Voyages d'un marchand de tout et de rien
#10
Tasr'Amal avait déjà traverse des forêts, mais jamais rien de comparable à ce chaos végétal dans lequel il s'enfonçait à présent.

Les arbres ne cessaient de grandir en taille au fur et à mesure qu'il avançait.

Bientôt la circonférence de ces troncs géants devint telle qu'il devait marcher des heures pour en faire le tour.

Si encore la terre entre les géants avait été une surface plane et ferme, couverte d'un tapis de feuille à la limite, il aurait progressé sans peine.

Mais bien entendu la région était humide, il y avait donc de nombreux étangs, lacs et toute une seconde catégorie de végétaux luxuriants se développaient à la base des arbres.

Le sol était fait tantôt d'humus, tantôt de mousse et si Tasr'Amal n'était pas accompagné d'un quadrupède, il aurait certainement mieux fait d'escalader le réseau de racines toutes aussi démesurées que leurs plantes d'origines.

Il devait y avoir des routes, des pistes aménagées quelques part car l'hélion n'était pas sans savoir que sa capitale et celle de cet étrange pays étaient reliées par un échange commercial, diplomatique et culturel régulier. Il y avait de longues caravanes et des voyageurs qui faisaient fréquemment le trajet entre Jada et Babylios.

Pourtant le marchand s'était aventuré dans les bois sans suivre une route connue.

Il le faisait parfois lorsqu'il cherchait à s'imprégner de la spécificité d'un environnement sauvage afin d'évaluer par lui-même la richesse en matières premières rares.

Et ce lieu était exceptionnel en ce sens. Korri était un réservoir exceptionnel malheureusement difficilement accessible.

Surtout pour un chameau.

Tasr'Amal faillit baisser les bras. L'animal pataugeait, montrait des signes de mauvaise humeur d'être entrainé dans ce bourbier, et ne pouvait en aucun cas escalader les ponts végétaux de racines et de lianes que semblait emprunter le reste de la faune agile de cet environnement.

Les spores lumineuses quant à elles étaient visibles loin au-dessus de leurs têtes.

Pourtant aucune ne semblaient tomber jusqu'au niveau de la base la plus profonde dans lequel se démenaient l'hélion et sa monture.

C'était un phénomène curieux pour le physicien qui s'attendait au départ à ce que toute chose qui plane finisse par tomber.
Surtout pour des spores qui devaient normalement servir à ensemencer cette boue fertile afin de donner naissance à de nouveaux champigons géants.

Tasr'Amal se dit que la chute de ces spores devait être rare ou que la lumière qu'elles dégageaient s'éteignait peut-être à trop basse altitude.

Quoi qu'il en fût, sa quête en ces lieux n'était pas aussi simple qu'il l'avait imaginé.
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