19-08-2011, 14:47:50
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Mal en point, je ne pus aller bien loin. Mes jambes et mes bras étaient recousus mais il n'en restait aucune énergie. Je traînais lamentablement les pieds sur la dalle d'Asteras et cherchais quelque refuge verdoyant comme si ma vie en dépendait.
Toujours, ma tête me brûlait.
Pervers et incessant, le feu qui saisissait chaque partie de mon corps, amoindrissait mes capacités à penser et surtout m'empêchait de fuir la cité. Il me semblait que l'on fêtait l'été à l'intérieur de moi, que l'astre du jour me dorait les entrailles et que cette chaleur insoutenable essoufflait mon coeur. Et quel coeur ! Ce dernier, par mille temps sportif, s'adonnait allégrement à la fainéantise comme pour me punir de l'avoir trop fait courir. Pendant un instant, je l'imaginai exsangue, comme l'étaient mes lèvres. Ne pouvait-il pas tenir encore un peu ? Le temps que j'atteigne quelque endroit où la végétation est luxuriante. Que je respire ?
Ma gorge était tout enrouée, rouge de l'intérieur.
Dès lors que je toussais, mon ventre se creusait et mes abdominaux se contractaient.
Je marchais sans savoir où j'allais quand j'aperçus une arche en pierre surmontée d'une sphère en ivoire. La porte d'un jardin sublime ; les jardins du palais royal.
Un terrain presque entièrement recouvert d'herbe s'étalait jusqu'au palais, troué çà et là par un bassin ou par un carré de fleurs. Héllébores, roses, agaves et pensées fleurissaient de part et d'autre du jardin principal et délivraient de doux parfums.
Il m'était facile de dissocier les senteurs de chaque plante parce que seul mon odorat n'avait pas faibli. En revanche, je ne distinguais plus ni les formes ni les couleurs.
Fatiguée, je m'assis sur une petite butte, sous une feuillée, bien à l'abri du soleil brûlant et des regards des gardes. Là, je fermai les yeux, étendis mes jambes et me laissai doucement tomber dans l'herbe moelleuse.
A nouveau, tout était noir. Néant.
Le chemin retrouvé
Mal en point, je ne pus aller bien loin. Mes jambes et mes bras étaient recousus mais il n'en restait aucune énergie. Je traînais lamentablement les pieds sur la dalle d'Asteras et cherchais quelque refuge verdoyant comme si ma vie en dépendait.
Toujours, ma tête me brûlait.
Pervers et incessant, le feu qui saisissait chaque partie de mon corps, amoindrissait mes capacités à penser et surtout m'empêchait de fuir la cité. Il me semblait que l'on fêtait l'été à l'intérieur de moi, que l'astre du jour me dorait les entrailles et que cette chaleur insoutenable essoufflait mon coeur. Et quel coeur ! Ce dernier, par mille temps sportif, s'adonnait allégrement à la fainéantise comme pour me punir de l'avoir trop fait courir. Pendant un instant, je l'imaginai exsangue, comme l'étaient mes lèvres. Ne pouvait-il pas tenir encore un peu ? Le temps que j'atteigne quelque endroit où la végétation est luxuriante. Que je respire ?
Ma gorge était tout enrouée, rouge de l'intérieur.
Dès lors que je toussais, mon ventre se creusait et mes abdominaux se contractaient.
Je marchais sans savoir où j'allais quand j'aperçus une arche en pierre surmontée d'une sphère en ivoire. La porte d'un jardin sublime ; les jardins du palais royal.
Un terrain presque entièrement recouvert d'herbe s'étalait jusqu'au palais, troué çà et là par un bassin ou par un carré de fleurs. Héllébores, roses, agaves et pensées fleurissaient de part et d'autre du jardin principal et délivraient de doux parfums.
Il m'était facile de dissocier les senteurs de chaque plante parce que seul mon odorat n'avait pas faibli. En revanche, je ne distinguais plus ni les formes ni les couleurs.
Fatiguée, je m'assis sur une petite butte, sous une feuillée, bien à l'abri du soleil brûlant et des regards des gardes. Là, je fermai les yeux, étendis mes jambes et me laissai doucement tomber dans l'herbe moelleuse.
A nouveau, tout était noir. Néant.