La Maison des Ombres
#82
Baram se leva, avec une aisance surprenante étant donné le poids de son armure de cérémonie et son âge remarquable aux profonds sillons marquant les traits de son visage, à la peau moins tendue de ses mains pourtant restées puissantes, à sa barbe et à ses cheveux grisonnants.
Debout, une main posée sur le pommeau de son marteau de guerre, il marqua un moment de silence.
Son regard se posa sur chacune des personnes présentes, elfes compris.

Le silence maintenant obtenu suite à l'intervention d'Anghus, donnait naissance à une sorte de solennité alors que Baram choisissait ses mots.

Je vous ai, tous, écouté avec beaucoup d'attention.
Je remercie particulièrement le Seigneur Oghren, ayant pris une initiative dont l'intention s'inscrit clairement dans une volonté d'apaisement des relations entre les malfaisants de Karad et les autorités de la cité. Il n'était pas forcément aisé de prononcer ces paroles.


Certaines de vos interventions ont résonné à mes oreilles comme des paroles de sagesse dont nous tiendrons compte lors de la réunion du Conseil qui va suivre.
Elles seront répétées telles qu'elles ont été prononcées.
Nous vous tiendrons informés de la décision qui en découlera, ainsi que de la suite à donner à la proposition d'Oghren Fondelame.


Ceci marque la fin de la mission que vous avez réalisée pour les Bras d'Argent, sur ma demande, décision prise conjointement avec le Grand Conseil.
En tant que Thain, je me réjouis qu'enfin cette histoire s'achève, que le crime de lèse-majesté soit justement puni et que certains des nains de cette cité aient gagné prestige, honneur et gloire au cours de cette guerre.
En tant que nain, je ne peux m'empêcher de me rappeler que sous la façade séduisante, sympathique, courageuse de cet individu, se cachait un assassin, qui a tué de nombreuses personnes pour atteindre ses objectifs, et encore plus pour satisfaire à son train de vie.
J'espère qu'il est clair pour tout le monde que l'exercice du pouvoir oblige à certaines concessions parfois.
Mais que cette réalité à des limites que l'on ne peut franchir sans renier son honneur.


Je vous ai fait des promesses, il est temps maintenant de les respecter.
Oghren Fondelame, à l'est de Karad Zirkomen, se trouve une Maison Noble, celle-là même que vous avez investi avec vos compagnons recrutés à cette occasion.
Durant le temps de cette réunion, un important groupe de bâtisseurs a nettoyé et réparé ce qui devait l'être.
L'écusson de votre maison apparait maintenant clairement sur la façade.
La Maison a été richement décorée et meublée.
Enfin, un échevin a été nommé en tant qu'échevin de la Maison Fondelame, il siègera dorénavant dans le hall de votre maison et accueillera vos membres et vos visiteurs.
J'espère que ce présent soulignera pour vous l'importance de la renaissance de votre maison à mes yeux ainsi que la qualité de mon engagement à vos côtés.


Se tournant vers le groupe de nains et d'elfes, Baram poursuivit :
Compagnons d'Ecridel, vous avez fait preuve d'efficacité, vous aussi, en des lieux qui auraient généré pour nous beaucoup de difficultés.
Nous avions convenu d'un accord. Je tiendrai mes engagements.
Les compagnons elfes de votre guilde seront donc admis dans les murs de Karad et sur le territoire nain, sous ma protection personnelle, à ces conditions :
- Ils devront être systématiquement accompagnés d'un compagnon nain lors de leurs venues.
- Cette autorisation restera valable tant qu'ils pourront avec certitude être considérés comme désengagés des conflits raciaux ayant lieu en Ecridel.
- Et tant qu'ils resteront à l'écart de certains savoirs intimes à notre peuple, tels que les livres et objets liés à la magie runique.
- De façon générale, assurez-vous de recevoir l'autorisation d'un officiel avant de prendre une initiative dans notre cité.
Vous tous, membres de cette guilde, vous êtes des personnalités singulières, combattez pour des idéaux rarement exprimés et défendus avec autant de volonté que la vôtre.
Comprenez que la décision que je prends à votre égard crée un précédent qui marquera peut-être l'histoire.
Elle est lourde d'implications. Elle me coûtera beaucoup d'énergie dans les temps à venir.
Ne me décevez pas.


Se tournant vers l'assemblée :
Je ne doute pas que cette décision suscite colère voire même rancœur au sein du peuple nain, tout comme d'autres seront heureux qu'elle ait été prise.
Dans un cas comme dans l'autre, je suis le Thain du Peuple Nain, ceci est ma décision et je la ferai respecter.
J'ai dit.


Anghus va maintenant vous faire remettre l'or que nous vous avons promis.
De plus, nous vous offrons un présent, financé lui-aussi par le Trésor de Karad, afin de souligner notre reconnaissance ainsi que votre présence lors de ces affrontements.
Un présent dont le prestige rejaillira sur vos lignées respectives.


A tous, qui que vous soyez, je vous souhaite forte pierre et bonne fortune.
Ainsi qu'une vie longue et honorable.


Baram, à nouveau, marqua un long silence, avant de se rassoir et de chuchoter quelques mots à l'oreille d'un de ses gardes du corps.
Ce dernier s'approcha alors de Grundel, Grebash et Orryk et, chuchotant, leur dit :
Suivez le Thain à la salle du Trône, il veut vous voir en privé.
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