07-05-2011, 12:01:35
Ainsi fût racontée l'histoire par les Nains.
Comme à chaque fois, ils tirèrent une fière gloriole à user d'un marteau pour tuer une mouche.
Mais la réalité est tout autre.
Comme dans toute légende, il y a toutefois un peu de vérité.
Voici la version de l'Elfe.
Après de nombreux cycles passés à côtoyer le bord du Monde, loin au Nord et à l'Est, dans la partie du royaume que les Nains clament comme la leur bien tandis même qu'aucun d'entre eu n'en a jamais foulé le sol, Melmoth le rôdeur découvre l'entrée d'une Mine ancienne, à demi enfouie dans des décombres envahis de ronces, à quelques lieues de la grande falaise au Nord-Est de Karad.
Curieux comme se doit de l'être un rôdeur, il pénètre dans la mine, qui lui semble dans un premier temps abandonnée.
Et pourtant elle regorge de richesses : fer, or, argent, pierres précieuses et filons de mana !
Que de richesses que les Nains se sont accaparées et laissent curieusement à l'abandon...
Progressant avec prudence, l'Elfe passe plusieurs portes grandes ouvertes, et à chaque fois l'endroit paraît plus fréquenté, mieux entretenu, mais toujours dans la nuit.
Enfin, tous les sens aux aguets dans cette pénombre permanente, le rôdeur aperçoit au loin une lueur faible.
Un Nain ronfle bruyamment, adossé à la paroi et légèrement tourné à l'opposé, la tête dodelinant sur son ventre.
Une pioche à côté de lui est encore enchâssée dans la roche.
A sa vue, une flèche est apparue soudain dans sa main, comme par réflexe, même si le Nain n'est pas encore un ennemi.
Pourtant Melmoth n'a jamais utilisé son arc sous terre, et il est curieux de voir si il peut être aussi efficace qu'en surface.
Ajustant son tir sur sa cible immobile, il décoche sa flèche sans bruit et elle se fiche dans l'omoplate de Nain.
Ou plutôt de la Naine, comme en témoigne le cri strident de la malheureuse.
Avant même qu'elle ne se rende compte de ce qui lui arrive, une seconde flèche se fiche dans son mollet, la tordant de douleur.
Puis une troisième flèche, empoisonnée celle-là, l'atteint dans le dos tandis qu'elle tente de s'enfuir.
L'Elfe lui dit alors :
Après plusieurs cycles à rôder dans la nuit, croisant plusieurs Nains, le plus souvent endormis par les efforts du travail de la Roche et de la Bière, le rôdeur croise à nouveau la Naine Grunsvika, qui semble recouvrer rapidement la santé et faire face au poison d'une façon déconcertante.
Se découvrant promptement, il lui adresse quelques mots :
Il va quitter cette Mine, qui commence à l'oppresser, tandis que les Nains sont de plus en plus nombreux.
A nouveau, il croise des Nains endormis (une seconde nature ?), tels Grom et Grabuge l'Ancien, mais aussi Niflhel.
La tension monte, et la fatigue se fait sentir.
S'éloignant et se dissimulant de son mieux dans les tunnels sombres, l'Elfe s'autorise quelques moments de répit.
Grave erreur.
Il est réveillé en sursaut lorsqu'une lourde hache entame profondément ses chairs.
Avant que l'Elfe n'ait pu esquisser le moindre geste, deux autres coups de hache, moins puissants, le blessent sévèrement.
Incrédule devant la fureur de Grom, il lui fait savoir qu'il n'a aucune velléité et qu'il aurait déjà pu le tuer si il avait voulu...
Craignant d'autres coups lâches, le rôdeur interpelle également Niflhel, qui semble bien moins enclin au combat.
Se concentrant sur ses dernières forces, l'Elfe s'enfuit à grands pas, laissant dernière lui une trainée sanglante.
A peine quelques pas de faits, il reçoit dans la nuque un puissant coup invisible, tel une grosse pierre ronde lancée d'une fronde, mais à la puissance décuplée par une énergie fantastique.
Grabuge l'Ancien montrait lui aussi son courage.
