[Scénario final] Pryd, ami ou ennemi ?
La pyromancienne plissa les sourcils, troublée par ce que venait de lui apprendre l'exarque. Il était là, oui. Il était là. Mais il n'était pas celui qu'elle recherchait avec assiduité depuis tant d'années. Elle s'était trompée… ou plus précisément, on l'avait sciemment trompée. Trop heureuse de toucher du bout du doigt sa vindicte, elle en avait oublié de se méfier de la duplicité de l'Usurpatrice et de ses propos manipulateurs. Lhuste n'avait pas évoqué des expériences avec des chauve-souris au hasard. Si Soltra pouvait la faire taire une bonne foi pour toute, le monde serait préservé de ses mensonges et duperies.

Selinde esquissa une grimace dédaigneuse à l'égard de Dovaan.

“Vous n'êtes pas celui que j'imaginais. Quelle désillusion d'apprendre que vous n'avez aucunement orchestré ce chef d'oeuvre d'anatomie qu'était devenu mon père, le jarl Broden Aaren, commandant de la-dite forteresse. Cependant, Ekhkron s'est fourvoyé. Il a tenu tête non pas à une, mais à deux armées de mercenaire, avant de s'écrouler, submergé par le nombre.”

Une profonde déception se ressentait dans l'intonation de sa voix, dans laquelle pointait aussi un soupçon de sarcasme.

“C'était il y a plusieurs années déjà. Son corps, celui de votre enfant je veux dire, ne pouvait vous être rendu. Je ne vous apprends rien, la chair inerte est faible face au temps qui passe. Ekhkron aurait pu, à l'époque, vous faire cette faveur, lui qui semblait particulièrement intéressé et impliqué par le savoir-faire de votre fils prodige. C'est dommage… Pourquoi ne pas lui avoir demandé ?”

Elle voulait l'entendre. Elle voulait entendre de sa bouche le nom que son intuition lui susurrait. Elle voulait l'assurance que les exarques, et plus particulièrement Ekhkron, n'étaient pas restés aussi isolés que les Peuples d'Ecridel s'étaient empressés de croire. Pryd n'était, certainement, pas le seul à avoir joué avec les vies d'autrui.

Avant qu'il n'est pu répondre, elle se détourna de lui après avoir entendu le cri désespéré de Dyanese. La caldras l'observa, horrifiée, charger le fond du laboratoire en direction des deux créatures aussi attrayantes qu'effrayantes.

“Dyanese ! Que faîtes-vous ! Revenez !”

La chevalière ne se retourna pas pour autant. Une forme de panique s'empara de Selinde, qui perdit instantanément le masque de dignité qu'elle s'était forgée au fil du temps. Quelques larmes, imperceptibles, perlaient au bord de ses yeux noisettes. Elle ne savait que fort bien ce que la fille de Nimor avait en tête.

“Dyanese, reviens ! C'est un putain d'ordre ! Je t'interdis de crever, tu m'entends ! Reviens immédiatement !

Il n'y a rien de plus inutile qu'un sacrifice ! Ce n'est pas la solution, jamais ! Il faut survivre par tous les moyens. Ce n'est qu'ainsi qu'on peut se relever et vaincre ! Ne fais pas cette erreur. Nous vaincrons ensemble.

Bon sang, Dyanese, reviens ! C'est un ordre !”


Alors que la demi-elfe n'avait aucune intention de rebrousser chemin, les larmes avaient atteint les joues de la pyromancienne.
Répondre


Messages dans ce sujet

Atteindre :