22-02-2014, 23:45:35
Le silence se prolongeait pendant de longues heures.
L'homme-bête et la guérisseuse n'étaient pas d'un naturel bavard. Plutôt qu'avec des mots, ils s'exprimaient avec leurs gestes et par des petites mimiques. Ils chassaient ensembles, partageaient leurs rations, établissaient leurs campements et se repartissaient naturellement les tâches quotidiennes.
Leurs réactions semblaient spontanées.
Le guerrier se sentait redevable envers la jeune femme mais elle paraissait détachée de cela, préférant errer dans ses pensées ou s'éloignant de temps en temps pour revenir immédiatement.
Avait-elle conscience que l'homme-bête la protégerai au péril de sa vie ? Ou suivait-elle ses grognements et indications par peur ?
Cela pouvait être aussi un mélange des deux.
Au fil des jours, la confiance et la coordination se renforçait entre eux, réduisant au strict minimum leurs gestes et la communication non-verbale.
Pourtant le silence continuait de peser.
Une personne externe à cela pouvait penser qu'ils se connaissaient depuis longtemps ou qu'ils se fichaient de ce détail. En vérité, ni l'un ni l'autre ne savait comment aborder le sujet.
Parler les mettaient mal à l'aise.
Les mots sont maladroits et peuvent cacher des significations. La langue est traîtresse et la parole s'envole. Seuls les actes comptent.
Parfois l'un essayait de prendre parole mais réprimait son envie dès la première syllabe, en grognant et en se persuadant que cela n'importait pas.
Ils désiraient pourtant en savoir plus sur l'autre. Leurs noms, Leurs histoires... des choses qui ne pouvaient être exprimés que par des mots. Ces mots maladroits qu'ils ne parvenaient pas à dire.
Les nuits et les jours passèrent, la monotonie s'installa.
« -Selina. »
Une voix douce, claire et hésitante eut raison du silence. La guérisseuse était la plus humaine des deux. Cela ne l'empêcha d'éprouver immédiatement de la gêne, détournant le regard en rabattant nerveusement son capuchon sur sa tête.
« -Eldritch. »
Enfin l'attente s'acheva, les deux hommes-bêtes eurent raison du silence qui les séparait. La soirée se poursuivi cependant dans la même gêne. Quelque chose d'innocent se dégageait de leur relation.
Les soirs suivants, des informations se distillaient de temps en temps sur leurs histoires. Eldritch et Selina apprirent à se connaître petit à petit par des échanges de phrases vagues.
Cela les soulageait d'avoir un confident. La solitude pesait aux deux amis et découvrir quelqu'un de si différent et pourtant avec qui partager de nombreux points communs, avec qui s'entendre... cela égayait leur vie.
Contrairement à ce que peuvent laisser suggérer ces paragraphes, Eldritch et Selina n'allaient pas plus loin que quelques maigres contacts physiques, comme des mains qui se frôlent en se passant des objets. Leur relation restait chaste et ce n'était pas l'amour qui les motivait à rester ensembles mais quelque chose de plus profond et platonique.
Eldritch paraissait, grand, élancé et musclé. Un petit côté elfique dénotait mais le combattant représentait bien son totem loup avec ses cheveux d'argent et ses yeux d'ambre.
Selina semblait bien plus petite en comparaison. On pouvait essayer d'interpréter quelques traits de visage ou de corps pour essayer de trouver une parenté à une race animale, mais cela ne trompait pas les membres de son peuple : Selina était bien une guérisseuse, une disciple de la déesse Estalia.
Les deux préféraient la vie en pleine nature, loin des abris, des temples et de nombreuses choses futiles.
Oui, ils aimaient cette vie en Korri. Cette forêt était leur maison, une demeure gigantesque, plus vaste que le plus grand des palais et plus riche que Babylios elle-même ! Tout l'or du monde ne pouvait rivaliser avec les trésors de la vie.
Pourtant le vent des arbres soufflait une terrible prophétie. Cette vie allait bientôt se finir, probablement à jamais.
Eldritch et Selina savaient cela, écoutant les murmures lors de leurs rares rencontres avec leurs semblables. L'atrocité de la chose les forcerait à quitter leur confort pour protéger leur mode de vie, celui des hommes-bêtes anciens comme futur.
