Le début d'une nouvelle vie
#8
Le groupe d'hélions attaqua le flanc de la montagne – qui s'apparentait en réalité d'avantage à une colline faite de roches – en s'étalant sur toute sa longueur pour tenter de couvrir une plus grande zone. L'objectif des recherches était de localiser un camp à ciel ouvert ou bien l'entrée d'une grotte suffisamment spacieuse pour y abriter un groupe conséquent. Par ailleurs, le sommet de la colline offrirait probablement un point de vue idéal pour inspecter la zone, ce qui en rendait l'ascension nécessaire.

Au bout de quelques heures le groupe repéra enfin un campement. Malheureusement pour eux il ne s'agissait pas de celui des derviches mais d'un groupe de gobelins, un chef tribal à leur tête, accompagné de deux imposants trolls domestiqués. Comble de malchance, leurs occupants avaient eux aussi repéré l'arrivée du groupe d'hélions et les attendaient de pied ferme. Le combat était à présent inévitable et déjà les javelots pleuvaient en direction des hélions situés en contrebas. Leur position n'était évidemment pas idéale et leur seule chance était de parvenir rapidement au cœur de la mêlée.

Comme cela pouvait être attendu d'eux, l'Ordre de Solaris prit en main la coordination des forces en présence. La cible principale fut rapidement annoncée : il fallait trancher le cou du chef tribal pour décapiter la chaîne de commandement ennemie. Malheureusement, et contrairement à ce que l'on pouvait attendre d'un groupe de gobelins, ceux-ci étaient également organisés et semblaient suivre des consignes similaires. L'essentiel de leurs attaques visèrent en effet Miraak Dal'Vë qui dirigeait les combats du côté hélion. Les coups de chaque camp firent mouche. Le chef tribal tomba rapidement sous les assauts du groupe d'hélions et Miraak ne dû sa survie qu'à la dévotion que les membres de la guilde portaient à leur chef, s'interposant entre celui-ci et les gobelins pour le sauver d'une mort certaine.

Farouk n'avait lui non plus pas été épargné par la violence des combats. Les puissants coups de masse du chef tribal associés aux javelots aiguisés des gobelins l'avaient laissé en bien mauvais état. Et si le chef des gobelins avait été abattu, deux trolls domestiqués s'approchaient à présent de la mêlée, menés par des gobelins qui les retenaient par des chaînes. Ces chaînes ne tarderaient pas à être lâchées et les monstres déferleraient alors rapidement sur la mêlée. Farouk, lui, n'avait nullement l'envie ni l'intention d'être sur leur route lorsque cela arriverait. L'assassin était peut-être courageux mais il était suffisamment raisonnable pour ne pas confondre courage et folie. Les blessures qu'il avait déjà subies lui avaient coûté beaucoup de son agilité et de sa rapidité de mouvement. Il craignait désormais de ne plus être suffisamment vif pour esquiver les coups meurtriers, bien qu'imprécis, d'un troll.

Après une étude rapide de la situation, Farouk décida de se retirer quelque peu de la mêlée. Lorsqu'il fut hors de portée des gobelins et de leur javelot, et que les trolls étaient suffisamment loin pour que le risque de se retrouver encastré dans un rocher soit écarté, Farouk ouvrit sa besace pour en extraire deux petites fioles qu'il bu d'un trait. L'une était une potion de santé dont il avait fait l'heureuse acquisition auprès d'un alchimiste éminent, l'autre était une fiole d'arak – une eau-de-vie à base de jus de raisin agrémenté d'anis – dont il avait fait l'acquisition auprès d'un tavernier minable. La première était reconnue pour ses bienfaits curatifs et réparateurs, la seconde pour ses qualités anesthésiantes. Et puis, cela aidait à faire passer le goût exécrable de la potion du vieil alchimiste ! A ce moment précis, Farouk ne regretta pas son investissement. Rapidement les breuvages firent effet et déjà la douleur disparaissait. Il faudrait à présent du temps pour que les plaies se referment.

Farouk profita de ce moment de répis pour analyser la situation.
Il jeta un regard sur les combats qui faisaient encore rage. La mort du chef tribal avait eu l'effet escompté et les rangs des gobelins semblaient à présent désordonnés et désorganisés. L'issue du combat tournait clairement en faveur des hélions malgré l'arrivée redoutée des deux mastodontes, lents et imprécis bien que redoutables.
Il porta alors son regard vers le campement qui surplombait la bataille et d'où avaient surgis la horde. Un tel groupe de gobelins gardait probablement un impressionnant butin, pensa l'assassin, et il ferait mieux d'être le premier à mettre la main dessus.
Répondre


Messages dans ce sujet

Atteindre :