02-02-2017, 17:12:28
La guerre est finie… La joie aurait dû revenir dans ces contrées et pourtant…. Les peuple Agar nous prend pour des insensibles, nous les nains. Mais même nos cœurs de pierre peuvent se fendre face à tant de détresse. Il y a quelques semaines, j'avais traversé ces terres sans y faire attention tant la guerre nous appelait. Mais maintenant que l'Abomination était morte et les Elfes chassés, j'ouvrais enfin les yeux sur ces terres dévastées. Ces personnes, ces réfugiés n'étaient pas de notre sang et pourtant, c'était tout comme. Rejoindre les Trappistes, c'était un peu aussi se lier au peuple Agar. Et ce peuple souffrait. Dans les grands récits de guerre des temps jadis, on n'évoquait que la défaite ou la victoire, les mouvements armés et la solidarité des habitants de Karad. Mais presque jamais n'étaient évoquées les populations touchées. La plus atteinte de notre groupe était sans conteste Sighild. Je ne la connaissais peu malgré sa convalescence, elle s'activait pour aider les blessés.
Moi, je ne savais rien d'utile pour les soigner. Je me contentais de regarder les populations affamées revenir vers leurs villages brûlés, pour constater de leurs propres yeux ce que les messagers avaient dû leur transmettre. Tant de morts innocents pour la folie d'un homme. Mais la folie de cet être n'était pas la seule responsable. Je ne pourrai pas oublier cette femme âgée, en larmes devant une chaumière à moitié carbonisée. Les gens autour d'elle maudissaient le Jarl corrompu. S'il savait… Quelques jours plus tôt, j'avais tiré une charge explosive sur le toit de la bâtisse pour déloger les renégats. Je pouvais encore voir les impacts des balles perdues. Le toit de chaume s'était embrasé en quelques instants. J'étais tout aussi responsable de la destruction de cette maison. Et pourtant, les habitants m'avaient chaleureusement remercié.
« Merci seigneur nain » alors que je n'avais rien d'un seigneur. J'étais simplement un fou qui manipulait une poudre dangereuse sans y perdre mes propres doigts. Et que dire de cet autre moment, alors que j'observais mes compagnons aider les habitants à déblayer une maison, où je sentis quelqu'un tirer sur ma cape. Je m'étais retourné pour observer une gamine d'une dizaine d'année, le visage crasseux. Ses grands yeux noirs m'avaient fixé quelques secondes. Elle était aussi grande que moi mais si frêle. Je lui avais alors tendue la seule chose que je pouvais lui donner : mon repas. Elle l'avait dévoré. Littéralement dévoré. Pas une miette n'était tombée par terre. Puis, malgré la terre sur ses doigts, elle se les était léchés et pourléchés. Avant de partir, elle avait hésité, dansant d'un pied sur l'autre.
« Moi c'est Rurik et toi ? »
« Vahna »
« Où sont tes parents ? »
« Je ne sais pas… C'est vrai que les nains vont venir nous aider à tout reconstruire ? »
C'était ainsi que j'avais appris les rumeurs qui circulaient. Le peuple de Skövendör espérait l'aide de Karad. En vain probablement. Mais s'ils voulaient l'aide des nains, ils auraient au moins l'aide de certains. Nous découpâmes des troncs pour fabriquer des palans. L'ingénierie naine au secours des Agars. Nos frères.
Mais après chaque charnier viennent les charognards. Dans le monde des bipèdes, ils s'appelaient Orcs. Leur campement avait été repéré après la découverte de huttes pillées. Quelques Trappistes s'y dirigèrent pour nettoyer la place. Ce fut l'histoire d'une journée. Mais ils devaient bien pouvoir servir à autre chose. Ceux qui savent détruire doivent savoir rebâtir. Et c'est dans cette optique que Sighild nous réunit cette nuit là. Pour parler de la reconstruction du Skövendör et de son avenir.
Moi, je ne savais rien d'utile pour les soigner. Je me contentais de regarder les populations affamées revenir vers leurs villages brûlés, pour constater de leurs propres yeux ce que les messagers avaient dû leur transmettre. Tant de morts innocents pour la folie d'un homme. Mais la folie de cet être n'était pas la seule responsable. Je ne pourrai pas oublier cette femme âgée, en larmes devant une chaumière à moitié carbonisée. Les gens autour d'elle maudissaient le Jarl corrompu. S'il savait… Quelques jours plus tôt, j'avais tiré une charge explosive sur le toit de la bâtisse pour déloger les renégats. Je pouvais encore voir les impacts des balles perdues. Le toit de chaume s'était embrasé en quelques instants. J'étais tout aussi responsable de la destruction de cette maison. Et pourtant, les habitants m'avaient chaleureusement remercié.
« Merci seigneur nain » alors que je n'avais rien d'un seigneur. J'étais simplement un fou qui manipulait une poudre dangereuse sans y perdre mes propres doigts. Et que dire de cet autre moment, alors que j'observais mes compagnons aider les habitants à déblayer une maison, où je sentis quelqu'un tirer sur ma cape. Je m'étais retourné pour observer une gamine d'une dizaine d'année, le visage crasseux. Ses grands yeux noirs m'avaient fixé quelques secondes. Elle était aussi grande que moi mais si frêle. Je lui avais alors tendue la seule chose que je pouvais lui donner : mon repas. Elle l'avait dévoré. Littéralement dévoré. Pas une miette n'était tombée par terre. Puis, malgré la terre sur ses doigts, elle se les était léchés et pourléchés. Avant de partir, elle avait hésité, dansant d'un pied sur l'autre.
« Moi c'est Rurik et toi ? »
« Vahna »
« Où sont tes parents ? »
« Je ne sais pas… C'est vrai que les nains vont venir nous aider à tout reconstruire ? »
C'était ainsi que j'avais appris les rumeurs qui circulaient. Le peuple de Skövendör espérait l'aide de Karad. En vain probablement. Mais s'ils voulaient l'aide des nains, ils auraient au moins l'aide de certains. Nous découpâmes des troncs pour fabriquer des palans. L'ingénierie naine au secours des Agars. Nos frères.
Mais après chaque charnier viennent les charognards. Dans le monde des bipèdes, ils s'appelaient Orcs. Leur campement avait été repéré après la découverte de huttes pillées. Quelques Trappistes s'y dirigèrent pour nettoyer la place. Ce fut l'histoire d'une journée. Mais ils devaient bien pouvoir servir à autre chose. Ceux qui savent détruire doivent savoir rebâtir. Et c'est dans cette optique que Sighild nous réunit cette nuit là. Pour parler de la reconstruction du Skövendör et de son avenir.