Lames d'Ombre
#4
Chapitre III - Songes d'une nuit d'été

Il est des songes dont la nature semble défier l'esprit.

Garendil vivait l'un de ceux-ci, se laissant porter au cœur d'un flot d'images, dont aucune n'avait de sens pour lui. Elles se succédaient, sans ordre logique et lui laissaient pour chacune une sensation si différente et pourtant un sentiment si fort, son esprit en serait à jamais marqué, comme brûlé au fer rouge, jamais il ne pourrait les oublier, jamais...

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Un œil obscur tout d'abord, un regard d'une noirceur telle que les ténèbres eux-mêmes en seraient terrifiés. Chargé de haine et de dédain, il semblait lui dire à quel point il était petit, médiocre et sans avenir. Le poids de la culpabilité de ses fautes passées fondit sur lui comme un torrent de boue entraînant tout sur son passage, ne restait plus que le désespoir. Mais l'image ternie, laissant seul l'elfe face à ses doutes et son incompréhension, puis une silhouette apparut.

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Il s'agissait d'un éclaireur sylvain, il semblait vouloir le guider au sein de la forêt. Mais Garendil avait beau courir jamais il ne parvenait à le rattraper, la forêt était trop vaste, les cimes trop hautes, les troncs trop épais. Il comprit que cet éclaireur n'était là que pour un temps, le guidant et l'accompagnant, mais que leurs destinations n'étaient pas communes. Il apprécia néanmoins son aide, et malgré la distance qui les séparait continuellement se sentait proche de cet être si intime avec la sylve.



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Vint ensuite un premier visage, alors que la forêt engloutissait son corps, l'elfe se retrouva dos à un arbre, un animal terrifiant s'approchant à pas feutrés de son enveloppe inerte. Étrangement, ce n'est pas la peur qui envahit le jeune sylvain, mais bien plutôt une douce confiance. Le regard de l'animal se fit souriant, ses traits semblèrent se détendre alors que sa fourrure disparaissait lentement pour laisser place à un visage féminin à l'expression indéchiffrable. Aucun mot ne fut échangé et pourtant il se sentit soudainement moins seul.




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Il perdit alors l'équilibre, le tronc sur lequel il pensait être adossé n'était plus qu'un trou béant au fond duquel une chute sans fin attendait notre inexpérimenté sylvain. Puis sa chute prit fin, brutalement, au milieux d'un tapis épais de feuilles d'automne. Une silhouette d'une grâce infinie se tourna vers lui et lui sourit. Il se sentit en confiance et rejoignit l'elfe aux allures de princesse. Elle tendit la main à Garendil, l'entraîna dans son sillage au centre d'une clairière ajourée. Il n'avait pas vu qu'elle portait une lame qui faisait la moitié de sa taille et semblait pourtant aussi légère qu'un rameau d'olivier, mais peut-être venait-elle seulement d'apparaître.
Elle accomplit une danse des plus élégantes et semblait l'enjoindre à l'imiter lorsqu'elle lui tendit le pommeau de son arme, mais lorsqu'il s'en saisit, tout disparu.

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Le ciel s'obscurcit, la terre gronda, le vent se mit à souffler, en un instant la forêt s'embrasa puis aussitôt s'éteignit sous une douce pluie vivifiante. Une ombre dominait Garendil qui se retournant se trouva dominé de tout son haut par un centaure dont l'aspect trahissait la puissance. Il portait un couvre-chef des plus insolites mais commandait aux éléments avec une telle véhémence qu'il aurait été bien importun de le lui faire remarquer. D'un geste, il invoqua les éléments sur le jeu elfe qui sentit son sang bouillir, ses mains se raffermir sur son épée et sa force décupler, puis sa peau s'endurcir au point d'être semblable à de la pierre, ses plaies se cicatriser sous l'effet d'une ondée rafraîchissante, et enfin comme emporté à vive-allure par une bourrasque qui l'éloigna de l'étrange inconnu.

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Sa course effrénée ne fut interrompue que par l'accueil que lui réservait une mare de boue au dessus de laquelle des lianes animées l'attendaient. Puis, les long végétaux se rétractèrent et la terre sembla s'assécher d'elle-même, laissant Garendil immobile au milieu d'un étrange bois qui semblait doué d'une volonté propre, ou bien plutôt contrôlé par une volonté unique. C'est à ce moment que lui apparut un elfe, il paraissait très jeune, mais la teinte étrangement blanche de ses cheveux était la marque d'une sagesse sans âge. Des ronces vinrent alors chatouiller les jambes du rêveur, le nouvel inconnu se mit à rire voyant son congénère tentant de se dépêtrer de cet étrange piège. La nature soudain disparue, laissant place à une contrée désertique ou nulle créature vivante n'aurait su s'acclimater.

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Garendil était à nouveau seul, il s'assit au milieux de ce désert lunaire lorsqu'une voix cristalline le fit se retourner. Une jeune elfe à la chevelure flamboyante se tenait devant lui, sa beauté le stupéfia. Elle sourit, et lui tendit une côte tressée de lierres, un bouclier et une courte lame d'un vert d'émeraude. Il accepta bien volontiers l'offrande et entreprit de s'équiper de ce matériel d'une légèreté incroyable. Lorsqu'il se retourna, la jeune femme se mua en une forme de golem des roches qui entreprit de tester son habileté. Le monstre semblait s'amuser de la situation, l'elfe avait beau frapper, esquiver, rouler, frapper à nouveau rien n'y faisait. Un rire tout féminin s'échappa de la bouche de pierre lorsque Garendil s'effondra sous son dernier assaut. La créature redevint elfe et tendit une main gracile au courageux combattant qui hésita à la saisir. Elle le releva, approcha doucement son visage du sien, les yeux du jeune elfe se fermèrent... c'est alors qu'il reçu une gifle incroyable qui lui fit ouvrir les yeux en sursaut!




- Maître! je crois qu'il est réveillé, tonna une voix qui lui était familière...
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