Les Loups des Neiges
#2
Chapitre Deux : Les fourrures volantes.

Après leur chasse au loup, Barnek, Hagnûr et Parnel dépeçaient des loups. Komodo avait déjà fini le sien et découpait une carcasse en morceaux pour faire un peu de viande, au cas où. Komodo avait un peu éparpillé ses affaires pendant la bataille. Il lui fallait tout regrouper avant que la neige ne les fasse disparaitre. Il chercha la fin de son gigot, sa hache, la viande de loup et la fourrure qu'il venait de préparer.

Il rapportait le tout au campement, près du feu qui s'éteignait quand il aperçu, béatement, un morceau de fourrure s'éloigner tout seul. Interloqué il courut après et se jeta dans la neige pour l'attraper quand une vive douleur lui envahit la main.

"C'est quoi ça ? Un Hamster Grüss ? Bordel de fourrure de %£#* tu vas me lâcher oui ?"

Il leva sa main et découvrit un louveteau en âge d'être sevré accroché à son doigt. Ses frères et soeurs sautèrent sur ses bottes. Ils étaient en train de les mâchouiller quand Komodo les envoya valser un peu plus loin. Il regarda celui qui était accroché à son doigt.

"Mais qu'est-ce qu'il fout là celui-là ? Il devrait être avec sa mère... A moins que... Non, je vois... alors il devrait être avec son père... Sa tante ? Sa belle-mère ? Sauf que... vu qu'on a décimé toute la meute... A part mon doigt il n'a plus rien à manger... Un peu comme moi quoi ! "

Komodo regarda le louveteau droit dans les yeux et lui dit :

"Toi tu cesses de me manger tout de suite sinon c'est moi qui vais te manger. Est-ce que c'est toi qui a mangé nos grillades ? "

Bien évidemment le louveteau ne répondit pas. Komodo décrocha délicatement le louveteau de son doigt, en sang. Un peu plus loin ses compagnons s'étaient à nouveau emmitouflé dans leurs fourrures et Hagnûr venait de faire un discours dont Komodo, distrait par les louveteaux, n'avait saisi que les grandes lignes. Bref il était temps de se coucher. Le lendemain ils se lèveraient tôt.

Ne sachant que faire des boules de poils qui piaillaient en mordillant à nouveau ses bottes, n'ayant ni le courage de les laisser mourir de faim ni de les achever, Komodo les mit délicatement au chaud dans une fourrure, en attendant d'avoir le temps d'y réfléchir. En rentrant au campement, il les déposa au chaud dans son sac avec le restant de gigot. Il but gorgée d'alcool bien fort, en versa une autre sur la morsure de son doigt, s'installa confortablement pour la nuit en disant :

"Hagnûr ! Tu devineras jamais ce que j'ai dans mon sac !"

Hagnûr regarda Komodo d'un air circonspect lorsque celui-ci voulu, l'air tout guilleret, lui faire deviner sa trouvaille. Les grognements des louveteaux pouvaient difficilement tromper.

"Par la barbe de Thuri, qu'est ce qu'tu nous fous avec ça! T'crois pas qu'on a rien d'mieux à faire que d's'occuper d'louveteaux stupides? Relâche les tout de suite!"

Mais devant l'air attendrit de Komodo qui regardait ses boules de poil, Krajnisson décida de se montrer plus compréhensif envers son ami.

"Bon, d'accord, tu gardes tes bestioles! Mais dès qu'on est à Karad, tu trouves un endroit ou les parquer vite fait, j'veux pas d'ça chez les Grunderson. Et quand tu t'en occuperas, que c'la ne te prenne pas d'temps par rapport à nos projets."
Répondre


Messages dans ce sujet

Atteindre :