L'elfe qui murmurait à l'oreille des Dragons.
#7
Gwendolwenn savoura a nouveau le confort de ses bottes de messager en posant le pied dans la neige devant les portes de Karad. Mais sans gémissement cette fois, afin de ne pas indisposer les gardes nains.

Les compagnons arrivaient un a un. Trop lentement au goût de Gwendolwenn. Elle lança un sort de lévitation sur tous ceux qui passaient près d'elle.
Après avoir lançé une demi-douzaine de fois d'affilé cet enchantement, elle se dit qu'il faudrait qu'elle demande a son professeur de magie s'il existait un moyen d'étendre ses effets a une zone. Il y avait des applications pratiques utiles, par exemple pour un berger souhaitant faire traverser à son troupeau une rivière un peu trop tumultueuse...
Elle remarqua ensuite qu'elle s'était oubliée, et qu'elle n'avait plus assez d'essence magique pour se doter elle-même de la capacité aérienne. Il faut dire que de faire léviter Irkedask avait été particulièrement éprouvant pour son aura magique.
Aussi suivit elle en traînant dans la boue neigeuse le groupe qui semblait avancer sur un nuage. Errizet trouva même qu'il était plus urgent d'user de son don de lévitation pour aller cueillir une hellébore un peu plus haut dans la montagne que pour aller voir une créature fabuleuse qu'aucun elfe n'avait aperçu en plus de 1000 années.

Une fois remise, Gwendolwenn se vengea en cumulant sur elle les effets d'un nouveau sort de lévitation avec un souffle porteur particulièrement puissant. Usant de sa robe comme d'une voile de smalt, elle rejoignit et dépassa aisément le groupe, dont les sortilèges commençaient à faiblir.

Elle alla si vite et si loin qu'elle évita de peu de percuter deux nains inconnus au détour d'un bosquet. Heureusement, ils ne faisaient pas partie des Ombres, mais revenaient du fleuve, là même où la créature avait été vue. Elle gagna leur confiance en montrant sa bague des Bras d'Argent, et pu ainsi être informée de tout ce qui s'était passé au bord du fleuve, car la voix du monstre portait loin lui dirent-ils. Rebroussant chemin, elle retrouva les Compagnons.

D'un air hésitant elle annonça :

J'ai pu converser avec des nains. J'ai une bonne nouvelle, l'histoire du serpent n'est pas un ragot, ils l'ont vu de leur propres yeux.

Elle marqua une pause. Des sourires étaient apparus sur certains visages.

Mais j'ai aussi une mauvaise nouvelle : il est reparti.

Les sourires retombèrent.

Mais j'ai une bonne nouvelle : il a dit où il allait.

Les sourires ne réapparurent pas, car ils commençaient à deviner que la rapide escapade proposée par Gwerndolwenn était en train de se transformer en pèlerinage.
Elle confirma les craintes dans leur regards :

Il se rend au delà d'Asteras, à l'autre extrême du monde, à l'embouchure du fleuve...
...mais j'ai une bonne nouvelle, là-bas il n'y a pas de neige et la température de l'eau est très agréable
tentât-elle.

Puis elle leur raconta ce qu'elle avait appris.

Gwendolwenn fut agréablement surprise, car aucun des compagnons ne fit demi-tour, aucune jérémiade ni même aucune remontrance -de vive voix – ne lui fut faite. La solidarité au sein de cette guilde était sans égal. Pour fêter cela, elle se mit en devoir de distribuer un nouveau lot de lévitations, en prenant soin cette fois de garder un peu d'énergie pour elle.
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