Premières années.
#18
L'élémentaliste regarda Cendre s'approcher. La jeune femme avait un sourire moqueur au coin des lèvres. Cela satisfait Israfel : même si il ignorait la raison de ce sourire, au moins, elle souriait. Elle ne l'avait pas sèchement envoyé sur les roses comme la dernière fois. Il y avait du progrès.

Il lui répondit avec son sourire habituel, bien que la fatigue le forçait presque à le feindre.

« Je n'ai jamais visité Valmor, mais si ces prêtresses sont ne serait-ce qu'à moitié aussi ennuyeuses que ce vieux dragon, j'espère ne jamais y aller. »

C'est alors que Lenwë arriva. Israfel le dévisagea de la tête aux pieds.
C'était bien la première fois qu'il s'approchait du petit prodige du premier rang. En dehors des heures de cours, le mage arrivait toujours à disparaître. Vu la réputation de rat de bibliothèque qu'avait Lenwë, Israfel ne doutait pas de l'endroit où le trouver, mais le silence était obligatoire dans la bibliothèque. Pas vraiment un lieu propice à la discussion, donc.

L'élémentaliste fit un pas en avant pour se rapprocher de Lenwë et tendit la main vers lui. Il n'était pas mécontent d'enfin pouvoir adresser quelques mots au seul elfe de la classe à avoir une chevelure aussi blanche que la sienne — signe indéniable de racines dans les steppes de Cyrijäl.

« Lenwë Ezellohar, enfin ! » dit-il d'un air enjoué. « J'ai enfin la chance d'adresser quelques mots à l'elfe des neiges du premier rang ! Vous devriez fréquenter un peu moins les endroits où les bavardages sont interdits, vous savez. »

Il marqua une pause. Il parlait vite — trop vite peut-être — et il manquait à la plus élémentaire des politesses. Il reprit donc sur un ton plus posé mais toujours joyeux.

« Comme vous vous en doutez déjà grâce à mademoiselle Meneldä et ce cher Ëlvend, je m'appelle Israfel Aedarion. Enchanté. »

Toujours souriant, Israfel commença à s'avancer dans le couloir avec le mage et la sorcière. Parler un peu l'avait sorti de sa torpeur, mais Lenwë suggérait d'aller prendre un café et il n'était pas encore assez réveillé pour refuser une telle offre. De plus, ce serait une bonne occasion pour discuter avec les deux étranges créatures qu'il avait trouvé au premier rang : un elfe des neiges perdu en ville et une demi-elfe tout droit sortie d'une lointaine soirée alcoolisée.

« Concernant le café, c'est moi qui vous l'offre. C'est le moins que je puisse faire après avoir interrompu le cours. »

Le sourire de l'élémentaliste s'accentua. Il était curieux de la relation qu'il y avait entre Lenwë et Cendre. Il se souvenait bien que la jeune femme l'avait présenté comme "un camarade de classe", mais avec la réputation de solitaire qu'avait Lenwë, qu'une jolie jeune femme quitte le fond de la classe pour venir s'installer près de lui devait bien signifier quelque chose de plus. Cela expliquerait bien des choses.

« Alors… » demanda-t-il, « Vous vous connaissez depuis longtemps ? »
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