L'heure est venue. Les Ombres sont sur vous.
#2
Le repaire oublié

Alors qu'il s'enfonçait dans une ruelle recouverte de sable, aux murs à demi-écroulés, il n'était plus qu'à quelques pas de sa cible.
Son succès s'approchait rapidement.

Et soudain, obnubilé par son objectif, il ne vît pas le trou dans le sol.
Le sable se déroba sous ses pieds nus.
S'engouffrant soudain dans un nuage de poussière, il chuta rapidement et durement dans la pénombre la plus totale.
Il tapa durement et perdit connaissance.

Le sol était dur sous sa tête quand il se réveilla.
Il n'avait pas du passer long temps, car les lumières de la ville lui parvenaient par le trou au-dessus de lui.
Autour de lui, du sable et des gravats, mais plus de dague !

Se relevant, fourbu mais sans blessure, il pouvait sentir sous ses doigts des murs de moellons à chacune de ses mains : il était dans un couloir, probablement une cave mal entretenue.
Tâtonnant au mieux, il se guida dans l'obscurité, cherchant son chemin sans se rendre compte qu'il s'éloignait de son objectif pour se rapprocher de son avenir.
Un grand fracas dans son dos régla le problème du retour : le passage était totalement effondré.
Alors l'obscurité se fit plus profonde, mais il n'avait pas le choix... il marcha de longues heures à un rythme lent, s'arrêtant souvent pour tendre l'oreille.
Il ne prît pas de suite la mesure de son échec, mais il ne ressentait pas de peur.

Curieusement, il n'avait pas froid dans ce tunnel, propre et sec, totalement désert.
Il tomba, par hasard (?), sur une torche posée à même le sol avec de l'amadou et du silex.
A la lumière blessante de la torche après plusieurs heures déjà passées dans la nuit la plus totale, il pût constater ce que le toucher lui avait permis de deviner : il était dans un long couloir maçonné et voûté, à peine plus large que deux hommes de front.
Le sol était propre, sans aucune trace de poussière.
Et le passage paraissait n'avoir ni début, ni fin.

Economisant sa torche, il marcha doucement, la rallumant à chaque période qu'il pensait être une heure, plus pour se rassurer que pour s'orienter réellement.
Il marcha ainsi de longues heures, le jour devait être levé au-dessus de sa tête.

Et puis soudain il sentit le vide autour de lui.
Rallumant sa torche, il put voir qu'il était dans une très grande salle souterraine pleine d'étagères couvertes de livres !
Approchant sa torche, il pouvait à peine lire le texte à demi effacé sur de nombreux volumes.
Progressant entre les étagères innombrables, il lui semblait pouvoir repérer un motif régulier qui se répétait sur la tranche des ouvrages : une dague noire de la pointe de laquelle perlait une goutte rouge.
La curiosité endormait sa méfiance au fur et à mesure de sa progression.
Il croisa plusieurs allées transversales et de petites alcôves avec des chaises hautes et des tabourets de lecture.

Puis il se figea soudain, la sueur perlant dans son dos, glacée : une forme couverte d'une capuche sombre lui tournait le dos, assise sur une chaise haute, immobile.
Une plume dans sa main semblait attendre un mouvement du jeune assassin pour reprendre son écriture.

Mais rien ne bougea.
Doucement, Hanish contourna le scribe.
Aucun trait n'était visible de face, et seules tombaient sur la table deux longues tresses grises nouées d'un ruban sombre.
Un grand registre à la couverture noire était ouvert sur la table.
Portant doucement sa main vers la forme, la torche s'éteignit soudain, provoquant un réflexe incontrôlable du jeune Hélion, qui bouscula la forme.
Elle s'écroula au sol dans un nuage de poussière.
Tétanisé, Hanish attendit que l'ambiance s'apaise.
Une douce lueur semblant venir de nulle part lui permettait de voir suffisamment de détail sans pour autant être lumineux comme une flamme.
Il verrait cela plus tard.
A ses pied était sur un petit tas de cendre une cape élimée et des chaussures en cuir souple.
Et une dague à la lame sombre au fil très fin, gravée dans son manche ivoire d'une goutte rouge sombre.

Une curiosité semblant venir du plus profond de lui même l'envahit soudain, toute peur envolée.
Il se saisit des items.
Il s'assit à la table en entama une longue lecture dans la pénombre...

Plusieurs jours semblèrent avoir passé avant que la soif ne se rappelle à lui.
Il se sentait empli d'un nouveau savoir, comme seul dépositaire d'une histoire probablement oubliée de tous.
Le livre racontait l'histoire d'un rôdeur esseulé qui avait passé un pacte avec les Dieux avant de s'isoler pour mourir.
cela devait se situer il y avait de nombreuses années, en témoignait l'état du scribe qu'il soupçonnait être le rôdeur de l'histoire.

Le livre renvoyait à des annales d'une guilde aujourd'hui disparue, qui parlait d'ombres et d'assassins.
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