[RP] Orgueil et Préjugés
#24

Après qu'il eut finit, Selinde s'approcha d'Israfel, les yeux brillants. Elle se pencha vers lui, se retenant sur les accoudoirs et le surplombant malgré sa petite taille. Elle passa sa langue sur ses lèvres avant de pencher plus encore son visage vers le noble, lui intimant tacitement de reculer sur son siège s'il ne voulait sentir son souffle chaud effleurer ses joues. Sa bouche se faufila jusqu'à son oreille pointue.

"Si je puis me permettre, Messire..., susurra-t-elle d'une voix lascive. La prochaine fois que vous essayerez de convaincre votre interlocuteur de vos compétences et de la qualité de votre personne, assurez-vous de la véracité de vos informations, à plus fortes raisons lorsque vous n'avez qu'elles à lui proposer."

Elle se releva, brusquement et le toisa avec condescendance, les bras croisés.

"Vi'aria possédait encore deux généraux à ses côtés lors de sa fuite. L'un est une créature colossale ne s'exprimant qu'en d'infâmes borborygmes gutturaux, dotée d'une force et d'une résistance exceptionnelle. L'autre est une démone d'apparence vaguement féminine, dont la silhouette semble composée de fumée grise et bleue.

Au moins aurai-je, tout de même, appris la disparition de Yuel"
, reconnut-elle néanmoins de bonne grâce.

Elle continua son petit manège et marcha au hasard, semblait-il, dans la pièce, s'arrêtant par moment pour passer le doigt sur la poussière du mobilier d'un air mi-songeur, mi-mélancolique. Si elle paraissait absente et négligente de son invité, elle menait toujours la conversation.

"Vous avez bien fait d'évoquer la situation politique elfique. C'est à ce contexte de crise que je souhaitais en venir, car il n'est pas une particularité du règne des Alcascyr. Une guerre civile est naissante dans le Nord, opposant le Grand Jarl Stirling à son rival Sigvald. Les Maisons naines ont connus quelques complots et trahisons dernièrement, déstabilisant l'équilibre du Parlement. Et le roi Leonar IV a été empoisonné : ce serait le caldras le plus influent du royaume qui en serait coupable.

Même si j'ignore avec exactitude les ficelles tirées pour arriver à de telles situations, je peine à ne pas y voir des coïncidences. Je peine à ne pas y déceler un dessein supérieur, autre que les seules aspirations de puissants ambitieux.

Diviser pour mieux régner... Un classique indémodable dans toute stratégie, qu'elle soit politique ou militaire. En portant nos pays au bord de l'insurrection et en gelant nos forces vives dans des conflits internes, leur conquête devient triviale.

Il n'est actuellement pas question d'un simple espionnage par les holdars, mais d'une attaque dans le dos. Nous ne pouvons nous permettre de perdre cette bataille déjà bien entamée à notre insu, Israfel."


Pour la première fois, elle l'avait appelé par son prénom et l'observait, dénuée de tout orgueil. Elle savait qu'il risquait de lui rire au nez devant l'énormité de ce qu'elle venait de lui révéler. Elle le savait, la vérité prenait souvent les traits d'un mensonge si gros qu'elle était à peine croyable.

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