(anim #1) La fille du Conseiller Malik.
" Bon sang, mais c'est bien sur !"

Chao Hu venait d'être frappée par une idée qui avait illuminé ses réflexions. Un de ces coups de foudre qui s'abat sur votre cerveau sans l'endommager, à l'image de la pomme de Newton, du bain d'Archimède, de la Lune de Galilée. Elle était venue, radieuse comme un soleil éblouissant, inébranlable comme une armée de spartiates devant l'adversité. L'idée était venue en elle comme la semence d'un père près à donner naissance à une descendance. Si la statue ne lui avait pas répondu et que Tol'Akar n'avait fait que ricaner d'un rire gras et mauvais, elle n'en avait que faire, elle savait, elle était persuadée que la réponse était là.
La jeune assassin courut. Les secondes de sa courses ne s'écoulèrent pas plus réellement que dans un rêve, chaque centimètre semblait être une distance inimaginable, les jambes étaient lourdes. Et pourtant, pourtant, elle avait l'impression de glisser dans un couloir, au delà de l'aspect circulaire de la salle. Son souffle était maladroit, son coeur cognait comme un tambour arythmique, tel le galop d'un cheval à trois pattes, un souffle systolique perturbant la symétrie habituelle des battements.
Poum...
Poupoum...
Poupoum...
Poum..
Poum...
Poupoum...
Poum...

Sa vision n'était pas différente de celle que l'on pouvait trouver dans une photographie, ignorant les détails inintéressants pour se focaliser sur un point de fixation inné, une seule cible. Devant elle, il n'y avait que l'autel, flambant de mille couleurs, qui semblait l'appeler comme la prophétie sur l'élu. Chaque pas était un pas vers la découverte, avec comme objectif les seuls aspérités brillantes que la petite pouvait percevoir.
Sans s'arrêter de courir, elle se pencha, sa main raflant le sol pour attraper quelques points jaunes qui se présentaient sur son chemin. Ignorant la rugosité qui raflait sa main en l'écorchant adroitement, la fillette avait l'impression de glisser sur de la soie, obnubilée par la vérification de sa certitude. Elle ramassa les quatre points jaunes susnommés qui, comme vous vous en doutez, n'étaient autre que quatre pièces de Minos. L'or maudit ne l'effrayant pas plus qu'une fourmi esseulée dans les sables mouvants du désert, la gamine n'avait eu aucune hésitation à s'en emparer, à la saisir comme dans un larcin à la tire.
En arrivant enfin près de l'autel en frôlant Israa, mais en l'ignorant totalement. Elle hurla, pesant chaque mot comme si tous avait de l'importance.

"Tu, ne, seras, plus, zamais, maudite !"

Elle parlait à la grotte, et la grotte lui répondit, à sa manière. L'écho parsema la salle, résonnant avec sincérité presque de partout. Elle pensait avoir la réponse. Un culte, forcément, à ses yeux, ça ne pouvait être que le seul endroit où trouver la réponse. Elle s'allongea sur le sol, la tête posée contre les cailloux. Elle susurra cette fois, calmement.

"Ze t'entends ma belle... Ze t'écoute... Ze suis là...
Ecoute moi aussi... Laisse nous venir en toi... Tu es auzourd'hui en paix, tu seras pure à nouveau, comme la mère qui enzendre sa prozéniture. Et si le sang recouvre ta cousse, c'est n'est qu'une rivière qui guide le navire qui transporte les vivres de ta survie... Sois mère, sois belle, sois pure... Nous sommes là pour te sauver... Oui..."

Une fois sa bénédiction, un tant soit peu étrange, effectuée, l'hélionne se releva. Le dos bien droit, le regard fixe, le front plissé, la détermination dans l'âme et la volonté dans le cœur. Elle ne pouvait pas être arrêtée. Plus rien ne pouvait venir s'interposer entre elle et sa soif de découverte.

[Image: -596.png]
Dans une observation minutieuse, la jeune Pinheht examina tous les recoins de l'autel, notant dans son infaillible mémoire chaque petit détail, chaque aspérité, chaque dénivelé, chaque ornement, chaque trace, chaque détail qui pouvait s'offrir à son regard. Et plus loin encore.
Elle fit de même avec les stèles, ignorant les remontrances de la noble à l'égard d'Anwaar qui avaient résonné pas longtemps auparavant. Elle ne voulait rien oublier, rien.

A nouveau, elle s'adressa à l'autel, pleine de sincérité.

"Ze sais que tu nous casses quelquessoze... Que sous toi se trouve la solution de notre problème... Laisse nous passer... Est-ce l'or que tu veux récupérer ? Cet or maudit qui a corrompu tant de pauvres âmes éperdues ? Es tu en réalité un coffre ? Un passaze vers une autre salle ? Ze ne sais pas ta nature réelle, mais en tout cas, tu n'es pas le moine que l'habit semble définir...
Tu es notre Sesame, et tu t'ouvriras."


Pendant qu'elle parlait, elle faisait jongler entre ses doigts les pièces, qui tournaient, se retournaient, virevoltaient, roulaient, sans jamais tomber. Comme animée par une force vitale entre les doigts de l'enfant.
Son souffle était maintenant calme, serein.
Si la solution n'était pas là, Solaris seul savait où elle était.
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