24-08-2014, 19:40:57
Silence. Les oiseaux qui jusque là animaient la forêt de leurs chants mélodieux se sont tus, et le cerf qui, tout récemment, broutait encore la verdure tendre des sous-bois, s'est redressé et observe, écoute. Seul le vent persiste, serpentant entre les arbres qui protestent à grand renforts de bruissements.
Le cervidé agite une oreille, inquiet, et soudain, il comprend. Ses pattes puissantes se mettent en action, et c'est tout son corps qui bondit. Il court, se frayant un passage entre les arbres millénaires, écartant sans ménage fougères, buissons et frêles branches. Le silence n'est plus qu'un souvenir. A lui seul le cerf anime la forêt, provoquant sur son passage toute une farandole de bruits divers. Les feuilles bousculés, malmenés, s'agitent, s'entrechoquent, dans une cacophonie assourdissante tandis que le seigneur des bois martèle le sol de ses sabots puissants. De temps à autre, des branches, qui avaient commis l'imprudence de se trouver sur le chemin de la bête, et qui refusaient de se plier, se voient brisées sans ménagement dans un grand craquement. On peut même entendre quelque chose comme un écho, comme si tous le tapage que faisait le cerf se voyait répété une seconde fois.
Le cerf continue de bondir et de courir entre les troncs. Il pourrait aller bien plus vite, mais la densité de la forêt le gêne fortement. Il saute par dessus un tronc couché, puis fait un grand bond à gauche pour éviter le chêne devant lui. Dans un grand craquement, la pointe de sa ramure rencontre l'arbre, et vole en éclats. Tiens, cette fois-ci, il n'y a pas eu d'écho.
Mais c'est à peine si le cerf a remarqué qu'il vient de laisser une partie de sa couronne. Sa course ne s'est pas ralentie, au contraire, elle redouble d'ardeur. La machinerie qui l'anime est telle que ses narines peinent à acheminer tout l'air qu'elle consomme et son cœur bat si fort qu'on pourrait presque l'entendre. On distingue sous sa peau ses puissants muscles en action, inébranlables, allant d'avant en arrière, puis d'arrière en avant, perpétuant la folle course de la bête, plaçant avec une précision infaillible ses sabots qui frappent le sol avec une telle puissance qu'on les croirait de fer pour ne pas qu'ils se brisent.
Tout cela produit une telle chaleur que l'animal luit de sueur. On peut apercevoir des gouttes perler, se frayant un passage entre ses poils épais, lesquels, ballottés sur son ventre bedonnant, balancés d'avant en arrière sur ses cuisses, n'en gardent pas moins un ordre immuable et cherchent à assurer leur mission première : protéger le cerf. De temps à autre, certains sont bien arrachés par une branche tenace, mais qu'importe, leur hôte est intact.
Soudain, toute cette population pileuse est animée d'un vif sursaut, bientôt suivi d'un grand tremblement. Une partie d'entre elle vient de disparaître, écrasée par la pénombre. Mais cela ne la perturbe en rien, et l'ordre n'est aucunement rompu. Seulement, tout est plus calme. Les poils des cuisses restent statiques, et ceux du ventre bougent à peine, se soulevant légèrement de temps à autre. Un frisson parcourt la multitude, et puis, plus rien de bouge, hormis un voile vermeil qui vient recouvrir ce monde anéanti.
Le cervidé agite une oreille, inquiet, et soudain, il comprend. Ses pattes puissantes se mettent en action, et c'est tout son corps qui bondit. Il court, se frayant un passage entre les arbres millénaires, écartant sans ménage fougères, buissons et frêles branches. Le silence n'est plus qu'un souvenir. A lui seul le cerf anime la forêt, provoquant sur son passage toute une farandole de bruits divers. Les feuilles bousculés, malmenés, s'agitent, s'entrechoquent, dans une cacophonie assourdissante tandis que le seigneur des bois martèle le sol de ses sabots puissants. De temps à autre, des branches, qui avaient commis l'imprudence de se trouver sur le chemin de la bête, et qui refusaient de se plier, se voient brisées sans ménagement dans un grand craquement. On peut même entendre quelque chose comme un écho, comme si tous le tapage que faisait le cerf se voyait répété une seconde fois.
Le cerf continue de bondir et de courir entre les troncs. Il pourrait aller bien plus vite, mais la densité de la forêt le gêne fortement. Il saute par dessus un tronc couché, puis fait un grand bond à gauche pour éviter le chêne devant lui. Dans un grand craquement, la pointe de sa ramure rencontre l'arbre, et vole en éclats. Tiens, cette fois-ci, il n'y a pas eu d'écho.
Mais c'est à peine si le cerf a remarqué qu'il vient de laisser une partie de sa couronne. Sa course ne s'est pas ralentie, au contraire, elle redouble d'ardeur. La machinerie qui l'anime est telle que ses narines peinent à acheminer tout l'air qu'elle consomme et son cœur bat si fort qu'on pourrait presque l'entendre. On distingue sous sa peau ses puissants muscles en action, inébranlables, allant d'avant en arrière, puis d'arrière en avant, perpétuant la folle course de la bête, plaçant avec une précision infaillible ses sabots qui frappent le sol avec une telle puissance qu'on les croirait de fer pour ne pas qu'ils se brisent.
Tout cela produit une telle chaleur que l'animal luit de sueur. On peut apercevoir des gouttes perler, se frayant un passage entre ses poils épais, lesquels, ballottés sur son ventre bedonnant, balancés d'avant en arrière sur ses cuisses, n'en gardent pas moins un ordre immuable et cherchent à assurer leur mission première : protéger le cerf. De temps à autre, certains sont bien arrachés par une branche tenace, mais qu'importe, leur hôte est intact.
Soudain, toute cette population pileuse est animée d'un vif sursaut, bientôt suivi d'un grand tremblement. Une partie d'entre elle vient de disparaître, écrasée par la pénombre. Mais cela ne la perturbe en rien, et l'ordre n'est aucunement rompu. Seulement, tout est plus calme. Les poils des cuisses restent statiques, et ceux du ventre bougent à peine, se soulevant légèrement de temps à autre. Un frisson parcourt la multitude, et puis, plus rien de bouge, hormis un voile vermeil qui vient recouvrir ce monde anéanti.