05-02-2012, 15:11:51
"Il y a bien peu d'ours blancs, sous nos latitudes. Et bien peu d'ours dont les yeux verts luisent dans l'obscurité. Le seul dont j'ai entendu parler qui regroupe ces caractéristiques, c'est un centaure qui m'en a parlé. Il a partagé mon feu pour une nuit. Et il m'a raconté leur rencontre. Je ne me souviens pas de tous les détails, mais je peux te conter ce dont je me rappelle."
Se détournant de l'elfe rousse, Crépuscule acheva d'arranger le bois mort qu'il avait récupéré tantôt en un foyer, et enflamma le tout grâce à un silex et une mèche d'amadou qui disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus des plis de sa large cape.
"Mais tu as sans doute faim ?"
La question n'appelait pas de réponse, et c'est sans attendre qu'il sortit de son sac des baies, une miche de pain et quelques lanières de viande séchées, qu'il proposa successivement à cette invitée impromptue. Le jeune elfe s'assit ensuite, ajustant ses robes sous lui d'un geste absent et mécanique visiblement issu d'une longue habitude.
"Ce centaure..." commença-t-il, tendant ses mains vers le feu pour se prémunir de la fraîcheur de la nuit. "Il avait quitté leur cité de Naël'Kaldora depuis quelques lunes, pour accomplir un rite d'initiation. Il devait trouver un signe, avant de rentrer, bien qu'il ne sache pas lequel exactement. Son maître lui avait dit qu'il reconnaitrait l'évidence, mais sans en révéler davantage. Les premiers temps, il avait parcouru activement Pelethor, à la recherche de quelque édifice ancien, d'un esprit, d'un arbre hors du commun. Mais malgré de nombreuses lieues parcourues, il lui semblait presque tourner en rond, comme si la forêt elle-même voulait le faire tourner en bourrique.
Il finit par se résigner au fait qu'il allait passer plus de temps que prévu au sein de Pelethor, lui qui préférait les grandes prairies à l'ouest de Naël'Kaldora. Il passa non plus son temps à galoper en tous lieux en cherchant un détail qui ressortirait du tableau, mais plutôt à aborder calmement la forêt, à en observer les plus menus détails. La feuille d'un arbre qui tombe lentement sur le sol, une pousse qui dépasse de l'humus, un écureuil ramassant un gland avant de remonter en un éclair dans l'abri des frondaisons. Et une nuit, il fit une étrange rencontre."
Crépuscule marqua une pause, à la fois pour laisser apprécier les milles murmures de la forêt nocturne, et pour ménager le suspense. S'assurant d'un coup d'oeil que son unique auditeur était captivé, il retourna son regard vers le feu, ses iris vert pâle scintillant presque à la lueur des flammes.
"Un ours au pelage blanc comme la lune, qu'ils appellent Aletheria, et aux yeux brillants comme deux émeraudes le regardait fixement. Puis, une fois qu'il fut sûr d'avoir été vu par le centaure encore à moitié engourdi par ses rêves, il s'enfonça dans la forêt, lui lançant un regard comme pour l'inviter à le suivre. Ce que fit notre jeune centaure."
Une nouvelle pause.
"C'est dommage, mais j'ai oublié la fin !"
Celui qui disait s'appeler Crépuscule affichait un sourire mi amusé, mi désolé.
"Ce dont je suis certain, c'est que ce n'est pas lui qui a débusqué ton ours, mais que c'est plutôt l'inverse qui s'est produit. Je pense qu'on peut conclure cette histoire par le proverbe: "Ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage."
Se détournant de l'elfe rousse, Crépuscule acheva d'arranger le bois mort qu'il avait récupéré tantôt en un foyer, et enflamma le tout grâce à un silex et une mèche d'amadou qui disparurent aussi vite qu'ils étaient apparus des plis de sa large cape.
"Mais tu as sans doute faim ?"
La question n'appelait pas de réponse, et c'est sans attendre qu'il sortit de son sac des baies, une miche de pain et quelques lanières de viande séchées, qu'il proposa successivement à cette invitée impromptue. Le jeune elfe s'assit ensuite, ajustant ses robes sous lui d'un geste absent et mécanique visiblement issu d'une longue habitude.
"Ce centaure..." commença-t-il, tendant ses mains vers le feu pour se prémunir de la fraîcheur de la nuit. "Il avait quitté leur cité de Naël'Kaldora depuis quelques lunes, pour accomplir un rite d'initiation. Il devait trouver un signe, avant de rentrer, bien qu'il ne sache pas lequel exactement. Son maître lui avait dit qu'il reconnaitrait l'évidence, mais sans en révéler davantage. Les premiers temps, il avait parcouru activement Pelethor, à la recherche de quelque édifice ancien, d'un esprit, d'un arbre hors du commun. Mais malgré de nombreuses lieues parcourues, il lui semblait presque tourner en rond, comme si la forêt elle-même voulait le faire tourner en bourrique.
Il finit par se résigner au fait qu'il allait passer plus de temps que prévu au sein de Pelethor, lui qui préférait les grandes prairies à l'ouest de Naël'Kaldora. Il passa non plus son temps à galoper en tous lieux en cherchant un détail qui ressortirait du tableau, mais plutôt à aborder calmement la forêt, à en observer les plus menus détails. La feuille d'un arbre qui tombe lentement sur le sol, une pousse qui dépasse de l'humus, un écureuil ramassant un gland avant de remonter en un éclair dans l'abri des frondaisons. Et une nuit, il fit une étrange rencontre."
Crépuscule marqua une pause, à la fois pour laisser apprécier les milles murmures de la forêt nocturne, et pour ménager le suspense. S'assurant d'un coup d'oeil que son unique auditeur était captivé, il retourna son regard vers le feu, ses iris vert pâle scintillant presque à la lueur des flammes.
"Un ours au pelage blanc comme la lune, qu'ils appellent Aletheria, et aux yeux brillants comme deux émeraudes le regardait fixement. Puis, une fois qu'il fut sûr d'avoir été vu par le centaure encore à moitié engourdi par ses rêves, il s'enfonça dans la forêt, lui lançant un regard comme pour l'inviter à le suivre. Ce que fit notre jeune centaure."
Une nouvelle pause.
"C'est dommage, mais j'ai oublié la fin !"
Celui qui disait s'appeler Crépuscule affichait un sourire mi amusé, mi désolé.
"Ce dont je suis certain, c'est que ce n'est pas lui qui a débusqué ton ours, mais que c'est plutôt l'inverse qui s'est produit. Je pense qu'on peut conclure cette histoire par le proverbe: "Ce n'est pas la destination qui compte, mais le voyage."