27-08-2011, 06:30:51
Araknelee a écrit :De sa table dans un sombre coin, elle avait observé Sorn méticuleusement depuis le moment où il avait poussé le pas de la grande porte de l'auberge. C'était son occupation principale, analyser les personnes et leur comportement - pour son profit évidement - un don qu'elle avait reçu de Fryelund lui-même aimait-elle a penser. Et sûrement cela flattait son ego de penser ainsi.
Dès son entrée, elle l'avait prit pour un local petit nobliau. Mais son avis avait vite évolué. Réserver une chambre a la taverne n'était pas une habitude de noble, a moins qu'il ait l'envie d'y emmener quelque "conquête payante". Lorsqu'il s'était installé a une table proche de la sienne, elle avait continué a l'observer le plus discrètement possible. Il y avait quelque chose d'indéfinissable dans son visage qui la troublait. Le fait qu'elle n'arrive pas a le lire ? Elle n'arrivait a rien supposer de par son apparence et cela l'agaçait passablement...
Tout a ses discrètes observations, et maniant son jeu de cartes pour sembler être occupée par cette activité, elle perçut un bref instant une lueur venir d'un fiole posée sur la table du jeune elfe, une intense lueur bleue qui disparut aussitôt qu'il la rangea.
Voila qui est intéressant ! pensa-t-elle. Il lui fallait en savoir plus sur ce jeunot, en tout cas mettre la main sur son sac. Rien de mieux que lui donner l'impression qu'elle était son amie afin de l'amener à se confier. Et c'est tout naturellement qu'elle le sauva de la mésaventure du vol de sa bourse, action qu'elle avait elle-même préméditée et déclenchée par deux clin d'oeil a un complice.
Et le stratagème réussit au-delà de ses espérances, puisque le porteur de l'étrange fiole vint à elle. Elle était même invitée à y jeter un œil. Sa curiosité était piquée.
- Passez devant, monseigneur, lui lança-t-elle avec un sourire.
Elle le suivit, et lorsqu'ils arrivèrent à sa chambre, il lui tendit la fiole après avoir fermé la porte derrière lui. La lueur qu'elle émettait baigna la minuscule chambre, a tel point qu'elle couvrait la lumière des bougies accrochées aux murs.
Ils s'assirent chacun d'un côte de la table qu'elle lui montra. Ensuite, elle manipula la fiole, fermant les yeux. Celle-ci semblait glacée.
Elle laissa entendre qu'elle avait besoin de lui, besoin d'un média pour entrer en contact avec les esprits, afin de les interroger sur la nature de la substance.
- Le protocole est très simple et sans danger avait-elle ajouté a Sorn fasciné par ce qu'il pourrait apprendre.
![[Image: hr.png]](http://royaume-andoras.net/images/design/hr.png)
Aucun doute. Sorn avait atteint l'éden des ménestrels. Sa muse était devant lui et lui souriait, elle n'était certes pas tangible comme dans la réalité, un peu vaporeuse, un peu diffuse, mais il la reconnaissait, sa douce Lilië. De petites étoiles colorées filaient de toute part, une odeur doucâtre berçait ses sens. Son corps aussi semblait éthéré. Il n'y avait plus aucune limite physique, il était prêt pour s'envoler et rejoindre sa belle...
Mais il resta cloué sur le lit. En un instant tout lui revint, le combat contre le monstre, sa fuite, son retour au combat, l'eau étrange qu'il avait glané, son arrivée à l'auberge dans un piteux état pour y passer la nuit, la diseuse de bonne aventure qu'il avait invité dans sa chambre pour analyser l'eau dégénérée, cette poudre qu'elle avait versé dans sa boisson pour en appeler au savoir des esprits ancestraux, puis... plus rien.
- Venntaï, ca va ? lui demanda la prêtresse, debout à côté de Lilië. Vous êtes au temple d'Asteras. Deux lads de l'auberge de la Licorne vous ont amené ici inconscient. C'est chose routinière pour nous, hormis que d'habitude les patients sont simplement passablement imbibés d'alcool. Votre cas était différent et inexplicable. Elle pousuivit, posant sa main sur l'épaule de Lilië. Vous êtes resté inconscient cinq journées durant, mais heureusement votre soeur est arrivée rapidement, et tient votre chevet depuis ce temps. Elle vous a désaltéré et soulagé.
Sorn aurait bien voulu faire de grands yeux devant ces révélations, mais ses paupières était statiques.
Il tenta de bouger, rien. Un bras, une main, un doigt, une phalange, rien. Pas même ses lèvres ne voulaient obéir. Seul ses poumons pouvaient péniblement moduler la quantité de souffle qu'il voulait.
- Ghou... hah heuuh...
Les sons qu'il parvenait à proférer ne ressemblaient à rien.
Heu eu eu oin ahé, hè é hèh hahéihon ?
Hèhé oi in éheuin i he han ha hihon !
Après quelques autre tentatives, les deux demoiselles comprirent que la situation était plus grave qu'elles ne l'avaient escompté, car le patient était entièrement paralysé. Elles firent quérir d'autres prêtres. Il en vint un rapidement, bedonnant et souriant, sentant légèrement la vinasse.
- Aaaalooooors...
Il s'assit devant le lit puis ne bougea plus.
Tout le monde, a commencer par Sorn, se demandait s'il s'était endormi. Puis sans même l'avoir touché, palpé, question, trituré, il sortit de sa transe et annonça :
...il n'a rien...
Devant les yeux étonnés de l'assistance, il précisa :
...enfin presque. Un peu sonné... en fait son coprs est mort de peur, un réflexe de paralysie d'une partie de ses organes dû a un choc émotionnel. J'ai vu ça souvent chez les lapins. Mais là, c'est rigolo, c'est un cas persistant, peut-être a-t-il une autre origine. Remarquez ce n'est pas bien compliqué à traiter: il suffit de soigner le mal par le mal... Vous avez une idée pour lui faire très peur ?
comme tout le monde faisait silence, le prêtre bedonnant annonça en riant :
Il me semble qu'il était déjà là il y a peu, délirant sur une gigantesque créature d'eau qui aurait attqué la ville, si c'est ça, on pourrait essayer de le ramener à nouveau devant la bestiole qui lui a fichu cette trouille !
Sur ces entrefaites arriva un autre prêtre, qui marqua une pause silencieuse, son visage plein d'étonnement. Une fois la surprise passée, il dit :
- Comment ? Vous traitez ainsi un hôte de marque ? Cher Sorn, veuillez les excuser !
Il renvoya prestement son homologue pansu ainsi que toute autre assistance, disant qu'il prenait l'affaire en main. Il examina Sorn, qui avait reconnu son ennemi et père de son neveu, mais ne pouvait bouger pour le trahir.
- Il est bien mal en point, presque mourant, cela va être très difficile de le sauver, mais je ferais ce qu'il faut. Déjà, il lui faut du repos, il y a bien trop de monde ici.
- Je ne veux pas le laisser ! s'écria Lilië
- Il le faut pour son bien, sinon c'est vous qui aurez sa mort sur votre conscience ! Revenez demain, ou après demain.
Il poussa aussi poliment que possible Lilië vers la sortie, puis marquant une pause, il semblait chercher quelque chose. Ou quelqu'un.
où est encore passé ce maudit larbin ?
Ledit larbin arriva, l'air d'une sombre brute sans grande perspicacité.
- Menez-le en chambre M.
- Euh, M, z'êtes sûr ?
- M.