05-12-2013, 00:04:51
Il la vit plonger dans l'inconscience.
Mais il ne pouvait rien faire.
Rien mis à part de serrer les dents et d'accélérer.
Encore.
Encore.
Il avait mal.
Son corps entier lui faisait endurer le martyr.
Ses poumons lui brûlaient.
Sa vision se brouillait peu à peu.
Il était en train d'épuiser ses dernières forces
Non.
Il ne pouvait pas se permettre de ralentir.
Juste d'avancer...Et de prier.
Prier quoi ?
Hallista ?
Wismo ?
Korri ?
Son totem ?
Oui.
Malgré la colère qu'il portait envers lui, malgré le fait qu'il se sentait rejeté par son propre animal symbolique, il se mit cependant à le prier. Prier pour qu'elle arrive en vie jusqu'à Jada.
Prier pour qu'elle survive. Prier pour elle.
Soudain, il déboucha dans une clairière.
Il s'arrêta un instant, déconcerté.
Il était si concentré sur pensées qu'il n'avait pas remarqué que la forêt se terminait, si bien qu'il n'était plus sûr d'où il était.
La lumière, jusque-là dissimulée par le couvert des arbres, l'aveugla un instant.
Alors l'angoisse s'empara de lui.
Etait-il bien arrivé la ville ?
Ou s'était-il trompé de direction ?
Allait-elle mourir ainsi dans ses bras, par sa faute, et porter à jamais ce fardeau, en plus de celui qui possédait déjà ?
Puis ses yeux s'habituèrent à la luminosité ambiante... Pour voir les ruines de Jada.
Il était bien arrivé. Enfin.
Il faillit pousser un soupir de soulagement... Mais un oeil vers Quoth lui indiqua que son état ne s'était pas amélioré, au contraire.
Exténué, à bout de force, il se donna cependant une dernière impulsion pour traverser la clairière.
De nombreux Hommes-Bêtes le regardèrent passer avec curiosité et incompréhension en murmurant, mais il n'y prêta pas attention.
C'est à peine même s'il les voyait.
Puis, enfin, il arriva au repère des guérisseurs.
A cet instant, les choses passèrent vites, si vites que sa mémoire restait floue.
Il se souvient de l'apparition d'un guérisseur qui, en quelques instants seulement, compris la gravité de la situation et vint lui apporter son aide pour termine de porter la jeune femme blessée jusqu'à une litière.
Après qu'ils eurent déposé délicatement sur le tapis de feuilles fraîches prévu pour cet effet, il se souvient à moitié de s'être écroulé sur le sol, exténué, ses jambes ne répondant plus.
Il réussit néanmoins à se mettre assis, tentant de rassurer le guérisseur qui à présent s'inquiéter de son état à lui en balbutiant quelques mots qu'il allait bien et qu'il devait s'occuper en priorité d'elle.
Ce dernier après quelques secondes d'hésitation, s'affaira enfin à sa tâche, et entreprit en premier temps de localiser les blessures.
Eäril lui, pendant ce temps-là, se contentait de fixer le visage de la Corbac, totalement hébété, ailleurs, répondant à peine aux multiples questions du guérisseur, par de vagues et inaudibles murmures et des hochements de tête.
C'était dans sein de son esprit un véritable chaos, comme si le monde s'effondrait autour de lui.
Etait-ce la fatigue et la douleur qui le rendait aussi comateux ? Ou son état à elle ?
Pourquoi se préoccuper autant de son sort, alors qu'il avait clairement eu l'intention de la tuer quelques heures plus tôt.
Le guérisseur le tira de sa rêverie.
Il avait besoin de lui pour retirer les vêtements de l'inconsciente.
Il le regarda un instant, interdit, puis le soigneur l'assura que ce n'était que partiellement, pour révéler ses blessures afin de faciliter les soins.
Sans doute croyait-il qu'il était son compagnon et qu'il préférait que ce soit lui qui s'occupe de cette tâche délicate plutôt que des mains étrangères.
Ce n'était pas le cas.
Cependant, il était trop sonné pour contester, et alors il entreprit de déshabiller le torse de la jeune femme.
