(anim #2) Sur les berges de la Loreline.
#61
Wintil était inquiétante, tant car sa peau était aussi diaphane que celle des cadavres frais et encore beaux, que de par sa longue chevelure de fins fils noirs qui auraient pu se transformer en serpents tant ils semblaient onduler autour de son beau minois.
Elle était pourtant des plus belles et des plus saisissantes – tout comme les serpents séduisants, elle était une nouvelle preuve que le diable pouvait prendre un beau visage et une belle voix. Tout du moins, c'était ce que pensait Fantùr, en retrait derrière le petit groupe, l'œil perçant et peu rassuré.

Sur sa tignasse, la couronne brillait de milles feux, de belles pierres rutilantes de toutes les variations de vert. Elle ne semblait pas avoir rouillée dans l'eau, ce qui indiquait bien que son alliage était du plus résistant et du plus pur.

Alors que Wentë tremblotait derrière Wintil, la plus vieille prit la parole.
Sa voix sifflotait comme celle des serpents ; elle était grave et chaude et n'avait aucun accent en parlant la langue des elfes.

[Image: 90924.png]La flûte m'a été honteusement volée par un de vos... amis, à longues oreilles et à la peau rose.
Je me souviens m'être endormie sur une berge un soir où l'eau était chaude et la bise fraîche. Sous un saule pleureur au nord. Personne ne pouvait me voir, et j'ai bien cru que personne ne me verrait.
Seulement, votre race a de l'audace, et un homme est venu m'arracher des mains la flûte que je chérissais tant. Au réveil, j'en étais dépossédée. On m'avait volée mon bien. Ma flûte.
Que vous tenez en ce moment même dans les mains...


Le ton était devenu plus sombre, plus incisif sur la dernière phrase.
Son regard déjà bien sombre s'était assombri davantage, comme elle semblait faire aussitôt le rapprochement entre l'odieux voleur qu'elle avait tué sans aucun scrupule et la tireuse d'élite.

Tout ce qu'elle voulait, c'était sa flûte. Sa chère flûte.

Agacée, elle secoua la main en persiflant :

[Image: 90924.png]Ma couronne est un cadeau des fleuves. Le courant l'a portée jusqu'à mon berceau, et c'est la rivière, ma mère, qui m'en a coiffée.
Êtes-vous en train d'insinuer que j'aurais pu l'avoir volée ?


Un petit ricanement perça les lèvres de la créature.

[Image: 90924.png]Je ne suis pas comme vous, moi. Je n'arrache à personne ses biens, je ne les jalouse pas non plus. Au fond de l'eau il se repose bien trop de trésor pour que mon âme soit tâchée d'avidité.
On n'a, dans la vie, que ce que l'on veut bien nous offrir.
L'homme qui arrache à l'autre, perdra à son tour.


Fantùr cracha sur le sol à ce moment là. La créature aquatique faisait bien référence à la pauvre vie de l'elfe qui avait été dévorée. Maintenant l'elfe en avait la certitude: les traces que l'on avait trouvé sur le corps du malheureux, c'était les dents fines et aiguisées de ces deux démones aquatiques !

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Une lettre arriva, en réponse à celle de Galadriel :

« Venta Galadriel,

Nos historiens racontent que la Couronne fut perdue après la mort de Maol't, son héritier.
On la trouva plus loin aux mains de gobelins bleues, puis bientôt dans les mains d'une guerrière haut-elfe du nom de Novy.
La Couronne a été perdue de vue depuis, et il nous est difficile de croire qu'elle ait pu finir dans les mains d'une créature vivant dans la Loreline.

Ceci étant, si c'est bien celle que vous croyez, alors il s'agit du plus grand trésor de Pelethor tout entier. »


Un sceau royal marquait la lettre, signé par le Chef des armées, la Reine et un intendant historien.
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