La Maison des Ombres
#51
Vidé, Veunain était complètement vidé.
Ce qu'il avait pris pour une extermination facile s'était révélée être une bataille d'envergure, l'opposition de la Maison des Ombres avait d'ailleurs faillit tous les prendre de cours. Le seigneur des runes, l'espace d'un instant, avait même douté de leur victoire mais nombre de ses camarades, eux, n'avaient pas flanchés un seul instant.
Durant l'assaut final contre Grendashk il avait lancé de nombreux sort sur Conain pour lui permettre de faire jeu égal avec le maître de la Maison des Ombres, son compagnon lui plaça quatre coups tonitruants, ce fut le tournant du combat.

Veunain était maintenant à l'étage, les deux demoiselles étaient descendues pour causer avec Oghren et seul Benain restait avec lui. Du genre silencieux, le Benain, et c'était parfait car il lui fallait du calme pour effectuer sa tâche de mémoire.
Les quelques papiers trouvés dans cette chambre, les dernières paroles et les derniers actes de Grendashk ne semblaient pas coller avec la description qu'on leur avait fait de la Maison des Ombres et sans doute que le Thain avait également ses fautes dans cette histoire.

Et alors que le nain ouvrait son plus précieux livre à sa dernière page, il savoura une pensée qui le fit sourire :
*Mais les morts n'écrivent pas l'histoire mon cher Grendashk, ce privilège revient aux vainqueurs.*


Citation :Maison des Ombres - chapitre final

Un peu bêta mais brave comme cinq, Borïn le Bourrin lança la charge sous les coups de l'heure du dragon. Il fit voler les portes de son pied puissant et nous nous retrouvâmes face au spectacle immonde de la déchéance naine.
Des dizaines de corps nus et entrelacés s'astiquaient, gruinaient et semblaient ramper en tous sens tels de géants vermisseaux. L'odeur de drogue et d'urine compléta ce tableau d'horreur et de débauche. Et au milieu de cette parodie de luxure se tenait Grendashk -que certains appelaient Grunkdash ou bien encore le royal porcin- auquel une naine à peine plus âgée que l'aurore faisait un massage de pieds tandis qu'il était affalé sur, et j'ose à peine l'écrire, une elfe !

Les yeux globuleux, le teint pâle et la main tremblante, il entrouvrit ses lèvres dont on ne pouvait manquer la trace de vomi qui en souillait la commissure et ordonna à ses guerriers (très certainement drogués eux aussi) de nous couper la tête pendant qu'il battait courageusement retraite vers ses appartements. Il nous envoya même des rats pestiférés qu'il avait élevé dans ses caves, les nourrissant des enfants des rues trop frêles que pour lui servir de garde.
Se battre entre les putains et les esclaves ne fut pas facile et c'est en tentant d'épargner ces pauvres enfants que certains de nous tombèrent face aux carreaux de l'ombre qui eux n'hésitaient pas à faucher leurs propres invités.

Je ne suis pas du genre à décrire les batailles ; trop de sang versés et de souvenirs douloureux, mais je ne puis passer sous silence les faits d'arme de certains de mes camarades en ce triste jour.
Je peux jurer que Benain le Furtif, la Mort Invisible, décima plus d'ennemis qu'il n'avait de carreaux.
Grôkh continua de faucher les Ombres alors qu'il souffrait de nombreuses blessures qui auraient fait succomber un ours.
Gernaine fut la première à monter à l'étage et se prit plus de coups que je ne puis compter. Pourtant elle tint bon, nous achetant ce temps si précieux qui nous permit de nettoyer le rez de chaussée.
Les doigts de Grabuge l'Ancien devinrent flous tellement il traçait rapidement ses runes.
Tant d'autres ont fait montre du plus grand des courages qu'il m'est impossible de tous les citer.
Et puis nous vîmes un des Compagnons d'Ecridel escorter l'elfe dehors pour le mettre à l'abris. Faut croire qu'on avait chacun nos priorités ce jour-là...

Finalement nous déboulâmes à l'étage pour trouver Grendshak terré tel un enfant apeuré derrières ses derniers hommes et une pile de meubles montés en barricade de fortune.
Le temps que nous nous défassions de tous ces fanatiques le Maître des Ombres s'était lâchement suicidé pour échapper à tout procès en bon et due forme. Sa confrontation avec le Thain n'aurait jamais lieu, au grand dam de la Justice et de ses Belles Valeurs. Avec des majuscules s'il vous plait !
*POF*

Veunain referma son ouvrage et descendit les escaliers.
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