Sa peau était plus blanche encore que celle régulièrement exposé de son visage et de ses bras, presque aussi pâle et livide qu'un mort.
Douce également, aussi douce que le plus soyeux des tissus.
Et surtout froide. Très froide.
Il dévoila enfin la blessure.
Rougeâtre et béante.
Elle avait commencé déjà commencé à s'affecter.
Voyant qu'il était obsédé par la blessure et ne bougeait plus, le guérisseur le poussa, sans douceur, pour accéder à la plaie.
Après l'avoir nettoyé avec un tissu propre, il appliqua ses mains sur cette dernière, prit une profonde inspiration, puis commença à incanter.
Une lueur mauve entoura ses mains puis la blessure. Les cellules de la peau se reconstituèrent peu à peu tandis que dans un craquement sinistre, les os se remettaient en place, et la plaie se referma peu à peu.
Mais soudain, en plein milieu de l'incantation, Quoth poussa un cri terrible et perçant tout en se cabrant, pour retomber dans un bruit sourd sur la litière.
Haletante, couverte de sueur, elle ouvrit les yeux, et regarda autour d'elle, perdue et agonisante.
Elle posa alors sur lui un regard, un regard si expressif qu'il bouleversa complètement Eäril.
"J'ai m-mal, j'ai m-maal... "
Il entendit sans vraiment l'entendre le guérisseur tenter de rassurer la jeune femme. Il était totalement absorbé par son regard.
Etait-il accusateur ? Ou suppliant ? Ou était-ce juste un appel de détresse ?
Il ne pouvait pas supporter plus longtemps ce regard.
Il était trop douloureux, trop pénible, trop éprouvant.
Alors il se leva, malgré la lourdeur de ses jambes et le cri de contestation de son corps entier.
Il regarda une dernière fois ce visage tordu par la douleur.
Ce visage si pâle et si maigre, mais à la fois si beau…
Et partit.
Le guérisseur le rappela à l'ordre, l'ordonnant de rester avec elle.
Mais il ne l'écouta pas.
Et fuit.
Comme toujours.
Mais il ne pouvait rien faire.
Rien mis à part de serrer les dents et d'accélérer.
Encore.
Encore.
Il avait mal.
Son corps entier lui faisait endurer le martyr.
Ses poumons lui brûlaient.
Sa vision se brouillait peu à peu.
Il était en train d'épuiser ses dernières forces
Non.
Il ne pouvait pas se permettre de ralentir.
Juste d'avancer...Et de prier.
Prier quoi ?
Hallista ?
Wismo ?
Korri ?
Son totem ?
Oui.
Malgré la colère qu'il portait envers lui, malgré le fait qu'il se sentait rejeté par son propre animal symbolique, il se mit cependant à le prier. Prier pour qu'elle arrive en vie jusqu'à Jada.
Prier pour qu'elle survive. Prier pour elle.
Soudain, il déboucha dans une clairière.
Il s'arrêta un instant, déconcerté.
Il était si concentré sur pensées qu'il n'avait pas remarqué que la forêt se terminait, si bien qu'il n'était plus sûr d'où il était.
La lumière, jusque-là dissimulée par le couvert des arbres, l'aveugla un instant.
Alors l'angoisse s'empara de lui.
Etait-il bien arrivé la ville ?
Ou s'était-il trompé de direction ?
Allait-elle mourir ainsi dans ses bras, par sa faute, et porter à jamais ce fardeau, en plus de celui qui possédait déjà ?
Puis ses yeux s'habituèrent à la luminosité ambiante... Pour voir les ruines de Jada.
Il était bien arrivé. Enfin.
Il faillit pousser un soupir de soulagement... Mais un oeil vers Quoth lui indiqua que son état ne s'était pas amélioré, au contraire.
Exténué, à bout de force, il se donna cependant une dernière impulsion pour traverser la clairière.
De nombreux Hommes-Bêtes le regardèrent passer avec curiosité et incompréhension en murmurant, mais il n'y prêta pas attention.
C'est à peine même s'il les voyait.
Puis, enfin, il arriva au repère des guérisseurs.
