31-07-2011, 18:29:47
Sorn errait depuis passablement longtemps. Il avait visité le port, le marché, l'armurerie, tout en évitant soigneusement le temple et ses alentours... tout cela sans succès. Puis il sortit de l'auberge, toujours sans avoir trouvé ce qu'il cherchait. Il prit la direction de la porte sud, se disant qu'il n'y avait d'autre choix que d'aller tenter sa chance à Tildor. Dans une ultime tentative, il s'arrêta en route pour aborder une grosse dame accompagnée de trois jeunes elfes. Mais sa requête n'eût d'autre effet que de lui arracher un grand rire, suivi d'une réponse équivalente a ce qu'il avait déjà entendu :
- C'est l'pire boulot. J'préfère de loin pomponner cinq mioches que d'torcher un chiard. Allez voir du coté d'la nurserie du temple, là-bas vous trouverez des folles.
S'adresser à une nurse du temple était trop risqué. Il laissa s'éloigner la corpulente elfe tout en lui adressant une courbette de remerciement et décida d'aller tenter sa chance en dehors d'Asteras. Mais à peine avait-il fait deux pas qu'une voix féminine derrière lui le fit se retourner.
- Sirial, j'ai entendu que vous cherchiez une nourrice. Allez au premier bâtiment de la rue des Marais, tout à côté de l'auberge, et demandez Lilië, il me semble qu'elle ne garde aucun enfant actuellement, et elle est très compétente et clos son service sous peu.
Suivant les indications, il arriva devant une grande porte cochère largement ouverte, donnant sur une vaste cour intérieur partiellement protégée par un compluvium.
Il vit le dos et la chevelure noire montée en un volumineux chignon d'une jeune elfe occupée a briquer de son balai-brosse un coin de la cour assombri par la toiture intérieure. Malgré l'ombre portée par l'avant-nef, il vit qu'elle portait une robe d'un vert anis qui contrastait avec sa tâche pour le moins salissante.
Il toussota pour attirer son attention. Elle sursauta légèrement de surprise, puis se retournant avec grâce, vint trouver son visiteur. Lorsqu'elle quitta le porche pour entrer dans un rayon de soleil, sa robe satinée, là où elle n'était cachée par son large tablier, pris la couleur d'une prairie aux herbes scintillantes de rosée.
Jamais il n'avait vu pareil attraits. Cette fille était une poésie qu'il aurait aimé composer. Elle portait de curieuses sandales de bois rehaussées de tasseaux, qui lui évitaient de patauger dans l'eau qu'elle jetait sur les pavés. Malgré cela le tablier et le bas de la robe étaient tâchés, particulièrement à la hauteur des genoux. Les mains étaient passablement usées, et laissaient apparaître un lacis d'impuretés indélébile, mais son visage était là pour rappeler qu'elles devaient aussi avoir autrefois un teint de porcelaine incarnadine. Son regard était un ravissement, ses cheveux, charbonnés, pourtant revoyaient un éclat chamarré. Elle était fraicheur et sincérité.
- Je... je...sir... je - ial... je suis So...
- Vous êtes Sorn. Je n'ai raté aucune de vos représentations aux jardins du palais.
Comme elle se mit a sourire, Sorn se liquéfia littéralement. Il ne trouvait les mots pour exprimer a quel point elle lui plaisait. Comment n'avait il pu jamais la remarque, si comme elle le prétendait, elle se rendait à toutes ses exhibitions ? Et comment lui exprimer en quelques mots ce qu'elle lui inspirait ?
- Vous êtes...
- Je suis Lilië. Je suis bonne d'enfants de par mon métier, mais par manque d'engagements, je fais aussi chambrière... Cela est bien moins reluisant que d'être musicien ou poète, je vous le concède...
Il en avait oublié l'objet de sa visite. Il avait en horreur d'être pris au dépourvu, et là c'était le bouquet. Pâle ce matin lorsqu'il avait appris la triste nouvelle, a midi énervé par un prêtre borné, voilà maintenant qu'il n'avait rien a envier a un coquelicot embrasé... Que lui arrivait-il aujourd'hui ?
Comme elle avait baissé les yeux, riante de sa propre allégation, il pu enfin retrouver le fil de sa loquacité, et il n'était plus question de se perdre à nouveau.
- Non point croyez moi, il n'y a aucun sot métier, et c'est tout à votre honneur
de faire en sorte que les enfants grâce à vous trouvent le bonheur.
Et voici effectivement la raison qui m'amène auprès de vous :
J'ai un bébé, qui a grande nécessité d'une efficiente nounou.
Si présentement, vous êtes sans engagement, comme vous l'affirmiez,
je vous fais la proposition de sur le champ vous engager.
Je vous donne pour ce faire et tout le temps qu'il sera nécessaire
au minimum dix pièces d'or de plus que votre actuel salaire.
De surcroît vous n'aurez point a travailler pour un temps incertain
car le bambin n'est pour l'heure pas encore prêt aller au couffin.
- Je ne comprends pas... il n'est pas encore né ? Dans ce cas pourquoi ne serait-ce pas sa mère qui s'en occuperait ?
- Sa mère, qui par ailleurs était ma cousine, s'en est allée un peu tôt,
Les prêtresses n'ont rien pu faire, hormis de leur magie couver le petiot.
Dès lors qu'il sera prêt à le quitter, je vous ferai sur-le-champ mander
Et je vous indiquerai la masure où avec le poupon vous pourrez crécher.
- Je suis sincèrement désolée, toutes mes condoléances ! Puisque vous l'avez appelé petiot, je suppose que c'est un garçon ?
