17-06-2016, 15:34:57
Courir dans la saleté n'était pas digne d'une dame. C'est sans doute ce qu'aurait dit Lazzare, le regard terrible et plein de jugement. Elle lui aurait alors ri au nez, relevant son menton comme sa mère l'avait fait avant elle, et se serait elle aussi prise la même gifle qui avait marqué la fin de beaucoup de chose.
Notamment de l'époque où Cendre se comportait encore comme une Dame, toute convenable et aimable.
De nos jours, elle n'avait de convenable que l'habit - une longue robe lui arrivant à la cheville et de couleur sombre, faisant alors ressortir sa crinière rouge comme plus flamboyante encore. Un quelque chose de chaud, de brûlant dans le regard, prêt à incendier n'importe quelle chose l'approchant de trop près.
Comme un bandit, par exemple.
Si Evrard, Victor et Léonide commençaient doucement à souffler, pour avoir été trop proche des longs bras et des grands mains de quelques imbéciles, Cendre elle se sentait au mieux.
L'odeur avait commencé à faire partir du décor, à ne même plus être véritablement remarqué par son nez fin et gracile.
Elle s'enfonçait dans les ténèbres, brillante comme une étoile sur fond d'obscurité.
« Oh ? »
Une volée de flèche venait de s'abattre un peu plus loin sur un rang d'hommes.
La jeune sorcière était toujours à l'abri, bien en arrière. Elle jeta un regard à son oncle, puis à son demi-frère, et enfin à son cousin. Aucun d'entre eux ne semblait en forme. Les combats duraient maintenant depuis quelques heures, à courir, à patauger, et maintenant ils étaient même sous le joug de quelques truands dont un principalement qui se jouait d'eux.
Elle grogna, et avança, passant entre les guerriers.
Quand elle était gamine, Lazzare lui disait souvent qu'elle avait tout d'une princesse. Il lui souriait, passait parfois même ses grands doigts dans ses cheveux, pour mieux lui caresser le haut de la tête. Elle était minuscule, elle le voyait immense. Il aurait sans doute détesté la voir ici, à crapahuter dans la merde, mais à bien y réfléchir, en avait-il seulement eu un jour quelque chose à faire ?
Elle jeta un regard à Victor, le détailla. Du sang avait un peu tâché sa peau claire.
Elle ne s'inquiétait pas pour lui. De fait, Cendre ne s'inquiétait pour personne, parce que c'était mieux ainsi. De ne plus s'inquiéter. La dernière fois qu'elle s'était inquiétée, c'était pour sa mère, et elle avait failli mourir la gorge rongée par les flammes.
Si seulement...
Une brute apparut dans le fond du couloir, répétant comme tous ses dégénérés de congénère un long et balbutiant « euuuh ». Y avait-il une lueur d'intelligence dans ce regard ? Diable, pensa Cendre, ils ont l'œil moins pétillant et moins vif que les cochons du fermier de Malefosse. Ce n'était bien évidemment pas un compliment.
« Si c'est ça que la garde elfique n'a pas réussi à tenir en laisse, alors je me doute de pourquoi les Holdar ont réussi à raser leur Empire » murmura Cendre tout bas, se sachant entourer de nombre d'elfes.
Bien sûr elle en était une, mais la moitié qui coulait dans son sang ne s'était jamais considérée proche de la couronne d'Asteras. Sa mère était une elfe de Cyrijäl, comme les parents de Lenwë. Ils n'avaient, vis à vis d'Asteras, du moins pensait-elle, aucun devoir particulier.
Elle leva sa baguette et de nouveau deux traits de feu jaillirent, puissants certes mais visiblement pas assez pour percer le cuir épais des bestiaux.
« On dirait des bœufs que l'on aurait métamorphosé en hommes ! Ils ont l'intelligence d'une vache et le muscle d'un taureau ! » s'insurgea t-elle en voyant la simple brûlure sur le corps des brutes suite à sa magie. « J'espère au moins que leur chef sache ne rumine pas. »
Elle avança de nouveau.
Notamment de l'époque où Cendre se comportait encore comme une Dame, toute convenable et aimable.
De nos jours, elle n'avait de convenable que l'habit - une longue robe lui arrivant à la cheville et de couleur sombre, faisant alors ressortir sa crinière rouge comme plus flamboyante encore. Un quelque chose de chaud, de brûlant dans le regard, prêt à incendier n'importe quelle chose l'approchant de trop près.
Comme un bandit, par exemple.
Si Evrard, Victor et Léonide commençaient doucement à souffler, pour avoir été trop proche des longs bras et des grands mains de quelques imbéciles, Cendre elle se sentait au mieux.
L'odeur avait commencé à faire partir du décor, à ne même plus être véritablement remarqué par son nez fin et gracile.
Elle s'enfonçait dans les ténèbres, brillante comme une étoile sur fond d'obscurité.
« Oh ? »
Une volée de flèche venait de s'abattre un peu plus loin sur un rang d'hommes.
La jeune sorcière était toujours à l'abri, bien en arrière. Elle jeta un regard à son oncle, puis à son demi-frère, et enfin à son cousin. Aucun d'entre eux ne semblait en forme. Les combats duraient maintenant depuis quelques heures, à courir, à patauger, et maintenant ils étaient même sous le joug de quelques truands dont un principalement qui se jouait d'eux.
Elle grogna, et avança, passant entre les guerriers.
Quand elle était gamine, Lazzare lui disait souvent qu'elle avait tout d'une princesse. Il lui souriait, passait parfois même ses grands doigts dans ses cheveux, pour mieux lui caresser le haut de la tête. Elle était minuscule, elle le voyait immense. Il aurait sans doute détesté la voir ici, à crapahuter dans la merde, mais à bien y réfléchir, en avait-il seulement eu un jour quelque chose à faire ?
Elle jeta un regard à Victor, le détailla. Du sang avait un peu tâché sa peau claire.
Elle ne s'inquiétait pas pour lui. De fait, Cendre ne s'inquiétait pour personne, parce que c'était mieux ainsi. De ne plus s'inquiéter. La dernière fois qu'elle s'était inquiétée, c'était pour sa mère, et elle avait failli mourir la gorge rongée par les flammes.
Si seulement...
Une brute apparut dans le fond du couloir, répétant comme tous ses dégénérés de congénère un long et balbutiant « euuuh ». Y avait-il une lueur d'intelligence dans ce regard ? Diable, pensa Cendre, ils ont l'œil moins pétillant et moins vif que les cochons du fermier de Malefosse. Ce n'était bien évidemment pas un compliment.
« Si c'est ça que la garde elfique n'a pas réussi à tenir en laisse, alors je me doute de pourquoi les Holdar ont réussi à raser leur Empire » murmura Cendre tout bas, se sachant entourer de nombre d'elfes.
Bien sûr elle en était une, mais la moitié qui coulait dans son sang ne s'était jamais considérée proche de la couronne d'Asteras. Sa mère était une elfe de Cyrijäl, comme les parents de Lenwë. Ils n'avaient, vis à vis d'Asteras, du moins pensait-elle, aucun devoir particulier.
Elle leva sa baguette et de nouveau deux traits de feu jaillirent, puissants certes mais visiblement pas assez pour percer le cuir épais des bestiaux.
« On dirait des bœufs que l'on aurait métamorphosé en hommes ! Ils ont l'intelligence d'une vache et le muscle d'un taureau ! » s'insurgea t-elle en voyant la simple brûlure sur le corps des brutes suite à sa magie. « J'espère au moins que leur chef sache ne rumine pas. »
Elle avança de nouveau.