05-12-2013, 00:20:50
Il courait à en perdre haleine.
Il ne le voyait plus.
Où était-il passé ? Pourquoi l'avoir attendu et guidé pendant des heures jusque-là, puis soudain disparaître ?
Et pourquoi s'était-il arrêté, pour fuir à nouveau, encore et toujours ?
Qu'est-ce que tout cela signifiait, à la fin ?
Cela faisait à présent plus d'une heure qu'il courait, paniqué, affolé, trébuchant, s'éraflant, s'épuisant, gaspillant ses dernières forces.
Mais rien.
Ni signe, ni trace.
Et le ciel qui, complice, dissimulait à présent la lune d'épais nuages, empêchant l'éclat de celle-ci de l'éclair.
Il était dans le noir.
Il l'avait perdu.
Il était perdu.
Il était seul.
Cherchant désespérément et vainement son souffle disparu, le corps tremblant de colère et de frustration, il tomba à genou, abattu, impuissant, vaincu.
Le lynx était parti.
Pour de bon.
Il ne le reverrait plus jamais.
Jamais.
Pourquoi… ?
Pourquoi ?
Pourquoi ça se passait toujours ainsi ?
Pourquoi était-il toujours celui qui souffrait ?
Pourquoi tout était si sombre, si douloureux, si cruel ?
Pourquoi lui ?
Pourquoi était-il né ?
Pourquoi s'obstinait-il à vivre ?
Et pourquoi toujours ces question ? POURQUOI ?!
Son totem l'avait manipulé, s'était joué de lui… Et il n'avait rien vu.
Ou plutôt, il avait vu le piège… Mais n'avait jamais voulu y croire.
Tel un idiot qui s'est blessé et refait encore et toujours la même erreur, et encore et toujours souffre.
Il s'était délecté de son impuissance, de ses illusions… Puis, une fois lassé, avait piétiné ses derniers espoirs puis l'avait abandonné.
Il n'aurait jamais de réponse à ses questions.
Jamais.
Jamais.
Jamais.
Il projeta sa tête violemment en arrière, dévoilant sa gorge au ciel masqué, serra violemment les poings à s'en faire blanchir les phalanges… Et cria.
Cria contre le ciel.
Cria contre son totem.
Cria contre la femme corbeau.
Cria contre tous, Hommes-Bêtes, Hélions, Centaures et Elfes Sylvains.
Cria contre le monde.
Un cri de souffrance.
Un cri de désespoir.
Un cri de solitude.
Un cri de colère.
Un appel à la vengeance.
Un appel à la haine.
Il les détestait.
Tous.
Ils s'étaient tous moqués de lui.
Ils s'étaient tous joués de lui.
Tous, ils l'avaient blessé.
Tous, ils l'avaient tué.
Solitude.
Désespoir.
Mélancolie.
Culpabilité.
Tristesse.
Colère.
… Haine.
Son âme tomba de l'étroit chemin qu'elle s'était toujours forcé de suivre jusque-là, et sombra définitivement dans les flammes infernales de la colère qu'ils l'attrapèrent et l'avalèrent.
Il se releva.
Lentement.
DETRUIRE.
ANEANTIR.
PULVERISER.
EXTERMINER.
TUER.
TOUS.
C'était fini.
Plus de tristesse.
Plus de culpabilité.
Plus de doute.
Plus de remord.
Plus rien hormis la haine.
Il entendit soudain un bruit derrière lui.
Un craquement.
Il tourna la tête… Et vit une ombre foncer sur lui.
C'était un être petit et nauséabond.
Un être vil et mesquin.
Un gobelin.
Comme ils en rôdaient une multitude sur les plaines.
Ils l'avaient entendu crier.
Ils s'étaient dirigés vers lui.
Et maintenant, ils allaient le tuer.
Son assaillant arriva en un clignement à quelques pas de lui l'ayant à sa portée, levait à présent sa hache souillée et rouillée au-dessus de lui, prêt à frapper.
La lame brilla d'un éclat inquiétant.
NON.
Il murmura un mot.
Un seul.
Un halo d'énergie pur enveloppa sa main droite.
La hache s'abaissa.
Sa main fit alors un grand mouvement diagonal de droite à gauche et de bas en haut, comme s'il tranchait son attaquant de la paume.
Arrivée à mi-hauteur, la magie se détacha de sa peau et partit comme une flèche sur le gobelin en cinq griffes redoutables et tranchantes.
Le cuir s'ouvrit.