Sans sa capuche de cuir, l'Elfe aurait été assommé... voire pire.
A deux ou trois contre un, affaibli par ses blessures, le rôdeur savait n'avoir aucune chance en combat direct.
Il décida de fuir aussi vite qu'il pouvait et força le pas, perdant d'autant plus de sang, les idées obscurcies par les chocs répétitifs.
Passant une nouvelle porte, Grom lancé à sa poursuite mais encore loin dans les tunnels, Melmoth tombe de nouveau sur Grunsvika, parvenue jusque là par un chemin détourné.
Sans sommation, et avant même que l'Elfe ait pu lever une main, la guerrière abat sa hache à deux reprises, plongeant le rôdeur dans la nuit.
Avant que sa tête ne heurte le sol, le rôdeur aperçoit Grom tout juste à son côté, probablement transporté par magie jusqu'à lui, aucun Nain ne pouvant courir aussi vite, fût-ce dans les galeries souterraines.
Le tranchant de sa hache brille d'un dernier éclat avant que la nuit ne l'emporte définitivement.
Le rôdeur devait rouvrir les yeux dans le lit de verdure entretenu par Fryelund.
L'histoire, transcrite par les Nains, sera celle de Grunsvika.
L'Histoire, la vraie, retiendra que des nains, en nette supériorité numérique, auront lâchement attaqué, traqué et achevé dans les mines un Elfe désarmé, qui n'aura rendu aucun coup et qui avait même clamé clairement ses intentions pacifiques.
Le rôdeur, assez neutre jusque là, fuyant le combat avec les Nains, privilégiant les grandes escapades dans la Nature, devait reconnaître définitivement le trait sournois, lâche et querelleur des petits êtres poilus.
La balance avait choisi son côté.
L'Elfe aussi.
Comme à chaque fois, ils tirèrent une fière gloriole à user d'un marteau pour tuer une mouche.
Mais la réalité est tout autre.
Comme dans toute légende, il y a toutefois un peu de vérité.
Voici la version de l'Elfe.
Après de nombreux cycles passés à côtoyer le bord du Monde, loin au Nord et à l'Est, dans la partie du royaume que les Nains clament comme la leur bien tandis même qu'aucun d'entre eu n'en a jamais foulé le sol, Melmoth le rôdeur découvre l'entrée d'une Mine ancienne, à demi enfouie dans des décombres envahis de ronces, à quelques lieues de la grande falaise au Nord-Est de Karad.
Curieux comme se doit de l'être un rôdeur, il pénètre dans la mine, qui lui semble dans un premier temps abandonnée.
Et pourtant elle regorge de richesses : fer, or, argent, pierres précieuses et filons de mana !
Que de richesses que les Nains se sont accaparées et laissent curieusement à l'abandon...
Progressant avec prudence, l'Elfe passe plusieurs portes grandes ouvertes, et à chaque fois l'endroit paraît plus fréquenté, mieux entretenu, mais toujours dans la nuit.
Enfin, tous les sens aux aguets dans cette pénombre permanente, le rôdeur aperçoit au loin une lueur faible.
Un Nain ronfle bruyamment, adossé à la paroi et légèrement tourné à l'opposé, la tête dodelinant sur son ventre.
Une pioche à côté de lui est encore enchâssée dans la roche.
A sa vue, une flèche est apparue soudain dans sa main, comme par réflexe, même si le Nain n'est pas encore un ennemi.
Pourtant Melmoth n'a jamais utilisé son arc sous terre, et il est curieux de voir si il peut être aussi efficace qu'en surface.
Ajustant son tir sur sa cible immobile, il décoche sa flèche sans bruit et elle se fiche dans l'omoplate de Nain.
Ou plutôt de la Naine, comme en témoigne le cri strident de la malheureuse.
Avant même qu'elle ne se rende compte de ce qui lui arrive, une seconde flèche se fiche dans son mollet, la tordant de douleur.
Puis une troisième flèche, empoisonnée celle-là, l'atteint dans le dos tandis qu'elle tente de s'enfuir.
