19-07-2016, 18:39:26
Je titubais légèrement mais tentais de conserver une posture droite.
Plus que les blessures, c'est l'essoufflement qui me faisait souffrir le martyr, brûlant mes poumons et me faisant couvrir de sueur.
Ces gamins sont si expérimentés... J'ai eu tort de commencer à leur faire confiance.
Ils se content d'avancer tout droit sur la route comme un cheval de trait tirant la charrue pour labourer le champ, écrasant ce qui se dresse sur leur passage, mais à aucun moment l'un d'entre eux n'a pensé à vérifier les bois qui pourtant, jouxtent la route et font de manière évidente une cache parfaite pour nos ennemis... Mais non, pas un n'a vérifié. Sauf moi, qui trouvait étrange qu'aucun ennemi sournois ne se planque dans cette futaie épaisse. D'où mon état.
... Bon d'accord, j'étais surtout parti cueillir des amanites qu'Evrard avait repéré, mais qu'il était bien trop feignant pour récupérer lui-même. Visiblement, il n'avait pas apprécié la petite vanne sur l'arbalète. Aurais-je réussi à percer, sans le vouloir, un fond de vérité ? Le pauvre. Je le plains d'avance, mais il risque d'en recevoir bien plus dans le futur.
Bref. Toujours est-il que j'ai repéré le bandit en récupérant ces champignons dont j'hésite toujours à en faire ingérer à mon élève.
J'ai à ce moment réalisé que j'avais commis deux fautes: la première est d'avoir fait trop confiance à la troupe, la seconde d'avoir cru que je possédais encore mes capacités d'antan pour échapper indemne à une embuscade -chose que, je tiens à le signaler, j'ai quand même accompli en grande parti. Hé, pas si vetuste, la grand-mère!-. Mais malgré tout, c'est inexcusable de ma part, et je ne peux pas vraiment en blâmer les autres. Ce genre de faute était impardonnable à mon époque. Mais celle-ci est bien lointaine, et le contexte je dois l'avouer, bien différent... Mais tout de même, c'est d'une logique implacable que de vérifier la sécurité des alentours avant l'arrivée de la seconde ligne, il n'y a pas besoin d'avoir suivi une formation militaire sur plusieurs années pour le savoir et en posséder le réflexe !
Malgré tout, je reste assez satisfaite de moi. Même si le brigand a pu me porter quelque coups, j'ai su le repérer assez tôt et battre en retraite suffisamment vite pour que ce ne soit pas plus grave.
Mais quand même...
Ah, bande d'incapable écervelés, ils vont m'entendre quand j'aurais récupéré mon souffle ! Mais -et heureusement pour eux- ils ont du répit les marmots, car là je frôle la tachycardie. Bon sang, je suis trop vieille pour ces conneries...
Luttant contre la douleur, je me dirige, aussi assurément que possible, vers la loge. J'avais prévu de la fouiller avant que cet accident arrive, et cette idée est d'autant plus opportune que cette bâtisse me donnera l'occasion de récupérer à l'abri du regard du reste de la troupe. Hors de questions qu'il me voit au bord de l'infarctus. Surtout pas Dyanese. Ah ça non, je préfère encore servir de souche morte pour les grenouilles dans le lac bordant le manoir.
Je pénètre ainsi dans la baraque, visiblement vide et abandonné depuis un certains laps de temps. Enfin, c'est ce qu'avait dit la première ligne. D'un côté, ça avait été plus ou moins le cas également pour les proximités du chemin. Résultats...
Aller, cesses de marmonner dans tes rides vieille mégère.
L'ombre et l'abri au vent de la loge m'offre un répit satisfaisant, tant aux éléments qu'aux regards.
Je m'adosse à un mur, et tente de récupérer. La position assise serait plus efficace, mais je n'ai pas trop confiance en le pronostic de la première ligne quant à inoccupation complète des lieux.
Après quelques minutes où la douleur repasse sous le seuil du supportable, je m'arrache avec difficulté au mur auquel j'avais commencé à m'enraciner, et entreprend la fouille minutieuse -mais prudente- de la cabane. J'inspecte tout avec une grande attention: l'intérieur, les contours et les dessous des rares meubles qui ont été laissés, l'intérieur de la cheminée, le dessous de chaque tapis et carpette faisant deux fois leur poids à cause de la poussière, l'état et la solidité des chaque latte du plancher au cas où l'une d'entre elle se soulèverait pour dévoiler une petite cache bien pratique, chaque pierre des murs étant branlante et pouvant se retirer... Bref, tout, et qu'importe si j'y passe la journée pour au final, n'obtenir aucun résultat.
Ce travail de fouille me calme et m'occupe, m'évitant de trop me soucier de la troupe et de ses choix stratégiques. Je l'avais déjà remarqué aux égouts, et je le confirme ici. Même si la fouille de maison abandonnée est plus agréable que celle de cadavre, il faut l'avouer.
Ce que je cherche ? Tout, même ce qui pourrait à première vu paraître banale: une vieille clé rouillée pouvant potentiellement ouvrir une porte arrière et secondaire du manoir, un parchemin effritée sur lequel est dessiné un semblant de plan de la propriété et de la bâtisse bourgeoise, un livre rogné par les rats qui contiendraient dans leurs pages des indications potentiellement utiles. sur le domaine, le manoir, et pourquoi pas la famille qui la possède et son histoire. En effet, la moindre opportunité pour se renseigner d'avantage sur les Maldornes que ce qu'a bien voulu nous fournir -presque à contre-cœur- le garde, serait particulièrement intéressante, et pourrait mine de rien, probablement nous servir à l'avenir...
