18-04-2017, 13:38:10
Carpe Diem
Les combats des dernières semaines avaient été rudes. La guerre, ou le combat, n'était beau, glorieux que vu de loin, à l'abri dans les villages épargnées, ou après des années passées à re-écrire l'histoire pour servir un récit plus politique qu'historique.
Les trappistes avaient vu des villages détruits, incendiés par les combattants des deux côtés, des villageois pillés dans le meilleur des cas, massacrés ou forcés à combattre pour les hommes, tandis que les femmes étaient au mieux prises en otages.
Ils avaient passés des jours à essayer de coordonner la reconstruction du Sud de l'Ordensheim, pour que le Jarl ne fasse rien d'autre que bloquer la réhabilitation de la forteresse. Comment des querelles politiciennes de bas étage pouvaient-elles ainsi prendre le pas sur la vie de centaines, voir de milliers de citoyens agars ?
Et elle n'était pas non plus blanche de tout reproche, des décisions avaient du être prises. Des adversaires massacrés dès le premier signe potentiel d'hostilité, des étrangers taliens qui auraient pu devenir des partenaires étaient, par la force des choses, désormais des ennemis acharnés, sans qu'elle puisse leur en vouloir, par ailleurs.
C'était donc avec ces idées dans un crâne trop mince pour elles que Morane était arrivée au village de Herrkliff.
Et là, pour la première fois depuis un long moment, elle s'était sentie en paix. Le vent, le bruit des vagues en bas de la falaise, la morsure du froid, et surtout, des agars acharnés à construire plutôt que détruire. Il était temps de poser son sac quelque temps.
Elle avait donc décidé, face à la mer, les pieds criant leur indignation de finir en glaçons, de rester ici. Elle ne savait pas quand elle partirait, mais à chaque jour suffit sa peine.
Ils l'avaient accueillie comme une soeur, l'avait aidée à se construire un abri sous un toit, minuscule, certes, mais elle n'était pas exigeante, l'avait accompagnée pour se chasser quelques fourrures après quelques nuits un peu fraîches. De son côté, Morane n'avait pas ménagée ses efforts, participant à la vie de la communauté, chassant pour les repas, construisant chaque jour à leur côté leur village toujours plus grand, plus solide. Les abris de bois s'étaient peu à peu transformés en solides bicoques hautes pour s'élever au dessus des chutes de neiges, mais résistantes aux tempêtes du large. Son aide avait été précieuse pour la construction d'un pont, au delà d'un gouffre qui compliquait considérablement l'entrée au village.
Celui-ci avait désormais une certaine prestance, semblait construit pour durer, et les agars des alentours ne s'y trompaient pas. La forge tournait à plein régime, tandis que ses ressources permettaient d'acheter aux bûcherons et mineurs des alentours de quoi construire chaque jour de nouveaux bâtiments.
la grande nouveauté du moment avait été la création d'une tour de garde au centre du village, ainsi que le début de l'érection d'un phare pour guider les navires vers des côtes plus hospitalières.
Et les jours passaient, semblables, stables et différents cependant par la manière de les vivre, les gens au côté de qui on les vivaient. Elle avait au bout de quelques chasses obtenue une certaine réputation d'efficacité, et avait donc pris en charge l'approvisionnement en viande sauvage.
Même si elle appréciait grandement la compagnie des villageois, ces temps seule au milieu de la côte enneigée lui donnait l'occasion de prendre le temps de répondre à ses questions.
Il y a quelques jours qu'elle était partie, pour la cinquième fois de son arrivée. Après une journée de chasse, elle avait pu trouver la tanière d'un couple de renards des neiges pas plus vieux que quelques années, des fourrures magnifiques, qui vaudraient sans doute au moins de quoi s'acheter une petit cloche pour la tourelle. Quelques bouquetins viendraient agrémenter à la fois le menu de ces prochains jours et sa chambre où de nouvelles bougies pourraient prendre place dans leurs cornes. Le traîneau était lourd, elle mis une bonne demi-journée pour rejoindre Herrkliff, malgré un réveil avant l'aurore.
Et là, une scène d'apocalypse, des corps partout, Falkoor, le cuistot, était là, éventré, son fils à ses côtés, un hachoir à la main, tandis que Grialda, la comptable du village, gisait dans son sang gelé, une hache plantée en plein crâne, et là, encore Pal'Mer, un sudiste, qui les avaient rejoins récemment lui aussi, et qui tentait péniblement de faire pousser des tubercules dans un abri... des corps partout, qui avait bien pu faire ça ?
Fouillant à travers le village, elle vit soudain derrière la tannerie apparaître deux silhouettes, un nain, inconnu de Morane, et Tasr'Amuk, un des membres de l'égide, tenant ce dernier en joue de son arbalète, semblant difficilement se contenir :
Le premier qui bouge, je tire ! Que s'est-il passé ici ?