L'Elfe lui dit alors :
Citation :Va en paix, je te laisse filer, je ne voulais que tester la précision de mes flèches dans l'ombre des tunnels.Et de se fondre dans les tunnels sans bruit.
Je crois que je t'ai fait perdre assez de sang et donné un but dans les prochains jours : survivre au poison.
Que les Ombres guident tes pas.
Après plusieurs cycles à rôder dans la nuit, croisant plusieurs Nains, le plus souvent endormis par les efforts du travail de la Roche et de la Bière, le rôdeur croise à nouveau la Naine Grunsvika, qui semble recouvrer rapidement la santé et faire face au poison d'une façon déconcertante.
Se découvrant promptement, il lui adresse quelques mots :
Citation :Je ne te ferai pas de mal.Puis il se retire rapidement et s'éloigne dans les tunnels.
Une parole est une parole.
Du moins chez les Elfes.
Du moins chez les Ombres.
Ce ne sera plus le cas lors d'une prochaine rencontre à l'extérieur des tunnels.
Que les Ombres guident tes pas.
Il va quitter cette Mine, qui commence à l'oppresser, tandis que les Nains sont de plus en plus nombreux.
A nouveau, il croise des Nains endormis (une seconde nature ?), tels Grom et Grabuge l'Ancien, mais aussi Niflhel.
La tension monte, et la fatigue se fait sentir.
S'éloignant et se dissimulant de son mieux dans les tunnels sombres, l'Elfe s'autorise quelques moments de répit.
Grave erreur.
Il est réveillé en sursaut lorsqu'une lourde hache entame profondément ses chairs.
Avant que l'Elfe n'ait pu esquisser le moindre geste, deux autres coups de hache, moins puissants, le blessent sévèrement.
Incrédule devant la fureur de Grom, il lui fait savoir qu'il n'a aucune velléité et qu'il aurait déjà pu le tuer si il avait voulu...
Craignant d'autres coups lâches, le rôdeur interpelle également Niflhel, qui semble bien moins enclin au combat.
Se concentrant sur ses dernières forces, l'Elfe s'enfuit à grands pas, laissant dernière lui une trainée sanglante.
A peine quelques pas de faits, il reçoit dans la nuque un puissant coup invisible, tel une grosse pierre ronde lancée d'une fronde, mais à la puissance décuplée par une énergie fantastique.
Grabuge l'Ancien montrait lui aussi son courage.
Sans sa capuche de cuir, l'Elfe aurait été assommé... voire pire.
A deux ou trois contre un, affaibli par ses blessures, le rôdeur savait n'avoir aucune chance en combat direct.
Il décida de fuir aussi vite qu'il pouvait et força le pas, perdant d'autant plus de sang, les idées obscurcies par les chocs répétitifs.
Passant une nouvelle porte, Grom lancé à sa poursuite mais encore loin dans les tunnels, Melmoth tombe de nouveau sur Grunsvika, parvenue jusque là par un chemin détourné.
Sans sommation, et avant même que l'Elfe ait pu lever une main, la guerrière abat sa hache à deux reprises, plongeant le rôdeur dans la nuit.
Avant que sa tête ne heurte le sol, le rôdeur aperçoit Grom tout juste à son côté, probablement transporté par magie jusqu'à lui, aucun Nain ne pouvant courir aussi vite, fût-ce dans les galeries souterraines.
Le tranchant de sa hache brille d'un dernier éclat avant que la nuit ne l'emporte définitivement.
Le rôdeur devait rouvrir les yeux dans le lit de verdure entretenu par Fryelund.
L'histoire, transcrite par les Nains, sera celle de Grunsvika.
L'Histoire, la vraie, retiendra que des nains, en nette supériorité numérique, auront lâchement attaqué, traqué et achevé dans les mines un Elfe désarmé, qui n'aura rendu aucun coup et qui avait même clamé clairement ses intentions pacifiques.
Le rôdeur, assez neutre jusque là, fuyant le combat avec les Nains, privilégiant les grandes escapades dans la Nature, devait reconnaître définitivement le trait sournois, lâche et querelleur des petits êtres poilus.
La balance avait choisi son côté.
L'Elfe aussi.