Plus que les blessures, c'est l'essoufflement qui me faisait souffrir le martyr, brûlant mes poumons et me faisant couvrir de sueur.
Ces gamins sont si expérimentés... J'ai eu tort de commencer à leur faire confiance.
Ils se content d'avancer tout droit sur la route comme un cheval de trait tirant la charrue pour labourer le champ, écrasant ce qui se dresse sur leur passage, mais à aucun moment l'un d'entre eux n'a pensé à vérifier les bois qui pourtant, jouxtent la route et font de manière évidente une cache parfaite pour nos ennemis... Mais non, pas un n'a vérifié. Sauf moi, qui trouvait étrange qu'aucun ennemi sournois ne se planque dans cette futaie épaisse. D'où mon état.
... Bon d'accord, j'étais surtout parti cueillir des amanites qu'Evrard avait repéré, mais qu'il était bien trop feignant pour récupérer lui-même. Visiblement, il n'avait pas apprécié la petite vanne sur l'arbalète. Aurais-je réussi à percer, sans le vouloir, un fond de vérité ? Le pauvre. Je le plains d'avance, mais il risque d'en recevoir bien plus dans le futur.
Bref. Toujours est-il que j'ai repéré le bandit en récupérant ces champignons dont j'hésite toujours à en faire ingérer à mon élève.
J'ai à ce moment réalisé que j'avais commis deux fautes: la première est d'avoir fait trop confiance à la troupe, la seconde d'avoir cru que je possédais encore mes capacités d'antan pour échapper indemne à une embuscade -chose que, je tiens à le signaler, j'ai quand même accompli en grande parti. Hé, pas si vetuste, la grand-mère!-. Mais malgré tout, c'est inexcusable de ma part, et je ne peux pas vraiment en blâmer les autres. Ce genre de faute était impardonnable à mon époque. Mais celle-ci est bien lointaine, et le contexte je dois l'avouer, bien différent... Mais tout de même, c'est d'une logique implacable que de vérifier la sécurité des alentours avant l'arrivée de la seconde ligne, il n'y a pas besoin d'avoir suivi une formation militaire sur plusieurs années pour le savoir et en posséder le réflexe !
Malgré tout, je reste assez satisfaite de moi. Même si le brigand a pu me porter quelque coups, j'ai su le repérer assez tôt et battre en retraite suffisamment vite pour que ce ne soit pas plus grave.
Mais quand même...
Ah, bande d'incapable écervelés, ils vont m'entendre quand j'aurais récupéré mon souffle ! Mais -et heureusement pour eux- ils ont du répit les marmots, car là je frôle la tachycardie. Bon sang, je suis trop vieille pour ces conneries...
Luttant contre la douleur, je me dirige, aussi assurément que possible, vers la loge. J'avais prévu de la fouiller avant que cet accident arrive, et cette idée est d'autant plus opportune que cette bâtisse me donnera l'occasion de récupérer à l'abri du regard du reste de la troupe. Hors de questions qu'il me voit au bord de l'infarctus. Surtout pas Dyanese. Ah ça non, je préfère encore servir de souche morte pour les grenouilles dans le lac bordant le manoir.
Je pénètre ainsi dans la baraque, visiblement vide et abandonné depuis un certains laps de temps. Enfin, c'est ce qu'avait dit la première ligne. D'un côté, ça avait été plus ou moins le cas également pour les proximités du chemin. Résultats...
Aller, cesses de marmonner dans tes rides vieille mégère.
L'ombre et l'abri au vent de la loge m'offre un répit satisfaisant, tant aux éléments qu'aux regards.
Je m'adosse à un mur, et tente de récupérer. La position assise serait plus efficace, mais je n'ai pas trop confiance en le pronostic de la première ligne quant à inoccupation complète des lieux.
Après quelques minutes où la douleur repasse sous le seuil du supportable, je m'arrache avec difficulté au mur auquel j'avais commencé à m'enraciner, et entreprend la fouille minutieuse -mais prudente- de la cabane. J'inspecte tout avec une grande attention: l'intérieur, les contours et les dessous des rares meubles qui ont été laissés, l'intérieur de la cheminée, le dessous de chaque tapis et carpette faisant deux fois leur poids à cause de la poussière, l'état et la solidité des chaque latte du plancher au cas où l'une d'entre elle se soulèverait pour dévoiler une petite cache bien pratique, chaque pierre des murs étant branlante et pouvant se retirer... Bref, tout, et qu'importe si j'y passe la journée pour au final, n'obtenir aucun résultat.
Ce travail de fouille me calme et m'occupe, m'évitant de trop me soucier de la troupe et de ses choix stratégiques. Je l'avais déjà remarqué aux égouts, et je le confirme ici. Même si la fouille de maison abandonnée est plus agréable que celle de cadavre, il faut l'avouer.
Ce que je cherche ? Tout, même ce qui pourrait à première vu paraître banale: une vieille clé rouillée pouvant potentiellement ouvrir une porte arrière et secondaire du manoir, un parchemin effritée sur lequel est dessiné un semblant de plan de la propriété et de la bâtisse bourgeoise, un livre rogné par les rats qui contiendraient dans leurs pages des indications potentiellement utiles. sur le domaine, le manoir, et pourquoi pas la famille qui la possède et son histoire. En effet, la moindre opportunité pour se renseigner d'avantage sur les Maldornes que ce qu'a bien voulu nous fournir -presque à contre-cœur- le garde, serait particulièrement intéressante, et pourrait mine de rien, probablement nous servir à l'avenir...