La peau verte du gobelin se déchira.
Les os craquèrent dans un bruit écœurant.
Le corps fut projeté sous l'impact en arrière et sur plusieurs mètres, puis s'écrasa avec violence comme une marionnette détachée sur le sol, les membres désarticulés.
Mort sur le coup.
Sans attendre un nouvel individu le chargea sur le côté avec un cri hystérique.
Sa main brilla à nouveau… Puis vola, comme un oiseau porteur de mauvais présage. Porteur de mort.
L'attaque toucha le deuxième gobelin en plein visage. Ce dernier sous le choc, perdit l'équilibre et tomba sur le sol en poussant un cri de douleur.
La misérable créature tenta de se relever tant bien que mal, mais quand elle leva de nouveaux les yeux sur sa proie, celle-ci était juste en face d'elle.
Il n'eut pas le temps de réagir.
Il ne vit seulement que ses yeux.
Des yeux ardents.
Des yeux dans lesquels dansait avec ferveur la flamme de la colère.
Des yeux dépourvus d'humanité.
Et un sourire.
Un sourire pervers.
Un sourire carnassier.
Son poing s'écrasa dans un craquement écœurant sur le visage de l'autochtone.
JE VOUS HAIS.
Une projection de sang vert arrosa son visage.
La tête du gobelin cogna une nouvelle fois le sol.
Il se jeta sur lui, enfonça son genou dans sa cage thoracique, brisant ses côtés, brandit l'autre poing et frappa une nouvelle fois.
JE VOUS HAIS TOUS.
Et encore.
JE VAIS TOUS VOUS TUER.
Son visage se teintait peu à peu de vert, ses phalanges craquaient, criaient, à la limite d'exploser, mais il continua son implacable œuvre, sans relâche, redoublant même de violence et de brutalité.
TOUS JUSQU'AU DERNIER.
Encore.
TOUS.
Ses phalanges se brisèrent.
JUSQU'AU DERNIER !!!
Encore.
Et encore.
Son poing déchiqueté et brisé s'enfonça dans le crâne du gobelin, broyant, compressant, écrasant la cervelle dans un bruit spongieux.
Ses phalanges étaient disloquées.
Ses bras consumé de douleur.
Mais il s'en fichait.
Sa colère n'avait pas disparu.
Et tant qu'elle n'était pas partie, il continuerait.
Jusqu'à en perdre ses mains.
Jusqu'à en perdre les bras.
Sauf qu'elle ne partira plus.
Plus jamais.
Plusieurs minutes passèrent.
Enfin, il s'arrêta.
Le corps mutilé et dévasté du gobelin à ses pieds n'était plus reconnaissable.
Gisait un peu partout et sur lui des morceaux d'os, de chair, de cervelle.
Ses mains étaient recouvertes d'un mélange de sang vert rougeoyant, celui du gobelin et son propre sang.
Ses doigts n'étaient plus reconnaissables, et pendaient dans le vide désarticulé.
Plus rien ne bougeait autour de lui.
Tout était mort.
Sauf lui.
Et il ne s'était jamais senti aussi vivant.
Aussi libre.
Aussi puissant qu'à cet instant.
Un rire naquit au fond de sa gorge, et secoua son corps de spasmes nerveux au fil et à mesures qu'il montait.
Puis arrivé à sa bouche, il éclata.
C'est un rire cruel.
Un rire bestial.
Un rire diabolique.
Un rire inhumain.
Le monde entier le détestait ?
Le haïssait ?
Le rejetait ?
Bien.
Alors il n'avait qu'à détruire ce monde.
Jusqu'à la dernière particule de poussière.
Ainsi, il ne souffrirait plus.
N'exprimerait plus de remords.
N'aurait plus de cauchemars.
Ne se poserait plus de question.
Oui…
Il allait tout détruire de ce monde.
Tout.
Absolument tout.
Et une fois ceci fait, il sera seul.
Seul maître du monde.
Seul maître de son destin.
A à cet instant-là, il ne ressentira plus rien.
Oui, plus rien.
Car il sera libre !
LIBRE !
LIBRE !
ENFIN LI-
La terre trembla.
Un hurlement sauvage retentit.
Trop occupé à mutiler le cadavre, il n'avait pas remarqué que ce dernier tenait une chaîne dans sa main.
Une chaîne brisée.
Et aveuglé par sa colère, il n'avait pas entendu la chose arriver.
Il eut juste le temps de tourner la tête en sa direction.
Une fraction de seconde.
