Gario
#18
Les consignes du chef de la Guilde Quendi à destination des ennemis semblaient clair : tout ce qui viendrait a portée de flèche de Gario serait abattu.
N'était-ce pas un tant soit peu violent ? La courtoisie aurait voulu qu l'on fasse connaissance, que l'on parlemente, que l'on fasse griller un légendaire ver des sables en buvant un jus de cactus. Ils nous auraient rendu la masse et les coupables, puis on serait partis. Le bonheur.

Des hélions et des bêtes s'approchèrent pour récupérer le message. De deux choses l'une, soit ils ne connaissaient pas la langue dans laquelle il était rédigé, ce qui pour les seconds tombait sous le sens, soit ils n'avaient cure de son contenu, ce qui semblait faire cas pour les premiers.

Ils se précipitèrent sur la cible, a leurs yeux peut-être, la plus faible : un vieillard rabougri arborant un feuillage a peine moins décrépi. Mais aux yeux des sylvains, il s'agissait du vénérable de la famille Lungumaitë, doyen en de nombreuses arcanes, conteur et héros de maintes histoires. A cause de son souffle trop court il n'avait pas eu le temps de regagner la protection des remparts et n'avait de plus certainement pas entendu ni les consignes ni les ennemis. On a les capacités visuelles et otorhinolaryngologiques qui baissent avec l'âge. D'autres choses ne baissent pas, comme Nellwynn avait pu le constater chez un autre vieillard sylvain immortel et immoral.

Mais soit. Un hélion par devant, un homme-bête par derrière, le sage eut le destin d'une pastèque du Relicanth entre deux aurochs en rut. La vie n'est qu'un fragile mandala de sable dans cet épouvantable désert.

Les dernier mâle venait de tomber, il ne restait plus que Shymelia, Tika, Amalia et d'autres rimes en a comme Galadriela. Et les ennemis bien-sûr.
Où étaient leurs hommes ? En train de siroter la réserve du fort, certainement. Il faut vraiment que les filles fasse toujours tout le boulot toutes seules.

Se glissant furtivement à travers le sable vers le moins imposant des deux assaillants – qui vu son blason vaniteux « d'invaincu », devait être le Grand Guide d'une Grande Guilde ou un truc du genre – dans une action pleine de fougue et d'audace d'observation minutieuse, Nellwynn constata que celui-ci était dopé aux ämphétamines occultes et qu'aucune action, fût-elle humaine, sylvaine, centaure ou même divine, ne pourrait venir a bout d'une telle machine de guerre.

Qu'à cela ne tienne, elle se tourna vers l'autre qui approchait après son méfait. Une espèce d'homme-loup avec quatre oreilles, deux humaines et deux canidées. C'est pour mieux t'entendre, répondrait certainement le monstre à Nelwynn si elle lui demandait le pourquoi de la chose. Il arborait un blason du même acabit, mais dans la version larbin. Voilà que le chef se mettait à lui montrer son postérieur en faisant des rimes !

Un peu échauffée car il attaquaient maintenant les supports quadrupèdes de ses fantasmes, elle décida de passer outre ses nombreux gri-gri de protection. Elle aussi pouvait faire des tours de passe-passe. « Bär bä fil-ëh mää jik ! » L'incantation elfique séculaire rendit invisible le filet de l'éclaireuse, le rendant plus imparable qu'il ne l'était. La toile, issue d'une vielle tisseuse a huit pattes, entrava momentanément l'adepte de l'empalement qui s'attaquait à la centaurine.

Mais à l'est une autre disciple de cette secte avançait dans le sable et mit fin a son court sursis.
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