(anim #2) Sur les cendres d'Eltiri.
#37
L'homme ours avait écouté avec tristesse Belial lire la missive de la Blanche. Il avait de suite repéré les arbres des morts, témoins de nombreux cycles et gardiens de leurs frères défunts, mais il les avait volontairement ignorés, car porteurs de trop de tristesse.
La nouvelle était tombée, couperet.

Ses frères étaient ensuite partis sur des questions de plan et d'organisation pour Eltiri. La civilisation n'intéressait pas la main de l'ours, surtout lorsqu'elle se montrait orgueilleuse alors même qu'elle ne faisait qu'imiter très imparfaitement la nature !

Baen'Oak s'écarte alors laissant bien volontiers cette tâche à ses frères et se tourne vers les arbres. Il ouvre son esprit à la musique tourbillonnante de la vie.
L'absence apparaît immédiatement et le frappe au cœur : ce chant grave et lent si distinctif a disparu. Les arbres sont morts, aucun doute n'est possible.
L'homme ours s'approche du plus près, ses doigts caressent le tronc calciné. Tandis que de nouvelles larmes coulent sur son visage, il s'assoie perdu dans ses pensées. Il ne perçoit qu'indistinctement l'effervescence soudaine et certains de ses frères partirent précipitamment.

Les mots de la Blanche lui revienne et le voici debout. Bras tendus il s'élance, sans même attendre que la transformation soit complète il prend de l'altitude. Il vole en des cercles concentriques serres autour de l'arbre, les passant en revue consciencieusement, sans même goûter le plaisir de vent gonfler ses ailes. Si les arbres ne peuvent renaître alors de nouveaux doivent prendre leur place ! Alors il cherche une branche, une brindille, une graine encore en vie.

Rien sur le premier. L'aigle se pose sur une branche souveraine. Il appelle un frère aigle et le prie de transmettre une missive à Jada. On prie les aigles car ils ne sont pas de simple messagers comme moineau ou corneille. On les prie et alors le message est transmis, sans que rien ne puisse égaler sa vitesse. La main de l'ours aura besoin de l'aide de ses frères druides, lui surtout qui est plus animal qu'arbre même si certains l'appellent cœur de chêne. Alors qu'ils viennent et avec des boutures vivaces des arbres des morts de Jada ! Ensemble ils pourront aider l'arbre à pousser au delà de son rythme.

L'aigle s'agite et sautille sur la branche, ses serres percent l'écaille brûlée et s'agrippent au cœur du bois. Il ressent sa solidité. Les arbres savent brûler en extérieur lentement, sacrifiant la superficie pour protéger l'essentiel. L'homme bête s'envole. Il note dans un coin de son esprit qu'il faudra parler du devenir de ce bois.
Pour que le sacrifice ne soit pas vain mais commémoré.
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