Puis sans crier garde, l'arme du troll le faucha.
Il ne le voyait plus.
Où était-il passé ? Pourquoi l'avoir attendu et guidé pendant des heures jusque-là, puis soudain disparaître ?
Et pourquoi s'était-il arrêté, pour fuir à nouveau, encore et toujours ?
Qu'est-ce que tout cela signifiait, à la fin ?
Cela faisait à présent plus d'une heure qu'il courait, paniqué, affolé, trébuchant, s'éraflant, s'épuisant, gaspillant ses dernières forces.
Mais rien.
Ni signe, ni trace.
Et le ciel qui, complice, dissimulait à présent la lune d'épais nuages, empêchant l'éclat de celle-ci de l'éclair.
Il était dans le noir.
Il l'avait perdu.
Il était perdu.
Il était seul.
Cherchant désespérément et vainement son souffle disparu, le corps tremblant de colère et de frustration, il tomba à genou, abattu, impuissant, vaincu.
Le lynx était parti.
Pour de bon.
Il ne le reverrait plus jamais.
Jamais.
Pourquoi… ?
Pourquoi ?
Pourquoi ça se passait toujours ainsi ?
Pourquoi était-il toujours celui qui souffrait ?
Pourquoi tout était si sombre, si douloureux, si cruel ?
Pourquoi lui ?
Pourquoi était-il né ?
Pourquoi s'obstinait-il à vivre ?
Et pourquoi toujours ces question ? POURQUOI ?!
Son totem l'avait manipulé, s'était joué de lui… Et il n'avait rien vu.
Ou plutôt, il avait vu le piège… Mais n'avait jamais voulu y croire.
Tel un idiot qui s'est blessé et refait encore et toujours la même erreur, et encore et toujours souffre.
Il s'était délecté de son impuissance, de ses illusions… Puis, une fois lassé, avait piétiné ses derniers espoirs puis l'avait abandonné.
Il n'aurait jamais de réponse à ses questions.
Jamais.
Jamais.
Jamais.
Il projeta sa tête violemment en arrière, dévoilant sa gorge au ciel masqué, serra violemment les poings à s'en faire blanchir les phalanges… Et cria.
Cria contre le ciel.
Cria contre son totem.
Cria contre la femme corbeau.
Cria contre tous, Hommes-Bêtes, Hélions, Centaures et Elfes Sylvains.
Cria contre le monde.
Un cri de souffrance.
Un cri de désespoir.
Un cri de solitude.
Un cri de colère.
Un appel à la vengeance.
Un appel à la haine.
Il les détestait.
Tous.
Ils s'étaient tous moqués de lui.
Ils s'étaient tous joués de lui.
Tous, ils l'avaient blessé.
Tous, ils l'avaient tué.
Solitude.
Désespoir.
Mélancolie.
Culpabilité.
Tristesse.
Colère.
… Haine.
Son âme tomba de l'étroit chemin qu'elle s'était toujours forcé de suivre jusque-là, et sombra définitivement dans les flammes infernales de la colère qu'ils l'attrapèrent et l'avalèrent.
Il se releva.
Lentement.
DETRUIRE.
ANEANTIR.
PULVERISER.
EXTERMINER.
TUER.
TOUS.
C'était fini.
Plus de tristesse.
Plus de culpabilité.
Plus de doute.
Plus de remord.
Plus rien hormis la haine.
Il entendit soudain un bruit derrière lui.
Un craquement.
Il tourna la tête… Et vit une ombre foncer sur lui.
C'était un être petit et nauséabond.
Un être vil et mesquin.
Un gobelin.
Comme ils en rôdaient une multitude sur les plaines.
Ils l'avaient entendu crier.
Ils s'étaient dirigés vers lui.
Et maintenant, ils allaient le tuer.
Son assaillant arriva en un clignement à quelques pas de lui l'ayant à sa portée, levait à présent sa hache souillée et rouillée au-dessus de lui, prêt à frapper.
La lame brilla d'un éclat inquiétant.
NON.
Il murmura un mot.
Un seul.
Un halo d'énergie pur enveloppa sa main droite.
La hache s'abaissa.
Sa main fit alors un grand mouvement diagonal de droite à gauche et de bas en haut, comme s'il tranchait son attaquant de la paume.
Arrivée à mi-hauteur, la magie se détacha de sa peau et partit comme une flèche sur le gobelin en cinq griffes redoutables et tranchantes.
Le cuir s'ouvrit.
La peau verte du gobelin se déchira.
