Les plus lointains souvenirs...
#3
Partie 3 : Les révélations d'un passé

C'était une chaude nuit d'été, de légers courants d'air chaud s'engouffraient dans la pièce principale par les fenêtres entrouvertes. Comme à son habitude Filhamel se trouvait sur un large fauteuil de cuir près de la bibliothèque, Eiwaz était assise sur le tapis un livre étalé devant elle. Filhamel la regardait lorsqu'elle prononça :

- Je ne me souviens plus exactement de ce qui s'est passé, j'étais bien trop jeune et ma mémoire semble avoir banni des éléments de cette nuit-là. Cependant il est temps que je te raconte ce dont je me souviens.

A ce moment l'on entendit le vent traverser la pièce, il fit trembler la flamme des bougies allumées.

- Je vivais près de la forêt d'Alda, notre village était très loin de toutes autres civilisations et jamais un étranger ne s'y présentait. Ma famille et moi vivions dans une petite chaumière à l'orée des bois. Cette année là, l'hiver était rude et beaucoup désertèrent le village pour rejoindre les villes. Une nuit mon frère m'a sorti du lit et m'a entrainé dans la forêt, il y avait de la lumière comme en plein jour et la chaleur brulait mon visage et mes pieds nus. Adaran m'emmena dans un arbre et je m'y endormi. Au petit jour nous avons pris la direction de la maison. On sentait dans la voix de la jeune elfe des trémolos qui trahissait l'angoisse de ces souvenirs.
Il n'y avait plus rien excepté un tas de cendre et des personnes étendus à même le sol. Adaran pleurait et hurlait « Papa ! Maman ! » J'étais terrifiée et ce jusqu'à ce qu'il revienne vers moi. Il me prit la main et m'emmena dans la forêt. Nous partions rejoindre un village voisin, mais le chemin semblait si long et si difficile. Je ne me souviens pas de mon prénom.. Adaran et mes parents utilisaient toujours un surnom affectif. Puis un matin un vil gobelin est apparût. C'est depuis ce jour que je vis auprès de toi.

Filhamel gardait un air calme même si les battements de son cœur s'étaient légèrement accélérés. Il savait qu'un drame avait du se produire pour que deux enfants se retrouvent seuls à errer en forêt. Il prit enfin la parole, comme pour soulager le silence qui sembler ronger Eiwaz.

- Je comprends. Cette année-là, nombres d'attaques d'orcs et de gobelins ont été recensé. Ce village n'a pas résisté, il devait être isolé. Je ne peux qu'être fier de toi, je sais à quel point ces souvenirs sont douloureux pour toi.

Eiwaz se jeta dans les bras de ce père aimant, et au combien sage.


L'année suivante Eiwaz fît de grands progrès dans la manipulation de l'arc et l'art de combattre, elle devenait de plus en plus rapide et habile. Eiwaz était réfléchie, son père lui apprit à garder son calme, analyser la situation et à n'attaquer que lorsque sa vie était en danger.

Eiwaz était mal à l'aise en société, lorsque son père recevait des convives elle était irréprochable malgré son silence qui était souvent pesant pour les invités. Au cours de ses nombreuses rencontres, Filhamel essaya de trouver un futur époux pour Eiwaz, afin qu'elle soit à l'abri du besoin. A chaque rencontre, nul ne doutait de sa bonne éducation et de son charme seulement elle ne montrait aucun signe de prévenance envers son possible époux qui abandonnait devant tant de méfiance, d'indifférence et de réserve de la part de la jeune fille. Elle trouvait tout cela inutile elle n'avait nul besoin d'époux pour vivre et surtout être comblée.

- Pourquoi cherches-tu tellement à me trouver un mari ? Je suis si jeune et cela ne m'intéresse nullement. Ils sont tous si.. formels et sans aucune intelligence. Ils ne savent que vivre qu'auprès de la grande société et ne connaissent rien à la magie des paysages d'Ecridel. Je ne suis pas prête pour tout cela. Excuse mon comportement seulement, faire semblant est au- dessus de mes forces.

A la suite de cette conversation Eiwaz disparut pendant près d'une semaine. . Filhamel abandonna cette quête en comprenant que sa fille ne ferait aucun effort. Et au retour d'Eiwaz ce sujet fût clos.

Depuis une quinzaine d'année, le robuste elfe vivait avec la douce enfant. Cela faisait quelques temps qu'il essayait de parler à sa fille, c'était à son tour de prendre courage afin d'avouer ce qui le rongeait.
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