25-09-2017, 21:21:49
Tapis dans un maigre bosquet, sa cape changeante palliant aux multiples petits trous dans la fine futaie le recouvrant, l'homme observait le terrain, jaugeait la situation. Jurait, aussi.
Il compta le nombre de cibles éthérées encore présentes, et les quelques intrus cherchant en vain non loin de lui, tout autour. Plissa les yeux, lorsqu'un groupe revint déjà du Sorlin. Jura encore. Après Lukäs, le Jumeau était manifestement tombé, à son tour. Trop peu de temps les intrus avaient été partis à sa suite pour qu'ils cessent leurs recherches bredouilles.
L'homme souffla de dépit, à défaut de pouvoir secouer la tête sans se révéler. Ils n'avaient plus d'archers.
Dès lors, leurs chances de réussite se voyaient drastiquement réduites, les hachettes de l'homme et de son compagnon restant ne pouvant guère qu'être utiles à courte portée, bien trop visibles des intrus.
L'homme pivota le plus lentement possible, puis commença à se relever. Puis se figea brusquement, mis accroupi, mis debout, quelques branchages encore accrochés.
Un bruissement. Faible, très faible. Mais présent.
Sortant adroitement une de ses hachettes, l'homme avança d'un pas, puis se détendit légèrement : Aun fit de même en face de lui, et sourit faiblement. Le compagnon de l'homme paraissait en sale état, du sang séché au coin de la bouche et la tunique déchirée par endroits. Mais le plus glaçant étant sans doute, outre l'épuisement, la lueur de résignation présente dans ses yeux.
Nul besoin de paroles entre eux. L'homme et Aun étaient depuis longtemps habitués à agir en silence. Mais plus encore, ils se connaissaient suffisamment pour se passer de mots.
Après une brève pression front contre front en guise d'adieu, Aun parti au nord, sans trop se soucier du sang qu'il perdait.
L'homme, quant à lui, le regarda s'éloigner quelques instants, avant de faire volte-face. Passer les lignes adverses, jusqu'au tunnel.
Jusqu'au tunnel... D'un mouvement de cape, il se retourna contempler l'ampleur le désastre, puis cracha en direction des nains qu'il apercevait encore. Et s'enfonça dans la noirceur humide de la grotte.
[---]
Pendant ce temps, en Pelethor...
Thorgal et Sigurd purent enfin espérer reprendre leur souffle, l'eau jusqu'à la taille : Le mystérieux archer qui semblait se jouer d'eux, passant d'arbre en buisson sans jamais un instant de répit, ne risquait plus de leur filer entre les doigts. Gimli, le mage nain resté du bon côté du fleuve, s'était assuré de son immobilité éternelle.
Le corps de l'Agar gisait au sol, parmi les premiers fourrés de la rive, son si efficace camouflage maintenant rendu absurde, le sang tachant l'humus et les branchages écrasés sous son poids. D'âge moyen, cheveux mi-longs, l'homme maintenant vu de prêt arborait aussi peu de signes distinctifs que de loin. Si ce n'était peut-être les maigres traces plus foncées semblant courir le long de la tempe, à la frontière du cuir chevelu.
Il compta le nombre de cibles éthérées encore présentes, et les quelques intrus cherchant en vain non loin de lui, tout autour. Plissa les yeux, lorsqu'un groupe revint déjà du Sorlin. Jura encore. Après Lukäs, le Jumeau était manifestement tombé, à son tour. Trop peu de temps les intrus avaient été partis à sa suite pour qu'ils cessent leurs recherches bredouilles.
L'homme souffla de dépit, à défaut de pouvoir secouer la tête sans se révéler. Ils n'avaient plus d'archers.
Dès lors, leurs chances de réussite se voyaient drastiquement réduites, les hachettes de l'homme et de son compagnon restant ne pouvant guère qu'être utiles à courte portée, bien trop visibles des intrus.
L'homme pivota le plus lentement possible, puis commença à se relever. Puis se figea brusquement, mis accroupi, mis debout, quelques branchages encore accrochés.
Un bruissement. Faible, très faible. Mais présent.
Sortant adroitement une de ses hachettes, l'homme avança d'un pas, puis se détendit légèrement : Aun fit de même en face de lui, et sourit faiblement. Le compagnon de l'homme paraissait en sale état, du sang séché au coin de la bouche et la tunique déchirée par endroits. Mais le plus glaçant étant sans doute, outre l'épuisement, la lueur de résignation présente dans ses yeux.
Nul besoin de paroles entre eux. L'homme et Aun étaient depuis longtemps habitués à agir en silence. Mais plus encore, ils se connaissaient suffisamment pour se passer de mots.
Après une brève pression front contre front en guise d'adieu, Aun parti au nord, sans trop se soucier du sang qu'il perdait.
L'homme, quant à lui, le regarda s'éloigner quelques instants, avant de faire volte-face. Passer les lignes adverses, jusqu'au tunnel.
Jusqu'au tunnel... D'un mouvement de cape, il se retourna contempler l'ampleur le désastre, puis cracha en direction des nains qu'il apercevait encore. Et s'enfonça dans la noirceur humide de la grotte.
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Pendant ce temps, en Pelethor...
Thorgal et Sigurd purent enfin espérer reprendre leur souffle, l'eau jusqu'à la taille : Le mystérieux archer qui semblait se jouer d'eux, passant d'arbre en buisson sans jamais un instant de répit, ne risquait plus de leur filer entre les doigts. Gimli, le mage nain resté du bon côté du fleuve, s'était assuré de son immobilité éternelle.
Le corps de l'Agar gisait au sol, parmi les premiers fourrés de la rive, son si efficace camouflage maintenant rendu absurde, le sang tachant l'humus et les branchages écrasés sous son poids. D'âge moyen, cheveux mi-longs, l'homme maintenant vu de prêt arborait aussi peu de signes distinctifs que de loin. Si ce n'était peut-être les maigres traces plus foncées semblant courir le long de la tempe, à la frontière du cuir chevelu.