Petit oiseau, petit corbeau
#4
La haine et le regret, dans les yeux du Corbeau. Comme à chaque fois. Comme si c'est la mort, qu'elle cherchait, dans les raids de la Camarilla. Et que comme à chaque fois, cette mort lui était arrachée.

Et qu'à chaque fois, elle le sera à nouveau.

Car s'il est une chose, une seule, que le guérisseur au masque d'os ne tolèrera pas, c'est la mort de Quoth. Pas pour l'instant, en tout cas. La brûlure sous le masque en est un rappel constant. Les fourmillements, les tiraillements du début sont devenus bien plus forts, passés de la gêne à la douleur. La peau qui se desquamait est désormais craquelée et fissurée. L'espérance du début est maintenant une sombre résolution.

Non, elle ne mourra pas. Pas encore. Il enlève un bandage imbibé de sang pour le remplacer par un autre, encore intact, tout en murmurant une incantation.

" Goupil ? "

Un ricanement. Sec et cassant, crissement de craie.

" Que m'importe-t-il, celui là ? Crois tu seulement qu'il me posera la question ? Il y a longtemps qu'il a cessé. Il se contente du résultat, peu lui chaut les moyens, ou le but. "

Un autre bandage souillé rejoint le tas au sol. Le nouveau linge est imprégné d'une décoction à l'odeur piquante.

" Et puis, ce n'est pas comme si c'était la première fois que tu perdais des plumes. "

Un étrange instant de flottement, comme si les mots surprenaient celui qui venait de les prononcer. Puis il reprend sa tâche brusquement, arrachant une nouvelle bande d'un coup sec, peu soucieux de la douleur provoqué.

" Il y a une étrange ironie. Toi, l'oiseau des charniers, que l'on doit à chaque fois empêcher de rejoindre son propre repas. "
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