04-06-2011, 16:16:03
Depuis qu'une magie infinie l'avait pénétrée, Hilary ewilan agissait différemment. Sur la route, elle ne s'était guère arrêtée une seule fois pour apprivoiser les animaux, ou admirer leur habitat. Un noyau de chaleur avait pris place dans son ventre, et avait diffusé dans tout son corps une énergie tiède réconfortante. Une énergie intense dispersée en mille endroits. Celle-ci faisait comme commander son esprit et ses membres, lui interdisant tout repos.
Une fois parvenue à la capitale, l'elfe n'avait point eu d'hésitation. La force qui la guidait était plus forte qu'elle, plus forte que sa raison. Habituellement, l'effrontée Ewilan aurait eu quelque réticence à approcher la ville et ses citadins. Elle aurait questionné sa conscience, cherchant à avoir le dernier mot pour s'épargner la rencontre. Aussi, elle aurait longtemps délibéré avant d'agir, pesé le pour et le contre. Elle avait toujours été ainsi, mais, ce jour, tout était différent. Point de dégoût ou de mépris, seulement un pas devant l'autre ainsi qu'une démarche assurée.
Hilary avait des papillons dans le ventre. Ceux-ci voletaient dans des battements d'ailes lents et caressants comme s'ils avaient tenu à rassurer leur hôte. De fait, l'elfe avait la respiration rapide, et un coeur sous la poitrine qui allait à toute allure. Ce dernier semblait vouloir bondir hors du corps. Le sang dans les veines palpitait, la gorge se serrait doucement. Seul son ventre, dans lequel s'était lové le noyau de mana, avait quelque chose de réconfortant.
Les papillons de magie, toujours, dansaient à l'interieur, et lui donnaient la même sensation que lorsqu'on est amoureux. Hilary n'était capable de sentiments, en revanche, ce qui la possédait semblait attiré par quelque chose. Cette chose, c'était l'aura de la fillette. Incontrôlables, les pieds de la femme frôlaient à peine le sol dallé et la dirigeaient vers l'enfant. Peut-être l'Arpenteuse avait-elle, elle aussi, perçu la présence de son âme soeur, de celle qui détenait une partie d'elle. La petite fille avait sans doute senti l'énergie magique qu'elle dégageait, car elle avait accouru jusqu'à elle.
Sous le soleil de plomb, les grandes tours d'un blanc éclatant d'Asteras, les deux individus se faisaient maintenant face. L'elfe balança sa chevelure dans son dos, et une brise légère souffla dans les environs. Ses cheveux teintés de rose et de pourpre semblaient imprégnés de magie, tout comme ses fines mains, posées dans le vide. Ses grands yeux indigo n'offraient plus ce regard pétillant et mystérieux, non, ils donnaient à voir une puissance infinie, et dangereuse. Néanmoins, une puissance apprivoisée. Apprivoisée par le petit bout de créature qui se trouvait devant elle.
Hilary ewilan, possédée, ne comprit pas pourquoi l'Arpenteuse s'entourait de protections magiques. Elle ne comprenait pas qu'une force gigantesque l'habitait. Et qu'elle était devenue autre chose. Elle ne savait pas non plus que cette force pourrait provoquer de graves dommages, à elle, comme à la fillette, comme à tous les spectateurs attroupés. La foule affluait autour d'elle, mais cela ne la dérangeait pas. Indifférente aux déplacements sur la place, elle portait toute son attention sur la fillette. Ses yeux étaient pris d'une paralysie soudaine, fixés sur son objectif.
Personne ne bougeait. Tous attendaient la suite des évènements.
L'elfe fit un pas vers la fillette. Puis, soudain, l'ignora. La magie volatile tout autour d'elle l'hypnotisait, lui vola son attention. Enfin, elle remarqua Almis Fildor, la grande prêtresse du temple de Fryelund, vêtue d'une magnifique tunique enchantée - tenue de grand arcaniste - , un visage doux et calme. La bonté qui se lisait dans ses traits, l'interpella. Si elle n'avait été autre, à ce moment-là, Hilary n'aurait pas tendu sa main à la prêtresse. Ce geste, quoique inexplicable, en surprit plus d'un. Des passants qui se demandaient déjà ce qu'était tout ce raffut, eurent quelque étonnement en voyant quelqu'un de si avenant avec une dévote. Peut-être que l'âme d'Ewilan avait pris le dessus, peut-être que le souvenir lointain des propos justes d'Almis lui avaient permis de recouvrer la mémoire. N'était-elle pas, après tout, le seul individu qu'elle ne méprisait ou n'ignorait pas, et mieux que ça, qu'elle admirait un peu ? Il y avait en elle, quelque chose de réconfortant, telle la forêt qui s'éveille au petit jour, pensa Hilary. Un brin de nature, une once de vérité sur le visage d'Almis. Peut-être cela, avait-il fait surgir sa personnalité, sortir de sa prison. A présent, les petits papillons qu'elle sentait dans son ventre, était l'expression de la joie. Ou quelque chose qui y ressemblait. La joie de l'âme retrouvée. Mais petit à petit l'énergie magique reprenait possession d'elle, se logeait dans ses entrailles à nouveau.