Une guerre menaçait d'embraser Korri.
L'homme-bête et la guérisseuse n'étaient pas d'un naturel bavard. Plutôt qu'avec des mots, ils s'exprimaient avec leurs gestes et par des petites mimiques. Ils chassaient ensembles, partageaient leurs rations, établissaient leurs campements et se repartissaient naturellement les tâches quotidiennes.
Leurs réactions semblaient spontanées.
Le guerrier se sentait redevable envers la jeune femme mais elle paraissait détachée de cela, préférant errer dans ses pensées ou s'éloignant de temps en temps pour revenir immédiatement.
Avait-elle conscience que l'homme-bête la protégerai au péril de sa vie ? Ou suivait-elle ses grognements et indications par peur ?
Cela pouvait être aussi un mélange des deux.
Au fil des jours, la confiance et la coordination se renforçait entre eux, réduisant au strict minimum leurs gestes et la communication non-verbale.
Pourtant le silence continuait de peser.
Une personne externe à cela pouvait penser qu'ils se connaissaient depuis longtemps ou qu'ils se fichaient de ce détail. En vérité, ni l'un ni l'autre ne savait comment aborder le sujet.
Parler les mettaient mal à l'aise.
Les mots sont maladroits et peuvent cacher des significations. La langue est traîtresse et la parole s'envole. Seuls les actes comptent.
Parfois l'un essayait de prendre parole mais réprimait son envie dès la première syllabe, en grognant et en se persuadant que cela n'importait pas.
Ils désiraient pourtant en savoir plus sur l'autre. Leurs noms, Leurs histoires... des choses qui ne pouvaient être exprimés que par des mots. Ces mots maladroits qu'ils ne parvenaient pas à dire.
Les nuits et les jours passèrent, la monotonie s'installa.
« -Selina. »
Une voix douce, claire et hésitante eut raison du silence. La guérisseuse était la plus humaine des deux. Cela ne l'empêcha d'éprouver immédiatement de la gêne, détournant le regard en rabattant nerveusement son capuchon sur sa tête.
« -Eldritch. »
Enfin l'attente s'acheva, les deux hommes-bêtes eurent raison du silence qui les séparait. La soirée se poursuivi cependant dans la même gêne. Quelque chose d'innocent se dégageait de leur relation.
Les soirs suivants, des informations se distillaient de temps en temps sur leurs histoires. Eldritch et Selina apprirent à se connaître petit à petit par des échanges de phrases vagues.
Cela les soulageait d'avoir un confident. La solitude pesait aux deux amis et découvrir quelqu'un de si différent et pourtant avec qui partager de nombreux points communs, avec qui s'entendre... cela égayait leur vie.
Contrairement à ce que peuvent laisser suggérer ces paragraphes, Eldritch et Selina n'allaient pas plus loin que quelques maigres contacts physiques, comme des mains qui se frôlent en se passant des objets. Leur relation restait chaste et ce n'était pas l'amour qui les motivait à rester ensembles mais quelque chose de plus profond et platonique.
Eldritch paraissait, grand, élancé et musclé. Un petit côté elfique dénotait mais le combattant représentait bien son totem loup avec ses cheveux d'argent et ses yeux d'ambre.
Selina semblait bien plus petite en comparaison. On pouvait essayer d'interpréter quelques traits de visage ou de corps pour essayer de trouver une parenté à une race animale, mais cela ne trompait pas les membres de son peuple : Selina était bien une guérisseuse, une disciple de la déesse Estalia.
Les deux préféraient la vie en pleine nature, loin des abris, des temples et de nombreuses choses futiles.
Oui, ils aimaient cette vie en Korri. Cette forêt était leur maison, une demeure gigantesque, plus vaste que le plus grand des palais et plus riche que Babylios elle-même ! Tout l'or du monde ne pouvait rivaliser avec les trésors de la vie.
Pourtant le vent des arbres soufflait une terrible prophétie. Cette vie allait bientôt se finir, probablement à jamais.
Eldritch et Selina savaient cela, écoutant les murmures lors de leurs rares rencontres avec leurs semblables. L'atrocité de la chose les forcerait à quitter leur confort pour protéger leur mode de vie, celui des hommes-bêtes anciens comme futur.
Une guerre menaçait d'embraser Korri.