16-02-2011, 20:28:44
Second réveil
Gwendolwenn ouvrit les yeux sur quelques brindilles d'herbe qui lui chatouillaient le nez. Il lui semblait se trouver dans une clairière au milieu de la forêt. Elle n'avait cependant jamais vu de tels arbres. Et avait rarement ressenti une telle chaleur. Sauf peut-être lors de son tête-à-tête avec le Thana Di Niluhan.
A côté d'elle attendait patiemment, assis en tailleur sur le tapis verdoyant, son étrange accompagnateur.
Il avait retiré l'écharpe employée comme masque, laissant apparaître un visage oval, harmonieux et doux, qui atténuait le caractère entier et autoritaire que suggérait son regard et les paroles qu'il avait déjà proféré.
Bien qu'il en eût de nombreux traits, il n'était certainement pas un elfe.
Il retira son turban pour le réajuster, ce qui la conforta dans sa supposition : ses oreilles n'étaient pas affinées mais rondes comme celle des nains. Mais il n'était pas un nain non plus, dépassant légèrement Gwendolwenn en taille.
Il se leva et tendit à Gwendolwenn une écharpe quasiment identique a la sienne. Comme elle hésitait sur la manière de l'employer, il lui enroula autour de la tête, tournant plusieurs fois autour de la magicienne. Elle aurait volontiers jeté un oeil dans un miroir, mais le temps n'était pas vraiment à la coquetterie. Une fois le turban mis en place, il annonça :
- J'aimerai vous montrer quelque chose.
Comme il ne lui demanda pas si elle était d'accord, elle le suivit. Il passèrent un étang au centre de la clairière, contournèrent une porte de pierre quasi identique à celle de l'obscure salle où elle s'était endormie, et longèrent un filet d'eau qui s'arrêta bientôt, semblant provenir directement de la pierre. Celle-ci était rouge et sableuse. Ils étanchèrent leur soif, remplirent trois petites outres, puis grimpèrent quelques minutes pour arriver au sommet de cette barrière rocheuse.
La présumée forêt n'était en fait qu'un anneau d'arbres autour du point d'eau. Tout autour et jusqu'à l'horizon troublé par la fournaise, il n'y avait que du sable, des dunes à n'en plus finir, hormis au nord, où un éperon rocheux s'enfonçait loin dans le désert. C'est le chemin qu'ils empruntèrent, longeant la crête de rocailles pourpre. Ils marchaient en silence, car chaque mot asséchait leurs bouches.
Il sembla à Gwendolwenn qu'ils avaient marché des heures, pourtant en se retournant, elle apercevait encore quelques-unes des cimes verdoyantes loin au sud.
Brusquement, il demanda à Gwendolwenn de s'arrêter et de s'assoir, lui désignant un rocher un peu plus en amont, lui même surplombé par un autre plus grand, ce qui en faisait le seul endroit convenablement ombragé a des lieues.
La roche était plus brunâtre qu'ailleurs, et recelait de petits éclats brillants. Elle le vit extraire une toute petite pioche de mineur et s'affairer méthodiquement à attaquer la pierre. Petit à petit le minerai s'amoncelait. La régularité soporifique des coups jointe à la chaleur assommante avait conduit Gwendolwenn dans une légère somnolence.
Il arrêta net son travail lorsque retentit un crissement strident provenant du désert, qui sortit brutalement l'elfe de sa torpeur. Mais loin d'en paraître alarmé, il posa son piolet et grimpa rejoindre Gwendolwenn pour s'installa à côté d'elle.
Une dune avançait vers eux dans un nuage de poussière. Puis le sable coula de l'animal qui l'avait mis en mouvement. Au premier coup d'oeil, elle cru a une sorte de serpent géant. Mais chacun de ses nombreux segments portait une paire de pattes, sauf le premier qui arborait une paire de crochets. Il ressemblait beaucoup aux myriapodes très communs sous chaque souche de la forêt de Pelethor, mais en modèle géant.
La créature s'immobilisa un instant devant eux, comme pour écouter, puis s'enfonça à nouveau dans le sable, repartant d'où elle était venue.
- Il est beau n'est-ce pas ?
Gwendolwenn fut tirée de sa contemplation par cette question, et pivota vers son voisin pour le regarder. Ses yeux brillaient d'admiration comme s'il apercevait cette créature pour la première fois, alors qu'il s'avérait plutôt que ses visites en ce lieu soient fréquentes.
Comme elle ne répondait pas, il se leva et annonça :
- Il est temps de renter.
- Oui, il est très beau ! ...comment va-t-on se réveiller ?
- Mais… vous êtes réveillée, non ?
- Euh... oui ! Mais... hum... comment rentrer alors ?
- Si ce n'est pas le réveil ?
- Le sommeil !?
Il retournèrent à l'oasis, et une nouvelle fois elle s'endormit à côté de son guide.