- Vous me prenez de cours, c'est là une information que je n'ai !
Alors, puis-je considérer qu'a son jeune bonheur vous travaillerez ?
En signe de consentement, elle prit la main qu'il lui tendait.
Ce qu'il ressentit à ce moment là lui fit peur, a tel point qu'il décida de rester silencieux.
Une révérence, un sourire et il était parti.
- C'est l'pire boulot. J'préfère de loin pomponner cinq mioches que d'torcher un chiard. Allez voir du coté d'la nurserie du temple, là-bas vous trouverez des folles.
S'adresser à une nurse du temple était trop risqué. Il laissa s'éloigner la corpulente elfe tout en lui adressant une courbette de remerciement et décida d'aller tenter sa chance en dehors d'Asteras. Mais à peine avait-il fait deux pas qu'une voix féminine derrière lui le fit se retourner.
- Sirial, j'ai entendu que vous cherchiez une nourrice. Allez au premier bâtiment de la rue des Marais, tout à côté de l'auberge, et demandez Lilië, il me semble qu'elle ne garde aucun enfant actuellement, et elle est très compétente et clos son service sous peu.
Suivant les indications, il arriva devant une grande porte cochère largement ouverte, donnant sur une vaste cour intérieur partiellement protégée par un compluvium.
Il vit le dos et la chevelure noire montée en un volumineux chignon d'une jeune elfe occupée a briquer de son balai-brosse un coin de la cour assombri par la toiture intérieure. Malgré l'ombre portée par l'avant-nef, il vit qu'elle portait une robe d'un vert anis qui contrastait avec sa tâche pour le moins salissante.
Il toussota pour attirer son attention. Elle sursauta légèrement de surprise, puis se retournant avec grâce, vint trouver son visiteur. Lorsqu'elle quitta le porche pour entrer dans un rayon de soleil, sa robe satinée, là où elle n'était cachée par son large tablier, pris la couleur d'une prairie aux herbes scintillantes de rosée.
Jamais il n'avait vu pareil attraits. Cette fille était une poésie qu'il aurait aimé composer. Elle portait de curieuses sandales de bois rehaussées de tasseaux, qui lui évitaient de patauger dans l'eau qu'elle jetait sur les pavés. Malgré cela le tablier et le bas de la robe étaient tâchés, particulièrement à la hauteur des genoux. Les mains étaient passablement usées, et laissaient apparaître un lacis d'impuretés indélébile, mais son visage était là pour rappeler qu'elles devaient aussi avoir autrefois un teint de porcelaine incarnadine. Son regard était un ravissement, ses cheveux, charbonnés, pourtant revoyaient un éclat chamarré. Elle était fraicheur et sincérité.
- Je... je...sir... je - ial... je suis So...
- Vous êtes Sorn. Je n'ai raté aucune de vos représentations aux jardins du palais.
Comme elle se mit a sourire, Sorn se liquéfia littéralement. Il ne trouvait les mots pour exprimer a quel point elle lui plaisait. Comment n'avait il pu jamais la remarque, si comme elle le prétendait, elle se rendait à toutes ses exhibitions ? Et comment lui exprimer en quelques mots ce qu'elle lui inspirait ?
- Vous êtes...
- Je suis Lilië. Je suis bonne d'enfants de par mon métier, mais par manque d'engagements, je fais aussi chambrière... Cela est bien moins reluisant que d'être musicien ou poète, je vous le concède...
Il en avait oublié l'objet de sa visite. Il avait en horreur d'être pris au dépourvu, et là c'était le bouquet. Pâle ce matin lorsqu'il avait appris la triste nouvelle, a midi énervé par un prêtre borné, voilà maintenant qu'il n'avait rien a envier a un coquelicot embrasé... Que lui arrivait-il aujourd'hui ?
Comme elle avait baissé les yeux, riante de sa propre allégation, il pu enfin retrouver le fil de sa loquacité, et il n'était plus question de se perdre à nouveau.
- Non point croyez moi, il n'y a aucun sot métier, et c'est tout à votre honneur
de faire en sorte que les enfants grâce à vous trouvent le bonheur.
Et voici effectivement la raison qui m'amène auprès de vous :
J'ai un bébé, qui a grande nécessité d'une efficiente nounou.
Si présentement, vous êtes sans engagement, comme vous l'affirmiez,
je vous fais la proposition de sur le champ vous engager.
Je vous donne pour ce faire et tout le temps qu'il sera nécessaire
au minimum dix pièces d'or de plus que votre actuel salaire.
De surcroît vous n'aurez point a travailler pour un temps incertain
car le bambin n'est pour l'heure pas encore prêt aller au couffin.
- Je ne comprends pas... il n'est pas encore né ? Dans ce cas pourquoi ne serait-ce pas sa mère qui s'en occuperait ?
- Sa mère, qui par ailleurs était ma cousine, s'en est allée un peu tôt,
Les prêtresses n'ont rien pu faire, hormis de leur magie couver le petiot.
Dès lors qu'il sera prêt à le quitter, je vous ferai sur-le-champ mander
Et je vous indiquerai la masure où avec le poupon vous pourrez crécher.
- Je suis sincèrement désolée, toutes mes condoléances ! Puisque vous l'avez appelé petiot, je suppose que c'est un garçon ?
- Vous me prenez de cours, c'est là une information que je n'ai !
Alors, puis-je considérer qu'a son jeune bonheur vous travaillerez ?
En signe de consentement, elle prit la main qu'il lui tendait.
Ce qu'il ressentit à ce moment là lui fit peur, a tel point qu'il décida de rester silencieux.
Une révérence, un sourire et il était parti.
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