A cet instant, les choses passèrent vites, si vites que sa mémoire restait floue.
Il se souvient de l'apparition d'un guérisseur qui, en quelques instants seulement, compris la gravité de la situation et vint lui apporter son aide pour termine de porter la jeune femme blessée jusqu'à une litière.
Après qu'ils eurent déposé délicatement sur le tapis de feuilles fraîches prévu pour cet effet, il se souvient à moitié de s'être écroulé sur le sol, exténué, ses jambes ne répondant plus.
Il réussit néanmoins à se mettre assis, tentant de rassurer le guérisseur qui à présent s'inquiéter de son état à lui en balbutiant quelques mots qu'il allait bien et qu'il devait s'occuper en priorité d'elle.
Ce dernier après quelques secondes d'hésitation, s'affaira enfin à sa tâche, et entreprit en premier temps de localiser les blessures.
Eäril lui, pendant ce temps-là, se contentait de fixer le visage de la Corbac, totalement hébété, ailleurs, répondant à peine aux multiples questions du guérisseur, par de vagues et inaudibles murmures et des hochements de tête.
C'était dans sein de son esprit un véritable chaos, comme si le monde s'effondrait autour de lui.
Etait-ce la fatigue et la douleur qui le rendait aussi comateux ? Ou son état à elle ?
Pourquoi se préoccuper autant de son sort, alors qu'il avait clairement eu l'intention de la tuer quelques heures plus tôt.
Le guérisseur le tira de sa rêverie.
Il avait besoin de lui pour retirer les vêtements de l'inconsciente.
Il le regarda un instant, interdit, puis le soigneur l'assura que ce n'était que partiellement, pour révéler ses blessures afin de faciliter les soins.
Sans doute croyait-il qu'il était son compagnon et qu'il préférait que ce soit lui qui s'occupe de cette tâche délicate plutôt que des mains étrangères.
Ce n'était pas le cas.
Cependant, il était trop sonné pour contester, et alors il entreprit de déshabiller le torse de la jeune femme.
Sa peau était plus blanche encore que celle régulièrement exposé de son visage et de ses bras, presque aussi pâle et livide qu'un mort.
Douce également, aussi douce que le plus soyeux des tissus.
Et surtout froide. Très froide.
Il dévoila enfin la blessure.
Rougeâtre et béante.
Elle avait commencé déjà commencé à s'affecter.
Voyant qu'il était obsédé par la blessure et ne bougeait plus, le guérisseur le poussa, sans douceur, pour accéder à la plaie.
Après l'avoir nettoyé avec un tissu propre, il appliqua ses mains sur cette dernière, prit une profonde inspiration, puis commença à incanter.
Une lueur mauve entoura ses mains puis la blessure. Les cellules de la peau se reconstituèrent peu à peu tandis que dans un craquement sinistre, les os se remettaient en place, et la plaie se referma peu à peu.
Mais soudain, en plein milieu de l'incantation, Quoth poussa un cri terrible et perçant tout en se cabrant, pour retomber dans un bruit sourd sur la litière.
Haletante, couverte de sueur, elle ouvrit les yeux, et regarda autour d'elle, perdue et agonisante.
Elle posa alors sur lui un regard, un regard si expressif qu'il bouleversa complètement Eäril.
"J'ai m-mal, j'ai m-maal... "
Il entendit sans vraiment l'entendre le guérisseur tenter de rassurer la jeune femme. Il était totalement absorbé par son regard.
Etait-il accusateur ? Ou suppliant ? Ou était-ce juste un appel de détresse ?
Il ne pouvait pas supporter plus longtemps ce regard.
Il était trop douloureux, trop pénible, trop éprouvant.
Alors il se leva, malgré la lourdeur de ses jambes et le cri de contestation de son corps entier.
Il regarda une dernière fois ce visage tordu par la douleur.
Ce visage si pâle et si maigre, mais à la fois si beau…
Et partit.
Le guérisseur le rappela à l'ordre, l'ordonnant de rester avec elle.
Mais il ne l'écouta pas.
Et fuit.
Comme toujours.