Petit oiseau, petit corbeau
#7
Elle ferme les yeux, prête à rejoindre les songes, à le rejoindre Lui. Il est si doux avec elle. Protecteur et infâme. Tendre et dur à la fois.
Il caresse sa peau le soir, elle le jure ; mais sa main est faite de barbelée, et elle marque le dos de la jeune fille de longues striures. Les mêmes qui peignent son cœur.
Quoth. Quel cœur ?
Un sourire doucement se dessine sur le visage à moitié endormi de la Corbic.

Autre chose ?
Que peut il faire de toi ?
Lentement, les prunelles céruléennes de la jeune fille s'ouvrent et dardent le dos de Vezin. Elle l'observe, d'un regard mêlé d'incompréhension, de colère et de curiosité. Elle le déteste, bien sûr, comme elle déteste le monde, et elle le déteste encore plus quand elle ne comprend pas pourquoi il fait tout ca.

Elle aimerait que les abysses la dévorent. Elle aimerait cesser de réfléchir.
Ce serait plus facile pour tout le monde. Pour elle, surtout.

La voix la réveille. La voix l'appelle.

De nouveau, elle découvre le dos sombre du guérisseur au masque d'os. Elle semble réfléchir, mais les idées se chevauchent, s'entremêlent, et elle se rend compte qu'il est difficile de ne suivre qu'un seul fil tant sa pensée s'étiole.
C'est une constellation d'idées. Son esprit est une pluie d'étoile sans sens : toutes filent, aucunes ne s'arrêtent... Et la mort les attends plus bas, dans une explosion d'émotions sans chaleur.

Finalement elle soupire tout bas ; d'une moue boudeuse d'enfant elle rétorque à mi mot :

“ Celui qui courrrt le plus vite, Vezin... Celui qui courrrt le plus vite. ”

Ses yeux gris de pluie fixe le dos du guérisseur, étranges et saisissants. Moqueurs, aussi.
Là, elle sourit, et elle est effrayante quand point sur son visage une idée, une seule, quand le morbide peint sa peau livide.
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