Les combats des dernières semaines avaient été rudes. La guerre, ou le combat, n'était beau, glorieux que vu de loin, à l'abri dans les villages épargnées, ou après des années passées à re-écrire l'histoire pour servir un récit plus politique qu'historique.
Les trappistes avaient vu des villages détruits, incendiés par les combattants des deux côtés, des villageois pillés dans le meilleur des cas, massacrés ou forcés à combattre pour les hommes, tandis que les femmes étaient au mieux prises en otages.
Ils avaient passés des jours à essayer de coordonner la reconstruction du Sud de l'Ordensheim, pour que le Jarl ne fasse rien d'autre que bloquer la réhabilitation de la forteresse. Comment des querelles politiciennes de bas étage pouvaient-elles ainsi prendre le pas sur la vie de centaines, voir de milliers de citoyens agars ?
Et elle n'était pas non plus blanche de tout reproche, des décisions avaient du être prises. Des adversaires massacrés dès le premier signe potentiel d'hostilité, des étrangers taliens qui auraient pu devenir des partenaires étaient, par la force des choses, désormais des ennemis acharnés, sans qu'elle puisse leur en vouloir, par ailleurs.
C'était donc avec ces idées dans un crâne trop mince pour elles que Morane était arrivée au village de Herrkliff.
Et là, pour la première fois depuis un long moment, elle s'était sentie en paix. Le vent, le bruit des vagues en bas de la falaise, la morsure du froid, et surtout, des agars acharnés à construire plutôt que détruire. Il était temps de poser son sac quelque temps.
Elle avait donc décidé, face à la mer, les pieds criant leur indignation de finir en glaçons, de rester ici. Elle ne savait pas quand elle partirait, mais à chaque jour suffit sa peine.
Ils l'avaient accueillie comme une soeur, l'avait aidée à se construire un abri sous un toit, minuscule, certes, mais elle n'était pas exigeante, l'avait accompagnée pour se chasser quelques fourrures après quelques nuits un peu fraîches. De son côté, Morane n'avait pas ménagée ses efforts, participant à la vie de la communauté, chassant pour les repas, construisant chaque jour à leur côté leur village toujours plus grand, plus solide. Les abris de bois s'étaient peu à peu transformés en solides bicoques hautes pour s'élever au dessus des chutes de neiges, mais résistantes aux tempêtes du large. Son aide avait été précieuse pour la construction d'un pont, au delà d'un gouffre qui compliquait considérablement l'entrée au village.
Celui-ci avait désormais une certaine prestance, semblait construit pour durer, et les agars des alentours ne s'y trompaient pas. La forge tournait à plein régime, tandis que ses ressources permettaient d'acheter aux bûcherons et mineurs des alentours de quoi construire chaque jour de nouveaux bâtiments.
la grande nouveauté du moment avait été la création d'une tour de garde au centre du village, ainsi que le début de l'érection d'un phare pour guider les navires vers des côtes plus hospitalières.
![[Image: 241149sketchaday289byskrawwdalv36g.jpg]](http://img4.hostingpics.net/pics/241149sketchaday289byskrawwdalv36g.jpg)
Et les jours passaient, semblables, stables et différents cependant par la manière de les vivre, les gens au côté de qui on les vivaient. Elle avait au bout de quelques chasses obtenue une certaine réputation d'efficacité, et avait donc pris en charge l'approvisionnement en viande sauvage.
Même si elle appréciait grandement la compagnie des villageois, ces temps seule au milieu de la côte enneigée lui donnait l'occasion de prendre le temps de répondre à ses questions.
Il y a quelques jours qu'elle était partie, pour la cinquième fois de son arrivée. Après une journée de chasse, elle avait pu trouver la tanière d'un couple de renards des neiges pas plus vieux que quelques années, des fourrures magnifiques, qui vaudraient sans doute au moins de quoi s'acheter une petit cloche pour la tourelle. Quelques bouquetins viendraient agrémenter à la fois le menu de ces prochains jours et sa chambre où de nouvelles bougies pourraient prendre place dans leurs cornes. Le traîneau était lourd, elle mis une bonne demi-journée pour rejoindre Herrkliff, malgré un réveil avant l'aurore.
Et là, une scène d'apocalypse, des corps partout, Falkoor, le cuistot, était là, éventré, son fils à ses côtés, un hachoir à la main, tandis que Grialda, la comptable du village, gisait dans son sang gelé, une hache plantée en plein crâne, et là, encore Pal'Mer, un sudiste, qui les avaient rejoins récemment lui aussi, et qui tentait péniblement de faire pousser des tubercules dans un abri... des corps partout, qui avait bien pu faire ça ?
Fouillant à travers le village, elle vit soudain derrière la tannerie apparaître deux silhouettes, un nain, inconnu de Morane, et Tasr'Amuk, un des membres de l'égide, tenant ce dernier en joue de son arbalète, semblant difficilement se contenir :
![[Image: 137.png]](https://royaume-andoras.net/images/icones/v4/137.png)