Les os craquèrent dans un bruit écœurant.
Le corps fut projeté sous l'impact en arrière et sur plusieurs mètres, puis s'écrasa avec violence comme une marionnette détachée sur le sol, les membres désarticulés.
Mort sur le coup.
Sans attendre un nouvel individu le chargea sur le côté avec un cri hystérique.
Sa main brilla à nouveau… Puis vola, comme un oiseau porteur de mauvais présage. Porteur de mort.
L'attaque toucha le deuxième gobelin en plein visage. Ce dernier sous le choc, perdit l'équilibre et tomba sur le sol en poussant un cri de douleur.
La misérable créature tenta de se relever tant bien que mal, mais quand elle leva de nouveaux les yeux sur sa proie, celle-ci était juste en face d'elle.
Il n'eut pas le temps de réagir.
Il ne vit seulement que ses yeux.
Des yeux ardents.
Des yeux dans lesquels dansait avec ferveur la flamme de la colère.
Des yeux dépourvus d'humanité.
Et un sourire.
Un sourire pervers.
Un sourire carnassier.
Son poing s'écrasa dans un craquement écœurant sur le visage de l'autochtone.
JE VOUS HAIS.
Une projection de sang vert arrosa son visage.
La tête du gobelin cogna une nouvelle fois le sol.
Il se jeta sur lui, enfonça son genou dans sa cage thoracique, brisant ses côtés, brandit l'autre poing et frappa une nouvelle fois.
JE VOUS HAIS TOUS.
Et encore.
JE VAIS TOUS VOUS TUER.
Son visage se teintait peu à peu de vert, ses phalanges craquaient, criaient, à la limite d'exploser, mais il continua son implacable œuvre, sans relâche, redoublant même de violence et de brutalité.
TOUS JUSQU'AU DERNIER.
Encore.
TOUS.
Ses phalanges se brisèrent.
JUSQU'AU DERNIER !!!
Encore.
Et encore.
Son poing déchiqueté et brisé s'enfonça dans le crâne du gobelin, broyant, compressant, écrasant la cervelle dans un bruit spongieux.
Ses phalanges étaient disloquées.
Ses bras consumé de douleur.
Mais il s'en fichait.
Sa colère n'avait pas disparu.
Et tant qu'elle n'était pas partie, il continuerait.
Jusqu'à en perdre ses mains.
Jusqu'à en perdre les bras.
Sauf qu'elle ne partira plus.
Plus jamais.
Plusieurs minutes passèrent.
Enfin, il s'arrêta.
Le corps mutilé et dévasté du gobelin à ses pieds n'était plus reconnaissable.
Gisait un peu partout et sur lui des morceaux d'os, de chair, de cervelle.
Ses mains étaient recouvertes d'un mélange de sang vert rougeoyant, celui du gobelin et son propre sang.
Ses doigts n'étaient plus reconnaissables, et pendaient dans le vide désarticulé.
Plus rien ne bougeait autour de lui.
Tout était mort.
Sauf lui.
Et il ne s'était jamais senti aussi vivant.
Aussi libre.
Aussi puissant qu'à cet instant.
Un rire naquit au fond de sa gorge, et secoua son corps de spasmes nerveux au fil et à mesures qu'il montait.
Puis arrivé à sa bouche, il éclata.
C'est un rire cruel.
Un rire bestial.
Un rire diabolique.
Un rire inhumain.
Le monde entier le détestait ?
Le haïssait ?
Le rejetait ?
Bien.
Alors il n'avait qu'à détruire ce monde.
Jusqu'à la dernière particule de poussière.
Ainsi, il ne souffrirait plus.
N'exprimerait plus de remords.
N'aurait plus de cauchemars.
Ne se poserait plus de question.
Oui…
Il allait tout détruire de ce monde.
Tout.
Absolument tout.
Et une fois ceci fait, il sera seul.
Seul maître du monde.
Seul maître de son destin.
A à cet instant-là, il ne ressentira plus rien.
Oui, plus rien.
Car il sera libre !
LIBRE !
LIBRE !
ENFIN LI-
La terre trembla.
Un hurlement sauvage retentit.
Trop occupé à mutiler le cadavre, il n'avait pas remarqué que ce dernier tenait une chaîne dans sa main.
Une chaîne brisée.
Et aveuglé par sa colère, il n'avait pas entendu la chose arriver.
Il eut juste le temps de tourner la tête en sa direction.
Une fraction de seconde.
Puis sans crier garde, l'arme du troll le faucha.