Un campement de bandit

[Pludencre]

Callicea ne pouvait s'abstenir de répondre à la missive du front est. Il fallait réagir car les nouvelles étaient inquiétantes : si l'identité des coupables du meurtre du champion était confirmée, les centaures ne s'attaquaient pas un groupe de renégats, mais à une nation. Pourtant, elle laissa la missive de côté pour se diriger vers le hall du temple.

Elle éprouva des difficultés à se frayer un chemin parmi la foule de centaures rassemblés pour le dernier voyage de leur guide spirituel et martial. Les présents se tenaient à distance respectable de l'autel central, et tous les regards convergeaient vers le corps du champion dans sa tenue d'Adam déposé sur celui-ci. La grande prêtresse émargea dans cet espace libre pour s'approcher du défunt.

Le Roi se tenait à ses côtés, le regard triste. Aucune personne ne souhaitait rompre ce silence religieux. Un flash lui rappela cette macabre découverte deux jours plus tôt.
Le sagittaire, fourbu par les efforts physiques, poussa les portes du temple d'Aletheria. Le crissement attira l'attention des fidèles, mais personne n'osa interpeller l'intrus lorsqu'ils virent sur son dos - feu - le champion. Il remonta l'allée centrale, et personne ne s'interposa entre lui et Callicéa. La culpabilité, et la tristesse avait pris le pas sur la colère et la frustration. Chaque pas de l'archer arracha un larme à la représentante religieuse, qui ne put contenir ses sanglots lorsqu'il déposa à ses pieds le porteur de la masse.
Quelque chose en elle s'était brisé ce jour-là, et cette cassure était irréversible.

Elle fut tiré de sa rêverie lorsque le roi commença sa tirade élogieuse, insistant sur les qualités du champion et son indéfectible loyauté, même si la cause semblait perdue. La grande prêtresse lut une ode à la gloire du champion, avant de conclure par une prière à sa déesse afin qu'elle accueille son fidèle auprès d'elle.

Dans un silence religieux, ses anciens camarades - avant d'être des soldats sous ses ordres - emportèrent leur chef sur un brancard en kaldor recouvert d'un drap blanc. La procession se dirigea vers le sud est de la ville, sa dernière demeure.


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Je vous remercie pour la lecture des missives du front est, grande prêtresse, tous les centaures ne jugent pas bon de me tenir informé.

Nous devons agir, sans plus attendre, si les commanditaires du meurtre sont ces infâmes hélions, l'insulte envers notre peuple est à peine voilée.


Nous devons montrer notre force. Notre vaillance n'est pas à prendre à la légère !

Puissions-nous venger notre champion, et montrer que les centaures redoublent d'ardeur dans la bataille !



Certes, mais j'ai bien peur que cette menace ne couve autre chose, pour nous éloigner de leurs réelles intentions. La masse n'a pas été retrouvée, est-ce là leur but ? Nous dérober un symbole de notre peuple ?


Vous dites vrai, et les bandits n'étaient que de simples pions pour parvenir à leur fin, et cacher leur identité. Nous devons obtenir plus d'informations.



Oui, et j'ai une petite idée sur la question...



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La druidesse surveillait les environs, cherchant le moindre signe d'une présence étrangère. Elle ne vit pas la silhouette frêle et agile dissimulée dans son dos. Comme par enchantement, une lame empoisonnée apparut dans sa main, et elle s'apprêtait à émerger de sa cachette pour en finir avec la centauresse.

Une main se posa sur son poignet, et sa propriétaire fit un signe négatif de la tête. L'assassin rangea son arme avant de se tourner vers une femme dont ses mains s'agitèrent frénétiquement. Le message était clair :

Pas - laisser - traces - brouiller - pistes.

Il acquiesça de la tête avant de disparaître dans les ombres. Après un dernier regard à Athelia, la femme suivit sa trace.



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Lorsque l'elfe sylvain lut la missive du centaure de Dorémi, il se mit en tête d'inspecter les environs du campement. Perché sur un arbre, telle une vigie, il scruta la forêt environnante cherchant une piste éventuelle. Il aperçut un mouvement suspect et se dirigea d'un pas feutré vers sa source : une femme en tenue de brigand, avec un voile noir couvrant la moitié de son visage. D'apparence inoffensive, l'éclaireur ne doutait pas de ses capacités magiques vu le nombre de besaces accrochées à sa ceinture. Après avoir vérifier qu'elle était bien seule, il émergea derrière elle, arc bandé.

Bandit, tu vas répondre à mes questions en échange de ta....

La surprise se lut sur le visage de l'elfe. Des volutes de fumées noires derrière lui dévoilèrent son assassin. La jeune femme se retourna nullement surprise et signa.

Raison - suivi - leurre - objet - nain.

Après avoir caché le corps, les deux compères s'éclipsèrent.