Les chroniques de la mère morte
#14
Lilië entra doucement dans la chambre. Il y régnait une odeur non désagréable, mais lourde et prenante, les volets étaient fermés.
Après moins d'une minutes, elle suffoqua presque, et commença a a avoir des nausées. Prestement, elle poussa les volets au travers des grilles métalliques des fenêtres, prit le récipient qui dégageait cette odeur et jeta le contenu à l'extérieur.

- Encore vous ? Je vous avais dit de le laisser tranquille et de revenir demain ! Il vient d'être transféré ici il y a deux minutes a peine et a besoin de se reposer plus longuement.

Lilië sursauta aux paroles du prêtre qui était entré silencieusement par la porte laissée ouverte.

- J'avais envie de lui dire sirial, et j'ai bien fait, il n'était pas vraiment confortablement installé dans cette pièce confinée. J'en avais même des nausée ! J'ai jeté par la fenêtre ces curieuses boules à l'odeur d'amande amère.
- Grmbl... soit...

Il quitta la pièce sans un mot puis revint quelques minutes plus tard avec un breuvage verdâtre.

- C'est une variante personnelle de la renommée liqueur « debout les morts ! », dans deux minutes votre... frèèère sera sur pied. Vous pouvez en boire aussi, cela vous remettra de vos nausées.

Puis il quitta la pièce en fermant la porte.

- Hon hon hon HON !
- Allons Sorn, cessez de faire l'otarie et buvez, c'est pour votre bien, le prêtre l'a dit.

Elle plaça ses doigts sur chaque joue du ménestrel et pressa délicatement dessinant de sa bouche un o parfait.
Comme elle allait lui verser dans la bouche, le trouvère fut pris d'une telle terreur que ses lèvres commencèrent à remuer.

- Hil vheu mheu tuer, croyez-hoi, il va hou pheu paasser la porteuh
Cheutez cheu brevache a terre, allonchez vous et faites la mortheu !


Comme il répéta plusieurs fois une consigne analogue, et semblait sûr de lui, elle obtempéra, jetant le gobelet et s'allongeant sur le sol dans une mise en scène mortuaire, juste a temps avant que la clenche ne se fasse entendre et que le prêtre n'entre...

- Parfait... deux d'un coup.

Puis il referma la porte a clé et s'en fut.

Sorn avait quasiment retrouvé la parole, et peu à peu ses autres membres commençaient à regagner leur aisance. Bientôt il put s'assoir sur le lit et raconta a Lilië ce qu'il savait, terminant sur quelques questions :

- Me pardonnerez-vous de ne vous avoir dit toute la vérité ?
D'ailleurs comment se fait-il qu'au Temple m'ayez retrouvé ?


- Vous m'avez fait envoyer une bourse pleine pour m'occuper d'un bébé qui était au temple.
Donc je suis venu m'en occuper... Je ne le voyais pas si grand !
Ajouta-t-elle en riant.

– Autre chose, la prêtresse a insinué que vous m'aviez... soulagé.
J'aurais


- Et alors ? Je fais cela tout le temps avec les bébés ! Et vous êtes tout pardonné.
De toute manière la priorité est de sortir d'ici, nous discuterons de vos craintes plus tard !


- Sortir n'est n'est pas un problème, puisqu'il y a une ouverture.
Tendez-moi la broche de vos cheveux et revêtez pèlerine et ceinture.


Ils enfilèrent des tenues que portaient les gens du temple, puis Sorn alla vers la porte muni de son aiguille.

- En plus d'être artiste, seriez-vous cambrioleur ?

- Le plus grand à n'en point douter, jamais aucune fermeture ne me résiste,
Petit déjà, il me fallait poignée de secondes avant qu'elles ne se désistent.


Une bonne demi-heure plus tard, Sorn failli laisser échapper son premier juron, mais s'en garda en présence de la belle.

- Il semblerait que ce soit finalement un tantinet plus compliqué,
Ces serrures sont enchantées, et seul ouvre celui qui possède la clé.


Clic-clac

Justement la clé tourna dans la serrure, et apparu un elfe a la mine patibulaire, le larbin du prêtre, aussi surpris que les deux prisonniers.

Après avoir laissé passer un ange, voire deux, Lilië se risqua a un petit :

- Venntaï... Vous êtes ?

Un peu interloqué par cette question déplacée, le gus répondit tout de même :

- Lëon, nettoyeur.

- Ah, vous venez pour le ménage, c'est très bien, je disais justement à mon collègue que l'atmosphère ici était... mortelle, de plus gobelets et boissons jonchent le sol... bon courage pour tout laver. Sirial !

Ils passèrent la porte devant l'homme de main hébété, et quittèrent sans encombre le temple sous le couvert de leur allure ecclésiastique, d'autant que personne ne les recherchaient.

Une fois qu'ils furent un peu éloignés, ils abandonnèrent leurs habits dans la rue et Lilië interrogea le ménestrel.

- Comment voulez-vous procéder si de plus les serrures sont magiquement closes ?

- De ce fait, nul besoin de vous inquiéter.
J'ai déjà élaboré une idée... Vous dansez ?


- Vous voulez que je danse ici, maintenant, avec vous ? Ce n'est peut-être pas vraiment le mo...

- Non, non non... quoique ce ne soit pas l'envie qui m'en manque,
Mon esprit s'en était déjà allé à mon prochain rôle de saltimbanque.
Je cherche une danseuse, connaissez-vous quelques pas divertissants,
Qui pourraient rendre un passage de l'exhibition plus dansant ?


- Absolument... j'étais danseuse du ventre au « Poney qui tousse» avant d'être nounou !
Mais j'ai arrêté, lassée d'être tripotée partout et par tous.


- Il faut que je vous avoue que je n'ai rien pour vous payer,
Vos derniers émoluments représentaient le reste de me deniers.


Elle commença sa phrase avec un tendre sourire
- Je m'en doutais un peu... mais je me contenterai de la moitié de la recette du spectacle !
finit-elle en riant ironiquement.

- Pourquoi de cette remarque vous riez-vous ?
Du succès de mes spectacles douteriez-vous ?


- Il est gratuit ! J'ai vu votre affiche et...

- Hé, je ne suis pas si sot... l'attraction est gratuite et donc attirante,
Mais il y aura buvette, restauration et herbe à pipe... payante !!


[Image: hr.png]



[Image: sorn_lili_leon.jpg]

Note hrp : les deux personnages sont fictifs, ne les cherchez pas sur le plateau Wink
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