13-03-2014, 19:19:25
Méticuleusement, elle détacha et retira chaque liane et centimètre de mousse recouvrant l'autel, dévoilant peu à peu sa splendeur dissimulée depuis de nombreuses années à l'oeil paisible de La Lune auquel il étai dédié. Mais malgré son abandon, le temps n'avait pas réussi à entamer la beauté du monument.
Sans halte ni pause, Opale s'exécutait avec application et une ferveur à la hauteur de son dévouement, sans empressement mais sans omettre cependant le moindre détail, tout ceci en fredonnant une fois de plus une ode connue d'elle seule :
Quand le soleil disparaît,
Epuisé et lassé de ses méfaits,
Laissant cette terre dans un linceul flamboyant.
Sur le ciel rouge et saignant
Des cruautés du soleil et de ses enfants
Tu déroules un voile noir et réconfortant
Que les étoiles, voyageuses distraites, maculent.
Ta lumière n'aveugle ni ne brûle
Mais guérit et apaise les tourments
Et nous enveloppe d'un cocon apaisant.
Aucune pitié pour les coupables
Orchestrant le retour de l'astre impitoyable,
Que le sang noir et corrompu des malfaiteurs
Ruisselle sur le sol à la place de nos pleurs
Pour que ne cesse ton éclat d'argent
Brillant sur nos visages pâles et blancs
Bienveillante Lune, que ta tristesse ne soit plus
Car un jour, l'aube ne se lèvera plus.
D'un geste de la main, elle termina sa restauration en balaya la poussière qui avait recouverte le drap ornant la table siégeant devant la représentation d'Aletheria et destinée à recueillir les offrandes ainsi que deux chandelles qu'on allumait en l'honneur de la déesse… Même s'ils n'avaient plus brûlé depuis longtemps, des cierges subsistaient encore, mais les intempéries les avaient tant et si bien abîmés qu'il ne restait plus d'espoirs de réussir à les rallumer à nouveau.
Aussi, après les avoir détachés de leur socle et raclé le fond de ceux-ci avec ses ongles pour en chasser et retirer la vieille cire, elle les rangea dans sa besace et retira de cette dernière des bougies neuves qu'elle s'était procurée au temple et dont elle possédait toujours sur elle plusieurs exemplaires.
Usant de la magie du feu que lui procurait la maîtrise des esprits, elle les alluma une par une et laissa pour chacune d'elle la flamme faire fondre le haut de la cire afin de la faire couler au fond du socle avant d'y fixer le bâton.
Une fois les cierges positionnés, elle plia ses deux membres antérieurs pour s'agenouiller devant l'autel, et fermant les yeux tout en reliant la paume de ses deux mains en face d'elle et se mit à prier avec un silence religieux.
Pas de poèmes chantés à voix haute cette fois-ci, mais seulement un message silencieux adressé par le biais de ses pensées à la seule qui pouvait entendre ses songes et auxquels ces derniers étaient adressés: Aletheria.
De nombreuses minutes passèrent. Elle oublia entièrement ce qui l'entourait, ignorant les minutes qui s'écoulaient comme si le temps n'avait plus aucune emprises sur elle.
Les cierges étaient déjà consumés à moitié quand ses mains se défirent de l'étreinte qui les avaient réunies pendant cette longue confession. Puis ses pattes se cambrèrent, son buste se redressa, et ce n'est qu'une fois debout et droite qu'elle rouvrit à nouveaux ses yeux aussi pâles qu'un clair de lune.
Elle resta encore longtemps à contempler l'autel. Si à présent ce dernier arborait toute sa grandeur et sa somptuosité, il restait de nombreuses rénovations à faire mais qui dépassaient malheureusement ses compétences, à commencer par l'une des statues dont seul la base résidait.
Elle n'avait aucun doute cependant que de nombreux centaures dont des artisans confirmés se fasse le devoir de réparer l'autel, voir le sublimer.
Mais avant que les fidèles enfants de La Lune puissent de nouveau rendre hommage à leur Illustre Mère, il fallait que ce lieu ne soit plus le théâtre des abominations et de la corruption dépêchés par le soleil.
Aussi finit-elle par se détacher de la contemplation du monument, et reporta alors son regard sur le reste du sommet de la butte : quelque chose devait corrompre cette terre pour qu'elle ne connaisse jamais le repos et continue d'empêcher les Des'Thlin d'y venir vénérer leur déesse. Un mal vicieux et néfaste qui avait dû s'enraciner quelque part dans ce lieu sacré et qui était la source de tout ces monstruosités à commencer par la Wyrm. Et à présent, cela allait cesser.
Après avoir fait quelques pas elle s'immobilisa, prit une profonde inspiration puis après de longues secondes à retenir son souffle, plasmodia les formules suivantes :
A toi, esprit de la terre, qui veille sur la vie et en accepte le lourd fardeau sur tes épaules de pierre,
A toi, esprit du feu, gardien des flammes ancestrales et ardent purificateur,
A vous, esprits qui veillez à présever l'harmonie de ce monde,
Un mal insidieux souille cette terre sacrée et dédiée à Aletheria, éternelle et éclatante Lune, Mère et Protectrice des Des'thlin, menaçant par la même occasion cet équilibre auquel nous tenons tant,
A vous, serviteurs loyaux et infaillibles de son Eclatante, écoutez ma demande et montrez-moi la source de toute cette douleur et cette peine qui nous affligent, puis prêtez-moi la force et les vertus de vos éléments respectifs pour détruire à tout jamais l'origine de ce fléau maléfique.
