilde.
« On arrête tout de suite, à moins de vouloir un second euh-sophage ! »

Elle ricane à sa propre blague, mais ils n'écoutent pas, alors elle siffle et marmonne un sort.
Pfiouuuu--
Le projectile meurt à peine sortit de la baguette. Cendre grogne. Les égouts sont sans doute trop humides maintenant qu'elle y pense, alors soit, pas de brûlure ici, juste des flammes.
Un nouveau mouvement de poignet fait naître un jet de flammes qui frappe de plein fouet la brute épaisse – le second suit et frappe également, au niveau de sa poitrine. L'imbécile émet un petit gargouillis, mais est incapable de formuler un mot correctement.
Ce n'est plus les égouts ici, se dit Cendre, c'est l'école des imbéciles, la cour des miracles d'Asteras.

Un carreau se plante alors dans la cuisse de son demi-frère. Le regard de la jeune femme l'a bien vu mais elle ne dit pas un mot. Pas besoin de se prononcer là dessus. Un regard terrible, la jeune femme cherche l'arbalétrier du regard. Il est le prochain sur la liste.
Il n'y a qu'elle qui a le droit de blesser ce grand idiot qu'est Victor.
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