Voyages d'un marchand de tout et de rien
#13
Moins encombré que lors de sa première tentative, Tasr'Amal put progresser plus aisément. Il trouva facilement des sous-bois riches en espèces de champignons géants qui rivalisaient en taille avec les arbres.

Ceux-ci n'étaient au fond pas si rares en Korri et les spores convoitées illuminaient de nombreux endroits sombres.

Mais elles ne brillaient qu'en hauteur.

L'hélion installa un campement au pied des végétaux géants et commença à étudier le phénomène, prenant des notes dans un petit carnet jours après jours:

Jour 1 :

Les spores tombent.

Il n'y a pas de doute là-dessus. J'ai suivi du regard la progression de plusieurs d'entre-elles. Mais leur éclat ternit et s'éteint. A partir de là, impossible de les suivre du regard, elles sont trop petites.


Jour 2 :

J'ai commencé à inventorier les spores que je trouve au niveau du sol. Il y a de nombreuses espèces.

Je n'ai pas vraiment de moyen d'identifier lesquelles sont lumineuses en altitude. Un spécialiste des plantes, druide ou guérisseur, parmi les hommes-bêtes pourrait m'aider peut-être mais je ne sais si la recette fonctionnerait avec celles qui sont déjà éteintes.

Il va falloir que je trouve un moyen de grimper.


Jour 3 :

J'ai tenté l'ascension des arbres géants.

Ce n'est pas si évident leurs troncs sans être lisses présentent quand même des parois trop verticales. Il faudrait des crochets et des cordes ou être capable de voler.

Mais j'ai quand même espoir de trouver un chemin en escaladant progressivement des plantes de tailles inferieurs.

Je recommence demain.


Jour 4 :

Ca y est ! J'ai pu observer des spores lumineuses de près, perché sur les hautes branches de ma dernière ascension.

J'en ai même prises quelques-unes qui planaient a portée, enroulées hâtivement dans un tissu.

A ma grande déception elles ont perdues leur éclat lorsque je suis redescendu.

Il faut que je comprenne le phénomène.


Jour 5 :

Je suis remonte là-haut.

La perte d'éclat des spores n'est pas une question de temps. J'ai supposé qu'elles étaient peut-être éphémères mais elles tombent bien plus lentement que celles que je ramène qui s'éteignent inévitablement.

Si c'est juste une question d'altitude je suis mal parti car je devrais bien continuer mon voyage au niveau du sol tôt ou tard.

Le découragement n'est pas loin. Mais je cherche toujours une solution.


Jour 6 :

Aujourd'hui une pluie abondante est tombée toute la journée.

L'eau ruisselle de partout mais il y a peu de gouttes qui tombent directement du ciel. C'est une expérience étrange pour un homme du désert comme moi. Mon expérience de la pluie est très différente.

Je reste abrité. Pas de progrès aujourd'hui.

Aucune spore ne brille en hauteur, sans doute lavées par la pluie.


Jour 7 :

Aujourd'hui les spores n'ont toujours pas reparues. Pourtant la pluie a cessé.

Enfin je crois, mais l'eau continue de goutter, probablement des restes venant des lointains feuillages.

L'humidité est très élevée.

J'ai tenté de remonter mais ma route vers la canopée a été interrompue par la pluie qui a du déplacer certaines des plantes qui me servaient d'étapes dans mon escalade.

Il va falloir que je tente de trouver un autre endroit propice.


Jour 8 :

Cette nuit les spores recommencent à briller timidement. L'humidité au sol est toujours lourde mais les gouttes ne tombent plus des feuilles.

Et si c'était l'humidité qui affectait les spores ?

L'air en altitude dans cette forêt est, par beau temps, beaucoup moins saturée de vapeurs et d'effluves qu'au niveau du sol.

Cette idée reste imprégnée en moi ce matin accompagnée d'un espoir renaissant.

Si c'est le cas il faudrait que j'enferme des spores sèches et brillantes dans un contenant imperméable.

Des bocaux qui ferment, par chance, j'en ai dans mon équipement qui est resté à Jada.


Jour 9 :

Un aller-retour et me voilà équipé de mes récipients hermétiques.

J'en ai profité pour aller voir ma monture et rassurer les hommes-bêtes en ville que je n'ai pas disparu.

Un druide-loup nommé Var'staen semble commencer à s'intéresser de plus près a mon histoire. Je l'ai croisé dans la forêt alors qu'il faisait route avec son groupe vers le nord et m'ayant reconnu, il a pris le temps de s'arrêter pour me poser plusieurs questions.

Je lui ai dit que je voyais deux moyens de parvenir à mes fins à présent.

- Tenter une nouvelle ascension armé de mes bocaux.
- Trouver une partie de Korri où l'air à la base des grands arbres est beaucoup moins gorgé d'humidité pour vérifier si les spores conservent leur brillance jusqu'en bas dans ces conditions.

Mais je crains que les champignons géants ne poussent pas de la même manière dans les sols secs ce qui rend un tel endroit, ni trop sec ni trop humide, difficile à trouver.
Répondre


Messages dans ce sujet

Atteindre :