Négociations délicates

[Cundonya Lungumaitë]

...



Hélion, il me serait facile de t'envoyer rejoindre ton dieu vu ton état. As-tu quelque chose à dire qui me convaincrait ? J'ai peur que les Centaures, qui ne vont pas tarder, soient bien moins clément à ton égard.






Le mage resta bouche-bée un moment.

Qu'est-ce… j'ignore ce que je pourrai te dire, Elfe. Nul homme ne souhaite rencontrer ses dieux trop tôt. Que désires-tu ?

Il se demandait ce qui avait poussé le sylvain à le poursuivre si loin, mettant sa propre vie en danger.





Cundonya trouva étrange que l'hélion lui retourne la question. En fait pas si étrange que ça. Il savait qu'il n'avait rien à négocier ou que ce qui pouvait intéresser le Sylvain n'était pas négociable.
Il lui proposa alors son idée, qui avait germé dès qu'il l'avait vu et su qu'il y avait quelque chose à jouer.

Je doute que ton gouvernement accepte d'échanger la masse contre ta vie, et de toute façon se sera trop long.
Cependant une invitation chez vous afin de rencontrer une personne haut placé, pourquoi pas.






Anwaar resta méditatif un moment. Il n'était pas la flèche la plus affutée du carquois mais il avait suffisamment d'expérience pour comprendre. Était-ce parce qu'il avait choisi d'épargner l'elfe précédemment que celui-ci avait choisi de venir lui parler plutôt qu'un autre. Le mage savait ses minutes précieuses. Mais même au seuil de la mort un hélion n'oublie jamais de négocier.

Je suppose que tu ne voudrais pas de ma mina, je t'en aurai offert un bon prix... la Masse est trop grande pour toi, trop grande pour nous tous. Elle est maudite. Tu devrais la laisser, elle porte la mort avec elle. Même si je voudrai bien voire les Centaures s'y consumer, je ne laisserai pas un autre fou y mettre la main.

Tu veux venir chez nous dis-tu ? Qu'aurais-tu à y gagner ? Et moi qui gagnerai-je ? Ma vie ne vaut pas grand chose...
Enfin, si tu y tiens. J'espère que tu as des choses intéressantes à raconter, l'Elfe. Les gros pontes sont bavards chez nous, héhé. Tu as la langue bien pendue ?

Quoique, tu as peut-être des choses intéressantes à vendre ?






La discussion commençait à s'éterniser et Cundonya espérait qu'il arrive rapidement sur un accord, sinon tout tombait à l'eau.

Bien, alors préviens ton gros ponte, si c'est ainsi que vous l'appeler. Je négocierais avec lui l'échange de la masse contre ce qui l'intéresse.







Ouais. Nime.

Le mage ricana. Du sang pénétra dans ses poumons. Il cracha et toussa.

Ca ne marche pas comme ça, Zinzin, . Si tu dis que tu aurais une chose qui vaille la Masse, je veux savoir. Et les membres de mon ordre le méritent également. Si j'accepte, les efforts seront considérables de notre côté.

Le mage était troublé par le discours du dusman. Que cherchait-il ? Soit il était fou, soit il possédait ou savait quelque chose de grande valeur. Quelque chose du poids de la Masse ? Si l'elfe lui mentait, il finirait comme nourriture pour Pangolins...





Jamais il ne s'arrêtai de négocier, cela devenait fatiguant.

Ça ne dépendra pas de moi. Ce sera à vous de le voir avec vos autorités. Mais tu resteras la personne qui m'introduira auprès des tiens et qui assureras ma sécurité. C'est tout.






Mais je comptais bien te surveiller mon petit elfe, pensa le mage intérieurement.

Soit, je ne te fais pas confiance Zinzin, mais si tu détiens quelque chose de profitable à Babylios, nous ferons en sorte que tu sois entendu. Viens en paix avec tes Dieux.

Je vais faire ce que je peux pour que les choses avancent. Comment dois-je te contacter ? Et qui dois-je annoncer ? Je suppose qu'on va pas prendre le thé dans les buissons ...






Bien alors tu diras à la personne la plus haut placé que tu connais : masse contre abeille. Ils comprendront vite. J'attendrai de tes nouvelles.


D'un geste précis, la lame trancha alors une partie suffisante de la gorge pour que le corps auquel elle appartenait s'écroule net.

Sortant des fourrés, Cundonya repéra le Centaure déjà occupé sur une autre cible. Il courra dans sa direction afin de lui prêter main-forte.