A la (ra)masse
#21
Noirs. Il aimait ces yeux à l'iris dont la couleur égalait celle de leurs pupilles, et qui faisaient ressortir d'autant la pureté du blanc qui entourait leur perles obscures. Le visage encadré d'une pareille tournure était presque bienveillant. Méfiant, peut-être, mais il y a des signes qui ne trompaient pas, comme ce réflexe inconscient de rejeter une arrière une mèche de jais.

L'attrait des courbes qui s'offrait à lui fut bientôt suspendu, comme elle rajustait le bandeau qui s'était un peu échappé de ses yeux suite à la traction. Ceci certainement plus parce qu'elle en était un peu gênée que parce qu'il représentait un danger.

Ses pensées entièrement concentrées sur elle lui en avait fait oublier toute douleur. Finalement c'était peut-être son destin, les lames de l'assassin n'avaient fait que le précipiter vers la béatitude de cette rencontre, qui perpétuerait durant des générations le cordial attachement naissant entre des races si différentes, au travers de leurs fruits courants et gambadants le long de la Lorenline entre forêts et déserts.

Soudain une clameur perturba ses songes langoureux :
« y drague ma femme le sylvain ! »

Merde, elle est maquée… encore raté. Autant crever.

Tchoc. Tiens quel est ce bruit ? Tchoc. Ah, c'est mon cœur.
Qui bat.
Ou pas.

Noir. Tout était devenu noir. Il était en confiance, elle le guidait. Elle lui disait qu'un cercle magique l'attendait pour rentrer…

Mais quand meurt l'espoir, la magie cesse.
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