Sans halte ni pause, Opale s'exécutait avec application et une ferveur à la hauteur de son dévouement, sans empressement mais sans omettre cependant le moindre détail, tout ceci en fredonnant une fois de plus une ode connue d'elle seule :
Quand le soleil disparaît,
Epuisé et lassé de ses méfaits,
Laissant cette terre dans un linceul flamboyant.
Sur le ciel rouge et saignant
Des cruautés du soleil et de ses enfants
Tu déroules un voile noir et réconfortant
Que les étoiles, voyageuses distraites, maculent.
Ta lumière n'aveugle ni ne brûle
Mais guérit et apaise les tourments
Et nous enveloppe d'un cocon apaisant.
Aucune pitié pour les coupables
Orchestrant le retour de l'astre impitoyable,
Que le sang noir et corrompu des malfaiteurs
Ruisselle sur le sol à la place de nos pleurs
Pour que ne cesse ton éclat d'argent
Brillant sur nos visages pâles et blancs
Bienveillante Lune, que ta tristesse ne soit plus
Car un jour, l'aube ne se lèvera plus.
D'un geste de la main, elle termina sa restauration en balaya la poussière qui avait recouverte le drap ornant la table siégeant devant la représentation d'Aletheria et destinée à recueillir les offrandes ainsi que deux chandelles qu'on allumait en l'honneur de la déesse… Même s'ils n'avaient plus brûlé depuis longtemps, des cierges subsistaient encore, mais les intempéries les avaient tant et si bien abîmés qu'il ne restait plus d'espoirs de réussir à les rallumer à nouveau.
Aussi, après les avoir détachés de leur socle et raclé le fond de ceux-ci avec ses ongles pour en chasser et retirer la vieille cire, elle les rangea dans sa besace et retira de cette dernière des bougies neuves qu'elle s'était procurée au temple et dont elle possédait toujours sur elle plusieurs exemplaires.
Usant de la magie du feu que lui procurait la maîtrise des esprits, elle les alluma une par une et laissa pour chacune d'elle la flamme faire fondre le haut de la cire afin de la faire couler au fond du socle avant d'y fixer le bâton.
Une fois les cierges positionnés, elle plia ses deux membres antérieurs pour s'agenouiller devant l'autel, et fermant les yeux tout en reliant la paume de ses deux mains en face d'elle et se mit à prier avec un silence religieux.
![[Image: 529609autelrestaur.png]](http://img15.hostingpics.net/pics/529609autelrestaur.png)
Pas de poèmes chantés à voix haute cette fois-ci, mais seulement un message silencieux adressé par le biais de ses pensées à la seule qui pouvait entendre ses songes et auxquels ces derniers étaient adressés: Aletheria.
De nombreuses minutes passèrent. Elle oublia entièrement ce qui l'entourait, ignorant les minutes qui s'écoulaient comme si le temps n'avait plus aucune emprises sur elle.
Les cierges étaient déjà consumés à moitié quand ses mains se défirent de l'étreinte qui les avaient réunies pendant cette longue confession. Puis ses pattes se cambrèrent, son buste se redressa, et ce n'est qu'une fois debout et droite qu'elle rouvrit à nouveaux ses yeux aussi pâles qu'un clair de lune.
Elle resta encore longtemps à contempler l'autel. Si à présent ce dernier arborait toute sa grandeur et sa somptuosité, il restait de nombreuses rénovations à faire mais qui dépassaient malheureusement ses compétences, à commencer par l'une des statues dont seul la base résidait.
Elle n'avait aucun doute cependant que de nombreux centaures dont des artisans confirmés se fasse le devoir de réparer l'autel, voir le sublimer.
Mais avant que les fidèles enfants de La Lune puissent de nouveau rendre hommage à leur Illustre Mère, il fallait que ce lieu ne soit plus le théâtre des abominations et de la corruption dépêchés par le soleil.
Aussi finit-elle par se détacher de la contemplation du monument, et reporta alors son regard sur le reste du sommet de la butte : quelque chose devait corrompre cette terre pour qu'elle ne connaisse jamais le repos et continue d'empêcher les Des'Thlin d'y venir vénérer leur déesse. Un mal vicieux et néfaste qui avait dû s'enraciner quelque part dans ce lieu sacré et qui était la source de tout ces monstruosités à commencer par la Wyrm. Et à présent, cela allait cesser.
Après avoir fait quelques pas elle s'immobilisa, prit une profonde inspiration puis après de longues secondes à retenir son souffle, plasmodia les formules suivantes :
A toi, esprit de la terre, qui veille sur la vie et en accepte le lourd fardeau sur tes épaules de pierre,
A toi, esprit du feu, gardien des flammes ancestrales et ardent purificateur,
A vous, esprits qui veillez à présever l'harmonie de ce monde,
Un mal insidieux souille cette terre sacrée et dédiée à Aletheria, éternelle et éclatante Lune, Mère et Protectrice des Des'thlin, menaçant par la même occasion cet équilibre auquel nous tenons tant,
A vous, serviteurs loyaux et infaillibles de son Eclatante, écoutez ma demande et montrez-moi la source de toute cette douleur et cette peine qui nous affligent, puis prêtez-moi la force et les vertus de vos éléments respectifs pour détruire à tout jamais l'origine de ce fléau maléfique.