La cité des Nains
#1
Une découverte douloureuse

Ayant observé discrètement chaque aventurier lors de la découverte de la Bête dans la campagne elfique, Melmoth avait l'information qui l'intéressait.
Délaissant cette chasse, il se dirigea à marche forcée vers Karad Zirkomen.

Juste avant l'aube, après trois jours de course continue, il est aux portes de la grande cité des Nains.

Comme à chaque fois, il est fasciné par ces murailles qui imposent le respect.
A leurs pieds, elles vous paraissent infranchissables, hautes comme des montagnes, d'une régularité parfaite, sans faille.
En temps de guerre, il sait que c'est le cas, surveillées par des sentinelles vigilantes et avisées.
En temps de paix cependant...
Mais il n'a pas le temps d'attendre la nuit.

A cette heure précoce, la cité est encore endormie.
Comme on le lui avait assuré, aucune sentinelle n'est en poste devant les portes.
Aucune lumière ne danse sur les remparts et la nuit est sans lune.
D'un pas assuré, calmement, il s'approche des grandes portes de bois, qui pivotent sans bruit sur une simple poussée de la main.
Scrutant rapidement alentours, il ne manque pas de repérer les deux statues de gardes à la carrure imposante qui sont en poste derrière les portes.
Un peu plus loin, un nain s'approche à pas lents. Il ne l'a pas encore aperçu.
Il ne doit pas être vu.

Restant dans l'ombre des murs, le rôdeur laisse descendre dans sa main gantée les deux flèches courtes à bout rond cachées dans sa manche.
Faisant pivoter son arc dans un geste fluide et rapide, il ajuste le nain et décoche ses traits.

Surpris, un genou à terre et légèrement sonné, Jah'soldier ne voit pas Melmoth ressortir par les portes de la cité.
Cependant il voit les gardes s'animer et s'engouffrer vers l'extérieur, leurs armes dégainées.

Trop sûr de lui, le rôdeur s'éloigne lentement de la cité en marchant.
Il sait que sa cible est à terre, probablement trop sonnée pour savoir d'où sont venus les coups.
Rageur et concentré, il sait qu'il devra revenir de nuit et tenter l'escalade que peu ont réussi.
Il n'est pas voleur mais il s'en sait capable, seulement il appréhende cette mission.

De cette absence passagère, il se rappellera plus tard avoir vaguement entendu "Le voilà !" sans réagir.
Le reste, il ne s'en souvient que trop bien.
Un coup violent et soudain le projette en avant, sa tête manquant d'exploser.
Se relevant et se retournant par réflexe, il a à peine le temps d'apercevoir un heaume de pierre avant qu'un puissant coup de bouclier ne le jette au sol à nouveau.
A genou, un dernier coup de pied l'envoie rouler dans l'herbe, presque inconscient.
Une voix dure et froide, caverneuse, déclare haut et fort "Ne reviens plus si tu tiens à la vie" et puis il perd conscience.
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