Extrait du journal de Gislinde Silark
#1
5ème jour du Givre

Croyez-vous aux fantômes ?

Moi, Gislinde Silark, agar de sang pur, j'y crois désormais.

Oh ! Depuis peu ! J'en suis encore à m'y faire à l'idée. Hier encore, il ne s'agissait pour moi que de légende ou de rumeurs de tavernes. Je me souviens des racontars d'un voyageur, que tous, moi y compris, avaient pris pour un plaisantin, qui soutenait que certains chamans pouvaient...

Mais je divague. Reprenons. J'ai peu de temps pour tout consigner à l'écrit. Monsieur va rentrer et je dois être la pour l'accueillir.

Voyez-vous, je suis servante dans le manoir des Valghird, famille noble agar, depuis le début du mois des pierres chaudes. Le salaire est convenable et monsieur et madame respectueux et respectable.
Celle-ci, attendant un enfant, peut, donc, avoir d'étranges comportements.
Mais, hier soir, c'était différent.

Il était près de l'heure du Dragon-Lune quand je l'entendis. Cette étrange mélodie, lente et voluptueuse. Elle m'éveilla du sommeil profond dans lequel j'avais plongé après avoir verifier les réserves d'hydromel en prévision d'une fête prochaine.
Qu'est ce qu'il me pris ? Je ne le saurais jamais. Quoi qu'il en soit, je me retrouvais à suivre la mélodie, comme envoutée.

Mais peut être était-ce le cas ?

Mes pas me portèrent jusqu'aux vieux kiosque. A partir de ce moment la, mes souvenirs sont flous. Cependant, je me rappelle avoir lâché un juron en croisant les bras afin de tenter de me protéger de la brise glaciale qui m'engourdissait les membres et me brûlait les yeux. Il me semble même que mes cils avaient gelés.

En m'approchant du kiosque, j'avais enfin aperçu la source de la mélodie. Un piano. Et...

-"Par Polaris..." m'était je étranglée.

Je me souvient m'être interrogée : Étais je en plein rêve ?
Pourtant, la morsure du froid était bien trop ardente pour douter de la réalité de la situation et je rejetait ainsi cette option.

Je vais donc vous d'écrire de la manière la plus précise possible ce que je vis et vous jugerez par vous-même.

Un piano. Un piano dont les touches s'enfonçaient seules.

Puis, elle. Au centre du kiosque, vêtue d'une ample robe de nuit argentée, madame Valghird dansait. Elle dansait comme si sa vie en dépendait, cumulant des gestes souples et gracieux à des mouvements brusques et presque sauvages.
Ses cheveux d'ébène, hisurtes, lui tombaient au visage et, quand elle pencha la tête, je pu voir son visage. Un léger sourire ornait ses lèvres mais ses yeux, ses yeux...
Ils étaient écarquillés, creux, vides mais l'étincelle de folie qui luisait dans ses iris donnait à son visage une expression inquiétante, presque sinistre.
Et, tandis que le froid se faisait plus virulent et la musique plus oppressante, je su que ce visage allait me hanter. Me hanter à jamais au même titre que cette mélodie.
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