[RP] Animation : Maldorne
#77
Ce matin-là, Valyriëlle était réveillée avant même que les gardes ne frappent les barreaux de sa cellule. Elle attendait, assise sur la planche de bois attachée au mur par de grosses chaînes. Elle ne semblait pas avoir peur, elle semblait même les défier avec ce regard qui en disait aussi long sur son improbable rédemption.
Mais les magistrats savaient à quoi s'en tenir. Les Maldorne étaient des sujets de la couronne dont on connaissait le caractère jusqu'au-boutiste. Il était cependant amusant de voir que ce même trait de caractère n'avait jamais été source de critique quand les Maldorne étaient encore riches et bien vus par les autres grands nobles du royaume et par le roi elfe lui même.
A quoi servaient ces croix d'honneur, ces médailles et ces décorations si au moindre problème il n'y avait plus rien ni personne ?
Avec le silence de ses ancêtres pour seule réponse, Valyriëlle leva les yeux sur les deux matons qui venaient justement la chercher.

De l'autre côté du bâtiment, les magistrats arrivaient en silence, avec un peu de retard. Leur voiture avait été arrêtée par quelques gueux. Tous habillés selon la coutume, à savoir d'une tunique longue à l'arrière et courte au devant, laissant alors dénudée la jambe à partir du genou, symbole de pitié.
Chacun avait à sa ceinture un glaive sans fourreau.

Ils prirent place dans les sièges qui étaient placé sur une estrade, plus haute de bien vingt centimètres comparée au reste de la salle.
Derrière les magistrats se tenaient des gardes royaux, trois chevaliers et deux inquisiteurs, tous les cinq anonymes derrière un casque.

Devant les magistrats se tenait un petit bout de femme au nez fin et pointu sur lequel tenait une paire de lunettes à la monture couleur or. La greffière.
Encore devant il y avait des sièges à gauche et à droite. À gauche se tenaient les foules du demandeur. À droite, du défenseur. C'était vide, car personne n'était venu pour Valyriëlle de Maldorne.
À gauche, la salle était pleine de curieux venus se rincer l'oeil. Des journalistes de L'Echo d'Asteras préparait déjà le papier de demain. Un autre dessinait la scène à l'aquarelle, pour en garder une trace.

Dans les sièges, les cinq magistrats finirent de s'installer. Il y avait deux femmes et trois hommes. Les deux femmes étaient blondes. L'une d'elle était fleuriste à Asteras. Massiëlle Filïnen tenait en effet la boutique "Asteras Asteïr" et était connue pour sa pitié et sa douceur. L'autre femme, Elië Numild, était forgeronne. A en voir son front ridé et ses épaules robustes, on ne devinait pas tout de suite que son jugement était toujours précis et jamais déraisonnable.
Les trois hommes enfin étaient très différents.
Eärondir d'Inacel était un demi-elfe imperturbable. Persécuteur depuis plusieurs années, il se montrait souvent dur, mais c'était le métier qui l'avait rendu ainsi. Derrière ses mèches auburn avait un jour existé un petit garçon peureux.
A sa droite se trouvait l'archimage Filor Lothë, professeur de magie pure à l'académie de magie. Profondément humaniste et pédagogue, il était davantage occupé à chercher les raisons des comportements déraisonnables des elfes qu'à les châtier. Il avait ainsi gagné le surnom de "fourreau de la justice", au grand désespoir de l'apothicaire et dernier magistrat.
Melron Elaën était des cinq le plus dur en affaire. Ses cheveux noirs et ses yeux verts juraient avec une peau excessivement pâle - due à des heures d'enfermement dans son laboratoire.

Les cinq magistrats étaient en place.
La foule remplissait la salle et désormais, plus personne ne bougeait.

"Que l'on aille chercher l'accusée" demanda d'un ton posé Massiëlle.

Un garde hocha la tête et avec un second ils pénètrerent dans le dédale qu'étaient les cellules.
Chaque prisonnier était en effet enfermé sous le palais de justice en attente de son jugement. La justice elfe était particulièrement rapide, aussi ils n'attendaient en théorie pas plus de quelques jours.
Les deux gardes descendirent les escaliers jusqu'au garde qui attendait devant une grille faite de barreaux épais.
Il exécuta une légère révérence devant les deux hommes.

"Silin Dorilë et Torior Atonwylë au rapport. Nous sommes venus chercher la prisonnière Valyriëlle de Maldorne sur ordre du Tribunal."

Le garde de la porte devint soudainement livide.

"La prisonnière ... ?" Commença-t-il à balbutier, "... deux gardes sont venus la chercher pour qu'elle soit jugée il y a.... vingt minutes ?"

"Quoi ?!" Vociféra l'un d'entre eux. "C'est impossible, les magistrats viennent seulement de..."
"Il faut déclarer l'alerte ! Elle s'échappe ! C'est une évasion !"


Le garde de la porte attrapa le petit bout de corde en cuir qui permettait de faire sonner la cloche d'alerte.
En quelques secondes seulement, le Tribunal grouillait d'hommes en arme, de soldats en tout genre, mais Valyriëlle de Maldorne était déjà loin...
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