[---]
Gwendolwenn ouvrit les yeux sur quelques brindilles d'herbe qui lui chatouillaient le nez. Il lui semblait se trouver dans une clairière au milieu de la forêt. Elle n'avait cependant jamais vu de tels arbres. Et avait rarement ressenti une telle chaleur. Sauf peut-être lors de son tête-à-tête avec le Thana Di Niluhan.
A côté d'elle attendait patiemment, assis en tailleur sur le tapis verdoyant, son étrange accompagnateur.
Il avait retiré l'écharpe employée comme masque, laissant apparaître un visage oval, harmonieux et doux, qui atténuait le caractère entier et autoritaire que suggérait son regard et les paroles qu'il avait déjà proféré.
Bien qu'il en eût de nombreux traits, il n'était certainement pas un elfe.
Il retira son turban pour le réajuster, ce qui la conforta dans sa supposition : ses oreilles n'étaient pas affinées mais rondes comme celle des nains. Mais il n'était pas un nain non plus, dépassant légèrement Gwendolwenn en taille.
Il se leva et tendit à Gwendolwenn une écharpe quasiment identique a la sienne. Comme elle hésitait sur la manière de l'employer, il lui enroula autour de la tête, tournant plusieurs fois autour de la magicienne. Elle aurait volontiers jeté un oeil dans un miroir, mais le temps n'était pas vraiment à la coquetterie. Une fois le turban mis en place, il annonça :
- J'aimerai vous montrer quelque chose.
Comme il ne lui demanda pas si elle était d'accord, elle le suivit. Il passèrent un étang au centre de la clairière, contournèrent une porte de pierre quasi identique à celle de l'obscure salle où elle s'était endormie, et longèrent un filet d'eau qui s'arrêta bientôt, semblant provenir directement de la pierre. Celle-ci était rouge et sableuse. Ils étanchèrent leur soif, remplirent trois petites outres, puis grimpèrent quelques minutes pour arriver au sommet de cette barrière rocheuse.
La présumée forêt n'était en fait qu'un anneau d'arbres autour du point d'eau. Tout autour et jusqu'à l'horizon troublé par la fournaise, il n'y avait que du sable, des dunes à n'en plus finir, hormis au nord, où un éperon rocheux s'enfonçait loin dans le désert. C'est le chemin qu'ils empruntèrent, longeant la crête de rocailles pourpre. Ils marchaient en silence, car chaque mot asséchait leurs bouches.
Il sembla à Gwendolwenn qu'ils avaient marché des heures, pourtant en se retournant, elle apercevait encore quelques-unes des cimes verdoyantes loin au sud.
Brusquement, il demanda à Gwendolwenn de s'arrêter et de s'assoir, lui désignant un rocher un peu plus en amont, lui même surplombé par un autre plus grand, ce qui en faisait le seul endroit convenablement ombragé a des lieues.
La roche était plus brunâtre qu'ailleurs, et recelait de petits éclats brillants. Elle le vit extraire une toute petite pioche de mineur et s'affairer méthodiquement à attaquer la pierre. Petit à petit le minerai s'amoncelait. La régularité soporifique des coups jointe à la chaleur assommante avait conduit Gwendolwenn dans une légère somnolence.
Il arrêta net son travail lorsque retentit un crissement strident provenant du désert, qui sortit brutalement l'elfe de sa torpeur. Mais loin d'en paraître alarmé, il posa son piolet et grimpa rejoindre Gwendolwenn pour s'installa à côté d'elle.
Une dune avançait vers eux dans un nuage de poussière. Puis le sable coula de l'animal qui l'avait mis en mouvement. Au premier coup d'oeil, elle cru a une sorte de serpent géant. Mais chacun de ses nombreux segments portait une paire de pattes, sauf le premier qui arborait une paire de crochets. Il ressemblait beaucoup aux myriapodes très communs sous chaque souche de la forêt de Pelethor, mais en modèle géant.
La créature s'immobilisa un instant devant eux, comme pour écouter, puis s'enfonça à nouveau dans le sable, repartant d'où elle était venue.
- Il est beau n'est-ce pas ?
Gwendolwenn fut tirée de sa contemplation par cette question, et pivota vers son voisin pour le regarder. Ses yeux brillaient d'admiration comme s'il apercevait cette créature pour la première fois, alors qu'il s'avérait plutôt que ses visites en ce lieu soient fréquentes.
Comme elle ne répondait pas, il se leva et annonça :
- Il est temps de renter.
- Oui, il est très beau ! ...comment va-t-on se réveiller ?
- Mais… vous êtes réveillée, non ?
- Euh... oui ! Mais... hum... comment rentrer alors ?
- Si ce n'est pas le réveil ?
- Le sommeil !?
Il retournèrent à l'oasis, et une nouvelle fois elle s'endormit à côté de son guide.
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![[Image: tn_desert.jpg]](http://tirnamael.online.fr/hxres/andoras/tn_desert.jpg)