Une fois parvenue à la capitale, l'elfe n'avait point eu d'hésitation. La force qui la guidait était plus forte qu'elle, plus forte que sa raison. Habituellement, l'effrontée Ewilan aurait eu quelque réticence à approcher la ville et ses citadins. Elle aurait questionné sa conscience, cherchant à avoir le dernier mot pour s'épargner la rencontre. Aussi, elle aurait longtemps délibéré avant d'agir, pesé le pour et le contre. Elle avait toujours été ainsi, mais, ce jour, tout était différent. Point de dégoût ou de mépris, seulement un pas devant l'autre ainsi qu'une démarche assurée.
Hilary avait des papillons dans le ventre. Ceux-ci voletaient dans des battements d'ailes lents et caressants comme s'ils avaient tenu à rassurer leur hôte. De fait, l'elfe avait la respiration rapide, et un coeur sous la poitrine qui allait à toute allure. Ce dernier semblait vouloir bondir hors du corps. Le sang dans les veines palpitait, la gorge se serrait doucement. Seul son ventre, dans lequel s'était lové le noyau de mana, avait quelque chose de réconfortant.
Les papillons de magie, toujours, dansaient à l'interieur, et lui donnaient la même sensation que lorsqu'on est amoureux. Hilary n'était capable de sentiments, en revanche, ce qui la possédait semblait attiré par quelque chose. Cette chose, c'était l'aura de la fillette. Incontrôlables, les pieds de la femme frôlaient à peine le sol dallé et la dirigeaient vers l'enfant. Peut-être l'Arpenteuse avait-elle, elle aussi, perçu la présence de son âme soeur, de celle qui détenait une partie d'elle. La petite fille avait sans doute senti l'énergie magique qu'elle dégageait, car elle avait accouru jusqu'à elle.
Sous le soleil de plomb, les grandes tours d'un blanc éclatant d'Asteras, les deux individus se faisaient maintenant face. L'elfe balança sa chevelure dans son dos, et une brise légère souffla dans les environs. Ses cheveux teintés de rose et de pourpre semblaient imprégnés de magie, tout comme ses fines mains, posées dans le vide. Ses grands yeux indigo n'offraient plus ce regard pétillant et mystérieux, non, ils donnaient à voir une puissance infinie, et dangereuse. Néanmoins, une puissance apprivoisée. Apprivoisée par le petit bout de créature qui se trouvait devant elle.
Hilary ewilan, possédée, ne comprit pas pourquoi l'Arpenteuse s'entourait de protections magiques. Elle ne comprenait pas qu'une force gigantesque l'habitait. Et qu'elle était devenue autre chose. Elle ne savait pas non plus que cette force pourrait provoquer de graves dommages, à elle, comme à la fillette, comme à tous les spectateurs attroupés. La foule affluait autour d'elle, mais cela ne la dérangeait pas. Indifférente aux déplacements sur la place, elle portait toute son attention sur la fillette. Ses yeux étaient pris d'une paralysie soudaine, fixés sur son objectif.
Personne ne bougeait. Tous attendaient la suite des évènements.
L'elfe fit un pas vers la fillette. Puis, soudain, l'ignora. La magie volatile tout autour d'elle l'hypnotisait, lui vola son attention. Enfin, elle remarqua Almis Fildor, la grande prêtresse du temple de Fryelund, vêtue d'une magnifique tunique enchantée - tenue de grand arcaniste - , un visage doux et calme. La bonté qui se lisait dans ses traits, l'interpella. Si elle n'avait été autre, à ce moment-là, Hilary n'aurait pas tendu sa main à la prêtresse. Ce geste, quoique inexplicable, en surprit plus d'un. Des passants qui se demandaient déjà ce qu'était tout ce raffut, eurent quelque étonnement en voyant quelqu'un de si avenant avec une dévote. Peut-être que l'âme d'Ewilan avait pris le dessus, peut-être que le souvenir lointain des propos justes d'Almis lui avaient permis de recouvrer la mémoire. N'était-elle pas, après tout, le seul individu qu'elle ne méprisait ou n'ignorait pas, et mieux que ça, qu'elle admirait un peu ? Il y avait en elle, quelque chose de réconfortant, telle la forêt qui s'éveille au petit jour, pensa Hilary. Un brin de nature, une once de vérité sur le visage d'Almis. Peut-être cela, avait-il fait surgir sa personnalité, sortir de sa prison. A présent, les petits papillons qu'elle sentait dans son ventre, était l'expression de la joie. Ou quelque chose qui y ressemblait. La joie de l'âme retrouvée. Mais petit à petit l'énergie magique reprenait possession d'elle, se logeait dans ses entrailles à nouveau.