08-06-2020, 21:30:05
Selinde essuya sa joue humide d'un revers de main, bafouant son visage d'un traînée de sang. Son sang. Ce sang noirâtre qui suintait d'une plaie purulente qu'un sortilège empoisonné de Dovaan avait ouverte dans sa chair. L'épuisement se lisait sur ses traits tirés, et ses gestes, rendus fébriles par le poison, se faisaient maladroits.
Elle secoua la tête en observant les gesticulations du champion talien pour ramener le corps inerte de la chevalière. Celle-ci avait choisi de se sacrifier malgré ses ordres. Soit. Son sort ne la concernait plus, se disait-elle, inconsciemment furieuse de constater avec quel mépris Dyanese avait jaugé sa propre vie.
La caldras haïssait le concept même de sacrifice tant elle n'y voyait qu'une tentative vaine de faire passer de la lâcheté pour un acte héroïque. C'était par ce biais que ce misérable Victor l'avait abandonné et lui avait fait porter la responsabilité de sa bassesse morale aux yeux de tous.
Au moins celle de Dyanese leur aura permis un court instant de répit, juste suffisant pour que Dragon puisse en finir avec l'une des créatures enchanteresses. Il ne restait à Dovaan plus qu'une seule de ses filles, tapie au fond du laboratoire. Si sa magie restait dangereuse, aller la débusquer était une perte de temps. C'est ainsi qu'Ashlarak et Kinrove firent des merveilles en parvenant à percer la garde arcanique de l'archiâtre, permettant notamment à Ekairos et Hector de lui porter de nombreux coups.
En guise de réponse aux sifflements insupportablement sibyllins de Dovaan, Selinde répliqua de plusieurs traits de feu, qui se muèrent soudainement en une violente combustion. Tandis que les flammes léchaient le corps muté du holdar, elle s'adressa à lui, haletante, mais déterminée à comprendre qui avait réellement causé la mort du jarl :
Plait-il ? C'est en greffant des ailes que l'on délie les langues à Isaroth ? C'est une bien curieuse coutume pour un peuple dont certains de leurs plus éminents représentants lisent dans les esprits.
Ekhkron n'était-il pas capable de faire, à défaut de mieux, aussi bien que Pryd ? C'est donc pour combler son incompétence qu'il a envoyé votre enfant à l'échafaud, au fin fond du Skovendor… De sa faute, en somme, que votre enfant et mon père ne sont plus.
Elle secoua la tête en observant les gesticulations du champion talien pour ramener le corps inerte de la chevalière. Celle-ci avait choisi de se sacrifier malgré ses ordres. Soit. Son sort ne la concernait plus, se disait-elle, inconsciemment furieuse de constater avec quel mépris Dyanese avait jaugé sa propre vie.
La caldras haïssait le concept même de sacrifice tant elle n'y voyait qu'une tentative vaine de faire passer de la lâcheté pour un acte héroïque. C'était par ce biais que ce misérable Victor l'avait abandonné et lui avait fait porter la responsabilité de sa bassesse morale aux yeux de tous.
Au moins celle de Dyanese leur aura permis un court instant de répit, juste suffisant pour que Dragon puisse en finir avec l'une des créatures enchanteresses. Il ne restait à Dovaan plus qu'une seule de ses filles, tapie au fond du laboratoire. Si sa magie restait dangereuse, aller la débusquer était une perte de temps. C'est ainsi qu'Ashlarak et Kinrove firent des merveilles en parvenant à percer la garde arcanique de l'archiâtre, permettant notamment à Ekairos et Hector de lui porter de nombreux coups.
En guise de réponse aux sifflements insupportablement sibyllins de Dovaan, Selinde répliqua de plusieurs traits de feu, qui se muèrent soudainement en une violente combustion. Tandis que les flammes léchaient le corps muté du holdar, elle s'adressa à lui, haletante, mais déterminée à comprendre qui avait réellement causé la mort du jarl :
Plait-il ? C'est en greffant des ailes que l'on délie les langues à Isaroth ? C'est une bien curieuse coutume pour un peuple dont certains de leurs plus éminents représentants lisent dans les esprits.
Ekhkron n'était-il pas capable de faire, à défaut de mieux, aussi bien que Pryd ? C'est donc pour combler son incompétence qu'il a envoyé votre enfant à l'échafaud, au fin fond du Skovendor… De sa faute, en somme, que votre enfant et mon père ne sont plus.