30-01-2014, 01:43:53
Elle était entrée dans la grotte le sourire aux lèvres, malgré les réflexions de ses compatriotes.
Une fois dedans, l'air lui prit les narines, la figea. Elle resta là longuement, assise sur le sol de la grotte, les yeux rivés vers les profondeurs obscures qu'elle n'apercevait pas.
Elle n'aimait pas l'odeur fétide qui emplissait son cerveau derrière ses sens perturbés, elle n'aimait pas l'ambiance féconde de cauchemars que pouvait lui offrir l'environnement, elle n'aimait pas les hurlements qui perçait ses tympans comme s'ils étaient dans ses oreilles, elle n'aimait rien de tout ce qui l'entourait.
Ses yeux s'obscurcirent et sa bouche se referma, sans un bruit, sans un son. Elle empoigna fermement ses dagues, les sourcils froncés, le front plissé. Sur ses bras si minces ressortaient des veines bleues comme un visage qui s'éteint.
Les gobelins face à elle, ricanant, n'avaient que le visage fade de la mort qui s'approche, de la félonie sans cœur, de la méchanceté perfide, de la vilainie malsaine, et ce sans même avoir esquissé le moindre geste.
Chao Hu Pinheht ne riait plus, ne sautait plus, n'haranguait plus personne. Elle n'avait qu'une seule chose en tête, cette petite fille seule, perdue, sans doute effrayée, qui ne demandait qu'à être sauvée sans pourtant trop d'espoir.
La pauvre petite devait être seule, et l'ayatollah des Oussoud Ashams connaissait bien ce sentiment. Pendant son enfance, souvent elle avait été sans personne à côté d'elle. En ce jour, elle avait trouvé des compagnons, une bande, une guilde, qui, même si non appréciée, lui procurait la satisfaction de vivre entourée de gens qu'elle appréciait énormément. En ce jour, elle devait sauver quelqu'un qu'elle comprenait, quelqu'un qui n'avait pas l'ombre d'une famille, si ce n'est un conseiller vénal qui ne lui attachait que trop peu d'importance.
L'absence d'un père, et l'absence d'amis. L'argent, la renommée, voilà quelques denrées qui faisaient le bonheur mais qui ne pouvaient rivaliser avec le pouvoir de l'amour, de l'amitié, du partage.
Chao entreprit, armée d'un léger coutelas sans valeur, de graver la roche qui ornait l'entrée de la grotte.
Tu n'es pas seule.
Le crissement de la lame contre le roc fit vibrer plus d'une oreille, sans doute.
Et c'est avec une larme désemparée sur la joue que la jeune combattante avança dans le dédale sinistre, d'un geste de la main pour faire signe à ceux qui la regardaient encore de la suivre.
Elle n'aimait définitivement pas cette situation, et elle ne comptait pas traîner.
D'un voix rauque et enrouée par le chagrin qui nouait sa gorge, elle ponctua son avancée avec un sérieux qu'on ne lui connaissait pas.
« Sauvons la, elle ne mérite pas ça.
Personne ne mérite ça. »
Une fois dedans, l'air lui prit les narines, la figea. Elle resta là longuement, assise sur le sol de la grotte, les yeux rivés vers les profondeurs obscures qu'elle n'apercevait pas.
Elle n'aimait pas l'odeur fétide qui emplissait son cerveau derrière ses sens perturbés, elle n'aimait pas l'ambiance féconde de cauchemars que pouvait lui offrir l'environnement, elle n'aimait pas les hurlements qui perçait ses tympans comme s'ils étaient dans ses oreilles, elle n'aimait rien de tout ce qui l'entourait.
Ses yeux s'obscurcirent et sa bouche se referma, sans un bruit, sans un son. Elle empoigna fermement ses dagues, les sourcils froncés, le front plissé. Sur ses bras si minces ressortaient des veines bleues comme un visage qui s'éteint.
Les gobelins face à elle, ricanant, n'avaient que le visage fade de la mort qui s'approche, de la félonie sans cœur, de la méchanceté perfide, de la vilainie malsaine, et ce sans même avoir esquissé le moindre geste.
Chao Hu Pinheht ne riait plus, ne sautait plus, n'haranguait plus personne. Elle n'avait qu'une seule chose en tête, cette petite fille seule, perdue, sans doute effrayée, qui ne demandait qu'à être sauvée sans pourtant trop d'espoir.
La pauvre petite devait être seule, et l'ayatollah des Oussoud Ashams connaissait bien ce sentiment. Pendant son enfance, souvent elle avait été sans personne à côté d'elle. En ce jour, elle avait trouvé des compagnons, une bande, une guilde, qui, même si non appréciée, lui procurait la satisfaction de vivre entourée de gens qu'elle appréciait énormément. En ce jour, elle devait sauver quelqu'un qu'elle comprenait, quelqu'un qui n'avait pas l'ombre d'une famille, si ce n'est un conseiller vénal qui ne lui attachait que trop peu d'importance.
L'absence d'un père, et l'absence d'amis. L'argent, la renommée, voilà quelques denrées qui faisaient le bonheur mais qui ne pouvaient rivaliser avec le pouvoir de l'amour, de l'amitié, du partage.
Chao entreprit, armée d'un léger coutelas sans valeur, de graver la roche qui ornait l'entrée de la grotte.
Tu n'es pas seule.
Le crissement de la lame contre le roc fit vibrer plus d'une oreille, sans doute.
Et c'est avec une larme désemparée sur la joue que la jeune combattante avança dans le dédale sinistre, d'un geste de la main pour faire signe à ceux qui la regardaient encore de la suivre.
Elle n'aimait définitivement pas cette situation, et elle ne comptait pas traîner.
D'un voix rauque et enrouée par le chagrin qui nouait sa gorge, elle ponctua son avancée avec un sérieux qu'on ne lui connaissait pas.
« Sauvons la, elle ne mérite pas ça.
Personne ne mérite ça. »